Pourquoi J’ai Pas Mangé Mon Père, un grand succès pour l’animation française ?
Pourquoi J’ai Pas Mangé Mon Père, adaptation du roman Pourquoi J’ai Mangé Mon Père de Roy Lewis, est un gros pari. Pour le tenir, il possède l’un des plus gros budgets de l’année : 23M €, et c’est la première fois que la motion capture était utilisée pour le cinéma en Europe. Réussit-il ce qu’il entreprend ?
Un projet de longue date
Résultant de 7 ans de dur labeur, Pourquoi J’ai Pas Mangé Mon Père est une pure réussite dans tous ce qu’il a entrepris et même au-delà ! Habitué à être devant la caméra, Jamel Debouzze s’essaye à la réalisation tout en restant acteur de son propre film. Étant le premier film tourné en motion capture en Europe il promettait de révolutionner le film d’animation français. De plus Jamel Debouzze étant un humoriste qui a su démontrer ses talents de comique à multiples reprises, on pouvait donc s’attendre à une très bonne comédie. Pourquoi J’ai Pas Mangé Mon Père tient toutes ses promesses et plus encore puisqu’il pose de vraies questions de vie.
Un scénario adapté aux enfants
Édouard est le fils aîné du roi des simiens mais a été considéré à sa naissance comme trop malingre. Il fut donc rejeté, à contrecœur, par son père. Recueilli par Ian, un singe simplet, il s’ouvre à un nouveau monde loin des stéréotypes de sa société. Il découvre l’amour, le feu, la chasse… Il essaye de faire évoluer son monde vers une société où on ne mange pas son père. Une histoire plutôt simpliste mais, le film étant aussi destiné aux enfants, il faut bien que tout le monde trouve son compte.
La France à la pointe de la technologie !
Penchons-nous maintenant du coté de l’animation. C’est du grandiose, ça change des personnages Disney et Dreamwork habituels, enfin des visages qui ressemblent à autre chose. Certains trouvent cette animation très bizarre, loin de ce que l’on fait d’habitude. Pourquoi faire comme tout le monde quand on a les moyens de faire autre chose ? Ne pas faire comme tout le monde, aller vers l’inconnu, tester de nouvelles choses… C’est d’ailleurs l’un des messages de Pourquoi J’ai Pas Mangé Mon Père. De plus, l’utilité de la motion capture est de pouvoir faire jouer un acteur bien connu mais qui nous a malheureusement quittés : Louis de Funès. En effet une image 3D de son visage a été créée à partir de ses films et incrustée sur le personnage de Vladimir. Jamel Debouzze définit ce choix comme un hommage à l’acteur qui a toujours su donner lui le sourire ainsi qu’à sa famille. Comme il a été choisi de le faire en 3D, j’avais peur qu’elle ne soit plus gadget qu’autre chose, mais non elle est vraiment très bonne. Il y a des superbes effets de sortie d’écran notamment la scène du loup au début.
Dernier point important : pour quel public Pourquoi J’ai Pas Mangé Mon Père est-il destiné ? On a vu ces derniers temps quelques films d’animation qui étaient plus destinés à un public d’adultes ou de jeunes adultes comme La Grande Aventure Lego ou encore Asterix et le domaine des dieux. Celui-ci saura ravir petits et grands. Les gags sont directs et très drôles. Si vous aimez l’humour de Jamel Debouzze vous allez adorer celui de Pourquoi J’ai Pas Mangé Mon Père, c’est totalement décalé. Il y a un côté RRRrrrr dans les blagues. Comme dit en introduction, Pourquoi J’ai Pas Mangé Mon Père apporte de vraies questions de vie, notamment une qui englobe tout le film et qui est vraiment profonde : pour avancer, faut-il garder une certaine part de tradition (symbolisée ici par le grand arbre) ou faut-il couper définitivement ses racines pour pouvoir déployer ses ailes et s’envoler vers un nouvel avenir ?
Une autre critique de Pourquoi J’ai Pas Mangé Mon Père sur telerama.fr
- Jamel Debouzze
- La motion capture
- La morale
- Scénario un peu simple