Paddington revient en vidéo après avoir réuni plus de 2 millions et demi de spectateurs dans les cinémas français. Une comédie familiale au poil !
Abandonnez toute logique, vous qui lisez cette critique, et bienvenue dans l’univers de Paddington, un petit ours bien léché et maladroit ayant le pouvoir magique de nous faire retomber en enfance. Adapté de la série de livres pour enfants créée par Michael Bond en 1958, ce film retrace la quête d’un ours péruvien partant à Londres pour y trouver un nouveau foyer. Sorti sur grand écran en décembre 2014, cette comédie familiale et colorée arrive prochainement en DVD et Blu-ray. Delicious !
Une comédie pour petits et grands
Drôle, pétillant et surprenant, ce petit ours fou de marmelade a tout pour plaire, aussi bien aux enfants qu’à leurs parents. Lorsque son foyer est détruit par un violent séisme, il quitte sa forêt péruvienne pour une nouvelle vie à Londres. Chapeauté du couvre-chef écarlate que son oncle avait reçu d’un explorateur britannique, il rencontre la famille Brown dans la gare de Paddington, d’après laquelle elle décide de le renommer. Malgré quelques bévues domestiques, enfants et parents s’attachent à l’ours, si bien que Paddington commence petit à petit à devenir un membre de la famille.
En 1958, Michael Bond trouve l’idée de son personnage d’après un ours en peluche qu’il avait acheté pour son épouse à l’époque où ils vivaient près de la gare de Paddington. Presque soixante ans plus tard, cet ourson cartonne et détonne, à la fois moderne et différent des héros d’aujourd’hui. Pas de quête épique ou d’aventure dantesque, non, cet ours souhaite simplement s’intégrer à son nouveau foyer londonien. Sa maladresse n’a d’égal que son envie de bien faire, ce qui le rend d’autant plus touchant. Les enfants peuvent très facilement s’identifier à lui, car Paddington est, comme eux, plongé dans une perpétuelle découverte – on retient la scène où l’ours descend dans le métro pour la première fois, où le comique de situation vise avant tout le jeune public. Mais le film pense également aux adultes avec parfois un humour aux insinuations subtiles et limpides, ou encore avec de nombreuses références au cinéma, comme la séquence façon Mission Impossible. Que l’on ait lu ou pas les aventures de Paddington étant petit, ce film familial invite volontiers à un retour à l’enfance. On savoure d’autant plus que l’œuvre ne tombe jamais dans le pathos façon pudding bien lourd pour faire pleurer dans les chaumières. Oui, c’est mignon, coloré, un peu déjanté, et ça fait bien.
Un casting crème anglaise
La bonne surprise de Paddington, c’est avant tout son casting détonant, qui est d’autant plus drôle qu’il est composé de têtes bien connues Outre-Manche. La famille Brown, qui recueille l’ourson dans leur banlieue chic londonienne, est composée d’Henry (Hugh Bonneville, le comte de Downton Abbey), son ��pouse Mary (Sally Hopkins vu dans Blue Jasmine et Godzilla), leur deux enfants Jonathan et Judy, et la grand-mère délurée Mme Bird (Mary Walters, Mme Weasley dans Harry Potter). Même le voisin caricaturalement acariâtre est une petite tête d’affiche, vu qu’il est interprété par Peter Capaldi, dernier Docteur en date de la série Doctor Who. Dans l’ensemble, les personnages sont sympathiques, mais manquent peut-être de volume pour donner plus de corps au récit.
Le ton reste léger tout le long du film, si bien que les plus grands apprécieront de retrouver l’ambiance parfois un peu folle des films de leur enfance. En effet, Nicole Kidman en Millicent Clyde, une taxidermiste déjanté cherchant à rajouter Paddington à sa collection d’animaux empaillés, n’est pas sans rappeler cette chère Cruella d’Enfer des 101 Dalmatiens. Quant à l’ours lui-même, son ton candide et british est assuré en version originale par Ben Whishaw (Skyfall, Cloud Atlas) et Guillaume Gallienne (Les Garçons et Guillaume, à table, Yves St-Laurent) pour son doublage français. Tout ceci fait du beau monde, et ce beau monde fait des étincelles. On sent bien que les acteurs prennent plaisir à interpréter leur rôle, particulièrement Hugh Bonneville ayant lui-même confirmé avoir été ravi de participer à cette œuvre sur le héros de son enfance, dont il estime l’esprit parfaitement préservé.
Ils sont fous ces bretons
Pour son film, le réalisateur Paul King dépoussière le nounours de l’enfance britannique sans jamais le dénaturer. En effet, on sent dans ce film que Paddington plane dans un imaginaire déluré très anglais où les choses ne font pas toujours sens à première vue, pour notre plus grand plaisir. Prenons ce groupe insolite que l’on voit à plusieurs reprises jouer de la musique cubaine dans la rue : cela illustre le bonheur fou de Paddington de trouver refuge dans un milieu pour lui exotique, mais c’est aussi une référence aux Calypso Bands jouant à Notting Hill (là où vit la famille Brown) à l’époque où Michael Bond commença à écrire les aventures de son ourson. On reste donc, d’une certaine façon, proche de l’esprit de l’œuvre originale.
A côté de ceci, on trouve également un aspect très rythmé bien plus moderne, notamment lors la scène où Paddington s’accroche en skate-board à un bus à impériale pour rendre son portefeuille à un pickpocket, ou encore la séquence finale au musée d’histoire naturelle complètement dingue. Mais l’élément mettant le mieux en lumière la modernité de l’œuvre est sans doute le réalisme de la modélisation de Paddington lui-même : sur le tournage, l’ours était représenté par une doublure et ensuite rajouté numériquement en post-production. Les équipes à remercier pour ce joli travail sont celles de Studiocanal, filiale de Canal + qui a assuré la totale production du film. Ce studio s’est déjà illustré avec d’autres longs-métrages pour enfants comme Ernest et Célestine, mais aussi Shaun le mouton, en ce moment à l’affiche.
Pour d’autres critiques sur Paddington, voici les avis très divergents de chez A voir, à lire et Critikat.
- Paddington !
- Le grain de folie made in UK
- Le casting…
- … malgré des personnages secondaires peu développés