Ordure, la comédie trash à l’arrière-goût de Trainspotting
Terminé Professeur-X ! Vicieux et odieux, James McAvoy ne recule devant rien pour avoir son poste d’inspecteur de police. C’est une vraie Ordure !
Ordure a comme un air de famille
Et oui, Ordure semble vouloir s’inspirer de l’atmosphère de Trainspotting. Derrière la caméra, on trouve Jon S. Baird qui a produit également Hoolligans avec Elijah Wood (Le Hobbit : La Bataille des Cinq Armées). Pas grand-chose à noter de plus sur ce réalisateur assez méconnu. Et pourtant, il ne faut pas de creuser bien loin pour trouver une tête connue. Irvine Welsh est à l’écriture. Si son nom ne vous dit rien, peut-être que Trainspotting vous mettra sur la voix. Écrivain écossais, il signe de nombreux roman à tendance trash.
Ordure répondra de nouveau à cet environnement : l’Ecosse, une petite ville crade, des gens que la vie a laissé sur le côté et beaucoup de consommation de produits plus ou moins illicites. On y rajoute un personnage central avec une histoire à la fois crue et profonde, pour obtenir le mix relatif au genre. Après Ewan McGregor qui débutera sa carrière par sa superbe interprétation dans Trainspotting, ce sera le tour de James McAvoy de porter Ordure !
Ordure, une histoire trash
Un policer souhaite passer inspecteur de police, et monte ses collègues les uns contre les autres pour les discréditer aux yeux du commissaire en chef et ainsi donc augmenter ses chances de promotion. Promotion qui a pour but de satisfaire la soif de pouvoir du couple.
Ce pitch n’est pas sans rappeler celui de House of Cards. On y retrouve de façon assez naturelle, les magouilles de manipulations de personnes pour les déstabiliser. L’agent Bruce Robertson est très bon à ce jeu et devient même une vraie ordure. La technique d’aparté, face caméra (développé dans la critique de la premièr saison de House of Cards) y est reprise, permettant de nouveau d’inclure le spectateur dans l’intrigue et de se plonger dans le personnage. Cette liaison spectateur – policier se solidifie à travers le film. On y comprend les raisons de tirer les ficelles, et les dérapages fréquents de l’inspecteur en herbe : sexe, drogue et rock’n roll, tout y passe.
Ordure, un attachement profond à la détresse du personnage
Par cette approche de relation avec le spectateur, Ordure donne le sentiment de compréhension des actes mais on ne peut pas ne pas repenser à House of Cards, ou à Trainspotting, tant l’atmosphère y est semblable. Il y a néanmoins un détachement du récit et du rythme en seconde partie du film lorsque l’on se rend compte qu’il ne parviendra pas à ses fins. Son plan est peut-être en place, mais le personnage ne supporte pas la pression de sa famille.
L’utilisation de flashs narratifs est très présente dans Ordure. Une partie y est exécutée par Jim Broadbent (Cloud Atlas) qui joue le docteur en psychiatrie déjanté avec brio et de l’autre par l’épouse, Carole Robertson. Ils constituent à eux deux une pression constante qui augmente au fur et à mesure du film, et a tendance à resserrer la pression psychologique sur le Bruce Robertson. Attaché au personnage, le spectateur va relativiser les actions de cette ordure. Mais à quel prix ? Violences, drogues et harcèlements seront les exutoires de notre protagoniste.
Ordure – Filth (titre original) était en salle en 2013, mais n’est sortie que récemment en DVD et autres VOD. Je vous conseille un visionnage en VO si vous êtres très bon avec l’accent écossais, sinon repassez au français. Si James McAvoy (X-men : Days of Future Past, Trance) est indubitablement au centre de l’histoire, il faut noter la présence d’autres acteurs connus comme : Jamie Bell (Nymphomaniac, Snowpiercer, Le Transperceneige), Eddie Marsan (Le Dernier pub avant la fin du monde), Imogen Poots (Need for Speed) et Emun Elliott (Exodus: Gods And Kings). Donc un casting plutôt bien fourni. La musique y est très bien utilisée, mais un cran en dessous de la super bande originale de Trainspotting.
Ordure semble vouloir marcher dans les pas de Trainspotting par son ambiance. L’Ecosse, le côté trash, le nombre réduit de personnages mais s’en détache assez bien par la liaison qui est faite entre son personnage principal et le spectateur. On n’y voit pas seulement le trash, mais aussi la détresse profonde animée par la volonté d’atteindre un but à tout prix, quitte à être une ordure.
Si vous souhaitez plus d’information sur Ordure, je vous propose les liens suivants :
http://www.avoir-alire.com/ordure-filth-la-critique-du-film
http://www.cineseries-mag.fr/ordure-filth-de-jon-s-baird-critique-du-film/
- L'ambiance trash et déjantée
- James McAvoy et les autres bons acteurs
- Les idées trop proches de Trainspotting