Critique – Kingsman : Services Secrets

Kingsman : Services Secrets, chapeau melon et costume pare-balles

Kingsman, ou en entier Kingsman : Services Secrets, est une joyeuse comédie d’espionnage signée (et produite par) Matthew Vaughn. Le réalisateur de Kick-Ass – le premier et plus réussi des deux – retrouve un genre parodique qu’il affectionne et adapte une BD, The Secret Service de Dave Gibbons et Mark Millar. Eh oui, ce même Mark Millar auteur de Kick-Ass ! Pour se consacrer à l’adaptation de Kingsman : Services Secrets, Vaughn s’était d’ailleurs retiré du projet X-Men : Days of the Future Past. Ici, pas de super-héros en costumes faits maison mais des espions free-lance aux pseudonymes tout droit venus des légendes arthuriennes. Ils travaillent chez Kingsman, tailleur très chic de Savile Row en façade, agence d’espionnage de haut vol en sous-sol. Lors d’une mission au Moyen-Orient, Harry Hart, dit Galaad (Colin Firt qui joue également dans Magic In The Moonlight), ne peut empêcher la mort d’un de ses collègues. Lorsqu’il rentre en Angleterre, il remet la médaille du mérite de celui-ci à son jeune fils, Gary Unwin, dit « Eggsy » (Taron Egerton). 17 ans plus tard, Eggsy fait appel à Harry pour le sortir d’un mauvais pas. Et ça tombe à pic, car on recrute chez Kingsman…

Kingsman : Services Secrets, on n’est tout de même pas venu pour boire le thé

Savile Row est une rue londonienne célèbre en effet pour ses tailleurs de renoms – et pour avoir abrité la maison de disque des Beatles à une époque. Mais, chez Kingsman, c’est l’envers du décor qui nous intéresse et un grand soin est apporté aux décors et accessoires. Si Colin Firth a toujours un impeccable complet et le flegme qui colle au personnage, il manie le parapluie-bouclier et le stylo empoisonneur comme personne.

affiche kingsmanQui dit gadgets et armes dit James Bond. Et dans Kingsman : Services Secrets, nombreuses sont les références à 007, qui seront parodiées et détournées, à commencer par les différentes armes que Harry présente à Eggsy, comme le petit briquet grenade, objet raffiné d’une efficacité redoutable. On retrouve également le charme so British de la boutique Kingsman, toute de vert tapissée, et le style des apprentis espions est poussé à son paroxysme lorsqu’il doivent revêtir une combinaison tartan. Les filles ne sont pas oubliées, du côté des héros nous avons Roxy, interprétée par la magnifique Sophie Cookson et du côté obscur, Gazelle, personnage complètement fou semblant tout droit sorti d’un volet de Kill Bill, joué par Sofia Boutella, danseuse franco-algérienne, égérie d’une célèbre marque de sport. Le style Matthew Vaughn, c’est de mettre tous ses personnages dans des situations barrées, drôles et ultra-violentes. Ces ingrédients sont présents dès l’ouverture de Kingsman : Services Secrets. Un film qui frappe fort là où on ne s’y attend pas. Un méchant qui zozotte, une Princesse suédoise qui balance des obscénités et Eggsy qui confond les carlins et les bouledogues, c’est un festival de grand n’importe quoi assez jubilatoire.

Kingsman : Services Secrets, forfait tout compris

Attention, il y a tout de même dans Kingsman : Services Secrets une intrigue solide sur fond de complot planétaire et de téléphone portable. Je développe : Valentine (Samuel L. Jackson) est un excentrique milliardaire qui aime le street wear et son accolyte aux jambes tranchantes, Gazelle. Il a fait fortune dans la téléphonie mobile. Il propose un forfait entièrement gratuit est très attirant pour la population mais qui va mener l’humanité à sa perte… Le but de Kingsman, c’est de l’arrêter et de sauver le monde, évidemment. Les jeunes recrues sont donc directement dans le bain (de sang), passant brusquement de l’adolescence au monde cruel des adultes. Kingsman : Services Secrets est un film d’apprentissage avec au casting, deux jeunes comédiens faisant eux aussi leurs débuts. Taron Egerton a en effet été préféré à Aaron Taylor-Johnson et Sophie Cookson à Emma Watson. Un choix judicieux de faire place à de nouvelles têtes au milieu des vieux loups de mer du grand écran que sont Colin Firth, Michael Caine, Samuel L. Jackson et Mark Strong.

Kingsman : Services Secrets est plein de bonnes idées et va clairement vous mettre une claque, mais personne n’est parfait et, si je vous encourage vivement à vous acheter une place pour aller le voir, je vous conseille la version originale. Il suffit de comparer les bandes-annonce et autres teasers pour s’apercevoir que la langue française ne sied pas à l’ambiance de Kingsman : Services Secrets et que certaines répliques sont mal traduites. Et on regrettera aussi des effets spéciaux médiocres lors d’une scène d’explosions en chaîne, alors que le reste du film est très soigné. Il y a dans Kingsman : Services Sercrets un saut en parachute à vous donner des frissons qui vaut à lui seul le déplacement.

Pour une autre critique de Kingsman : Services Secrets, c’est par ici : http://www.avoir-alire.com/kingsman-services-secrets-la-critique-du-film

Critique - Kingsman : Services Secrets
Un film barré et plein de surprises avec deux jeunes acteurs très prometteurs.
Acteurs
Scénario
Mise en scène
Image et Son
On aime bien
  • Taron Egerton juste parfait.
  • Un scénario complètement barré.
  • Les acteurs s'éclatent et du coup, nous aussi.
On aime moins
  • La version française qui dénature le texte.
  • Certains effets spéciaux très moyens.
3.3La note
Note des lecteurs: (3 Votes)
    • / Camille LATOUCHE

      Après avoir vu le film, si le scénario concernant des personnages est ultra convenu, le reste est très spécial. Les acteurs amènent de bons moments et les répliques finales de la princesse sont énormes. On passe un bon moment devant ce film convivial qui a de l’action et beaucoup d’humour.

    • John D’oeuf

      Matthew Vaughn est trop peu connu, producteur des films Arnaques crimes et botanique, Snatch mais aussi producteur et réalisateur de Layer cake (dans le style des deux précédents et avec Daniel Craig), on peut dire qu’il a formé Guy Ritchie dans une certaine mesure.
      Rien que son nom me font aller au cinéma sans rien savoir sur le film en lui meme, par contre il a un cruel défaut comme les films de gangster réalisé par Guy Ritchie, c’est de reprendre les memes cartes pour ses films.

    • Marilyne breant

      J’allais justement dire que c’était deux rédacteurs différents. Et je trouve que 3.3 est une bonne note pour un film plutôt bon avec quelques défauts 🙂

    • Stephane Martin

      je trouve 3,3 sévère comme note avec aucun véritable reproche (et comparé par ex a Wild qui est vraiment en dessous et très moyen)

      • / Camille LATOUCHE

        Deux personnes différentes pour deux critiques différentes (Wild vs Kingsman). Là où je te rejoins, les +/- ne donnent pas vraiment un 3.3 mais peut-être est-ce une impression globale ? Merci du commentaire en tout cas

      • Malo Soreau

        Étant le rédacteur de Wild, je peut vous assurez qu’il est très dur de comparer ces deux film totalement différent. Et en l’occurrence je trouve que 3.3 n’est pas réducteur.