Toute Première Fois, et toute dernière ?
Toute Première fois est le tout premier film de Maxime Govare et Noémie Saglio. Coup d’essai coup de maître puisque le film a remporté le Grand Prix lors du dernier Festival de l’Alpe D’Huez. Pio Marmaï y incarne Jérémie Desprez, jeune businessman de 34 ans qui, au tout début de l’histoire, quitte précipitamment le lit d’une jolie jeune femme pour rentrer chez lui auprès de son futur époux, Antoine (Lannick Gautry). 10 ans que les deux hommes forment un couple heureux et admiré de tous, notamment des parents de Jérémie, très « Gay Friendly » qui voient en Antoine le gendre idéal. Cette toute première fois avec une femme aurait pu être la seule et dernière. Mais la jeune femme hante les pensées de Jérémie…
Toute Première Fois, gay mais pas trop
Avec Toute Première Fois, on est dans l’air du temps : une comédie sur le mariage gay finalement assez récent en France, avec, en fond, le thème du coming out inversé comme on l’avait vu dans Guillaume et les Garçons, à Table ! Côté distribution, on mise à fond sur un casting jeune, frais et populaire : Pio Marmaï (La délicatesse), Lannick Gautry (Les Francis), Franck Gastambide (Les Kaïras, Les Gazelles) et Camille Cottin (Les Gazelles). Bien entendu, le couple gay de Toute Première Fois est aux antipodes de l’image stéréotypée des hommes efféminés en tenues colorées. Ce rôle est assuré par leur ami Nounours (Sébastien Castro), peintre de son état et ultra maniéré. Adna, celle par qui le scandale arrive, est interprétée par Adrianna Gradziel. La jeune beauté diaphane est fraîche et enthousiaste et va vous donner des envies de coupe au carré et de salopettes informes. Cependant, ses yeux bleus et son sourire immense ne suffisent pas à rendre crédible son personnage totalement improbable. Ce n’est même plus une originale comme Sara Forestier dans Le Nom des Gens. C’est juste une fille trop irréelle. Face à elle, Pio Marmaï est tout en battements de cils et en bafouillages. Ok, c’est sa toute première fois, mais point trop n’en faut. C’est en fait Franck Gastambide , qui, dans le rôle du pote hétéro coureur de jupons, s’en sort le mieux côté casting. Les personnages de second plan, comme la sœur du héros ou encore sa mère, sont malheureusement sous-exploités. Et le problème va s’étendre au scénario : Toute Première Fois est un film plein de bonnes idées jamais développées.
Toute première Fois, une recette vieille comme le monde
L’affiche de Toute Première Fois nous met tout de suite dans le bain : des personnages réunis autour d’un lit, c’est secrets, gaffes et quiproquos assurés. Une recette de théâtre de boulevard toujours efficace pourvu que l’on y travaille avec goût et originalité. Et il y a dans cette Toute Première Fois, des scènes drôles et très réussies, comme celle du dîner chez les parents de Jérémie, ou celle du commissariat. Le reste, bien que très rythmé, peine à nous arracher un éclat de rire, ou alors, c’est à grand renfort d’humour bien gras. Pour la partie comédie romantique – c’est quand même une histoire d’amour – Toute Première Fois surfe sans vergogne sur tous les clichés possibles du genre : déclaration d’amour en public, pique-nique sur les hauteur de Paris, cette fille est chiante mais je l’aime, plongeon dans l’eau tout habillé… Bref, n’en jetez plus, le jacuzzi est plein. Toute Première Fois ressemble trop souvent à un téléfilm ou à une série française pour pré-ados. Vous vous demandez peut-être, en voyant la bande annonce de Toute Première Fois, si toutes les bonnes choses y sont. Force est d’avouer que oui. Les meilleurs dialogues et situations cocasses se trouvent condensées dans ces deux petites minutes. Le film dure 1h30 et n’est pas une torture à regarder, mais il passe à côté de beaucoup de bonnes choses. Et le sympathique casting ne suffit pas à faire de Toute Première Fois une bonne comédie.
D’autres critiques sur ce film ? C’est par ici. Et par là.
- Franck Gastambide
- Les gags très convenus
- Les bonnes idées mal exploitées
- Trop de stéréotypes de comédie romantique