Fastlife : retour à la case départ pour Thomas Ngijol ?
Après Le crocodile du Botswanga qu’il avait co-réalisé avec Fabrice Eboué, Fastlife est le premier film réalisé par Thomas Ngijol, dans lequel il assure également le premier rôle. Et pour les fans de l’ex poulain du Jamel Comedy Club, tout fleure bon a priori dans cette pure comédie : l’affiche est plutôt sympa avec son accroche « En toute humilité je suis né pour briller », la bande-annonce est assez marrante, et l’histoire, même si on pense forcément au Fatal de Michael Youn, est plutôt engageante.
Franklin est un sprinter, ancien médaillé d’argent aux JO. Depuis, il vit la Fastlife : bling bling, boîtes de nuit, filles faciles etc… Ce trentenaire mégalomane, c’est la génération télé réalité, dont le seul but est d’être connu, de briller. Sauf que son côté loser et son compte en banque vide vont le rattraper aussi vite qu’Usain Bolt dans un bon jour…
Appréciant Thomas Ngijol, je partais avec un a priori extrêmement positif sur le film. Malheureusement, le film est vraiment décevant. En fait, le personne de Franklin m’a souvent fait sourire par sa maladresse et son arrogance (la scène où par miracle lors d’une soirée lose en boîte il est invité par un rappeur célèbre à sa table et le harcèle pour faire un selfie qu’il ne réussit pas à faire car il ne maîtrise pas bien son smartphone en est un bon exemple). D’autres trouvailles sont assez originales et valent leur pesant de cacahouètes, notamment toute la scène précédant l’arrivée d’un Olivier Marchal (Le fils à Jo) plus que surprenant, et qui se donne à fond dans un rôle foooort loin des policiers qu’il a l’habitude de jouer.
A part ces quelques moments, on ne s’esclaffe bizarrement jamais dans Fastlife. Les vannes ne sont pas toujours percutantes, et le personnage ne va finalement pas assez loin dans le genre loser arrogant. Côté personnages, Thomas Ngijol est plutôt naturel dans le rôle de Franklin, et on sent une véritable implication pour que toutes les scènes de courses soient à peu près crédibles. Les seconds rôles, eux, sont beaucoup moins solides. On ne croit pas du tout au personnage de Carole Rocher (Polisse), qui joue la copine de Franklin et s’époumone contre lui sans y croire vraiment elle-même. Julien Boisselier était drôle dans Jamais le premier soir parce qu’il interprétait un amant agaçant par ses manières, éconduit par Alexandra Lamy. Dans Fastlife, Julien Boisselier, dans le rôle de l’agent de Franlin, est simplement agaçant par son surjeu.
Au final, de comédie légère et cynique sur les célébrités qui s’y croient, Fastlife sombre dans une sorte de redite de Fatal en moins bien. Fans de Ngijol ne vous embarrassez pas, abstenez-vous, il s’agit d’un faux départ pour le tout nouveau réalisateur…
- Thomas Ngijol
- Olivier Marchal (pour une fois)
- Les seconds rôles
- L'absence de grosse poilade