Le nouveau super héros de l’écurie Marvel fait-il mouche ? Nous fourmillons d’impatience de découvrir Ant-Man. La phase 2, plutôt malmenée dans sa structure, se clôture par l’arrivée d’un nouveau personnage prometteur.
Ant-Man est le dernier film de la phase 2 de l’univers cinématographique Marvel. Avec des suites plus ou moins bien réussies et une chronologie des plus douteuse ; une clôture non pas sur les Avengers mais sur l’homme-fourmi, nous étions partagés entre la lassitude et l’impatience de découvrir ce nouveau super héros. Par ici notre critique!
Phase 2 et le petit désordre chronologique
Ant-Man termine la seconde phase de l’univers Marvel. Pour rappel, chaque phase est composée d’un certain nombre de suites ou de nouveaux arrivants, comme Les Gardiens de la Galaxie par exemple, et devrait se terminer par une apothéose, une réunion des héros préalablement développés dans les Avengers (par ici un récapitulatif de l’univers cinématographique Marvel). En tout cas, c’est ce qui avait était très bien orchestré durant la phase 1. Alors que se passe-t-il avec la phase 2 ?
Nous supposons qu’Ant-Man a pris du retard sur son planning. Alors que son premier réalisateur, Edgar Wright, a jeté l’éponge après des désaccords scénaristique avec Marvel, son successeur Peyton Reed semblera, lui, trouver un compromis satisfaisant. Le retard par rapport aux Avengers : Age of Ultron qui était déjà sur les rails, a amené à des modifications de scénario : Tony Stark est le créateur d’Ultron dans les films, alors que c’est Hank Pym dans les comics. Ant-Man lui-même est donc absent de la seconde réunion des Avengers. Nous comprenons pourquoi ce nouveau super héros arrive aussi promptement après les Avengers, mais nous déplorons clairement la négligence structurelle.
La phase 2 souffre, en plus de sa structure, d’un problème scénaristique dans sa globalité. Les suites se veulent être à la fois un avancement dans la trame globale de l’univers et en même temps un retour des personnages en formant une boucle scénique (suite, retour du héros) et un avancement scénaristique (les pierres de l’infini, l’arrivée de Thanos). Ces deux principes n’étant pas compatibles, nous nous retrouvons dans une baisse de qualité globale de cette deuxième phase. Rajoutons à cela les séries : Marvel’s Agent of SHIELD, Marvel’s Agent Carter et Daredevil qui s’intercalent entre les films, nous arrivons à un marasme chronologique pour les non-initiés.
Enfin, nous savons d’ores et déjà que la phase 3 va être tout aussi décousue dans sa structure, puisqu’elle va, non pas se terminer par Avengers 3 partie 2 (film en 2 parties), mais par Inhumans (introduits dans Marvel’s Agent of SHIELD). Rajoutons en plus que Thanos, le super vilain des Avengers, annoncé depuis le premier film sera le grand méchant du 3ème Avengers, que « le Gant de l’Infini », objet le plus puissant dans l’univers et finalité des films jusqu’à présent (6 gemmes de l’Infini compose le gant : la Gemme de l’Esprit – dans « le Tesseract » du premier Thor, la Gemme de l’Espace – dans Les Gardiens de la Galaxie, la Gemme du Pouvoir – dans « l’Aether » de Thor : Le Monde des ténèbres, la Gemme de la Réalité – crâne de Vision dans Avengers : Age of Ultron. Deux gemmes sont donc encore à introduire) sera utilisé dans le film mais ne sera pas la fin de la franchise, puisqu’une phase 4 a été annoncée poussant les films jusqu’en 2028 ! Des pirouettes scénaristiques sont donc à attendre de la part de la « Maison des Idées ». Espérons que l’introduction de la relève et des nouveaux supers héros (Doctor Strange, Spider-Man, Black Panther et Captain Marvel) redorent un peu le blason de la franchise.
Nouveau casting, même univers.
Avec une scène introductive composée de l’Agent Carter et du père de Tony Stark, nous comprenons rapidement les liaisons entre les films / séries. Malgré les problèmes structurels développés ci-dessus, il faut reconnaître l’énorme travail de relations entre les franchises. Michael Douglas, Hank Pym, qui y est rajeuni par la même technique utilisée dans Tron ou Fast and Furious 7 (incrustation en post production de visage sur acteur), ne veut pas que sa formule pour diminuer la taille tout en augmentant la force ne tombe entre de mauvaise mains, SHIELD et Stark compris, et tourne le dos à l’organisation. Le temps passe et après une prise de contrôle de sa société, son nouveau dirigeant joué par Corey Stoll (The Strain, House of Cards) est bien décidé de percer à jour le secret du chercheur. Il crée, à son insu, une combinaison permettant d’arriver au même résultat. Hank Pym trop vieux pour se battre demande à sa fille Hope Van Dyne (Evangeline Lilly – Le Hobbit) et au futur Ant-Man, Scott Lang (Paul Rudd – Le Petit Prince) de détruire les recherches du savant avide.
L’ambiance est la même que dans les autres Marvel. De l’action bien faite, de l’humour, une mise en scène calibrée, un rythme chronométré. Peyton Reed à la réalisation est plutôt connu pour les comédies (Yes Man, American Girls), et le fait savoir ici. L’humour présent, sans être omniprésent est très bien dosé et inséré dans le film. Il n’a pas grand-chose à redire sur ce côté, moult fois développé dans la franchise. La nouveauté est bien au niveau du nouveau personnage avec l’arrivée rafraîchissante, bien introduite, et développée d’Ant-Man. Nous comprenons ses motivations, l’acteur y est crédible et Michael Douglas, malgré son âge et le fait qu’il soit vraiment en dehors de son domaine habituel, reste un bon acteur. Michael Peña (American Bluff), avec son personnage de Luis, aidera beaucoup à cette ambiance décalée vraiment attrayante du film.
Le scénario est simple. Nous comprenons au bout de quelques minutes les protagonistes, l’intrigue et la finalité. Le méchant à la combinaison jaune est directement pressenti. Une simplicité avouée, maîtrisée et clairement délibéré permet de ne pas se perdre, une sensation assez récurrente si on ne suit pas la franchise. La modification par rapport au comics (Ultron et l’arrivée dans les Avengers) est bien faite et à mon avis, ne choquera pas les fans que nous sommes.
Ant-Man esquive les pots cassés de la phase 2 de l’univers Marvel. L’implication, bien que retardé dans la franchise, se fait bien. Grâce aux ingrédients magiques de Marvel mélangeant humour, action et un scénario assurément clair, ce nouveau super héros trouve facilement sa place dans la franchise. Nous attendons avec impatience son implication dans le prochain film, Captain America : Civil War au côté de Steve Roger contre le clan de Tony Stark.
Si vous voulez en savoir plus sur Ant-Man et l’univers cinématographique Marvel, je vous propose les liens suivants:
- L'arrivée de nouveaux personnages
- L'humour toujours bien dosé
- La destructuration de l'univers cinématographique Marvel
- Titre : Ant-Man
- Année de sortie : 2015
- Style : Action, Science fiction
- Réalisateur : Peyton Reed
- Synopsis : Scott Lang, cambrioleur de haut vol, va devoir apprendre à se comporter en héros et aider son mentor, le Dr Hank Pym, à protéger le secret de son spectaculaire costume d’Ant-Man, afin d’affronter une effroyable menace…
- Acteurs principaux : Paul Rudd, Evangeline Lilly, Corey Stoll, Michael Douglas
- Durée : 1H57min