Autómata est un film de science-fiction qui aurait pu briller. Malheureusement, c’est un manque d’imagination et de profondeur que nous retiendrons dans notre critique.
La place de la robotique dans l’évolution de la société a toujours nourri passions et imaginations. Dans les exemples les plus récents : Ex Machina, Chappie, Transcendance ou Her, dans lesquels l’avancée de la technologie robotique permet de remettre directement en cause l’humanité ou la conscience. Autómata tente de trouver sa place dans un domaine moult fois adapté mais n’y parvient pas. Nous vous expliquons pourquoi dans notre critique.
Un scénario pas vraiment original
Ce long métrage nous arrive directement en VOD et autres supports vidéos, sans passer par la case salles de cinéma. Réalisé par Gabe Ibáñez et, alors qu’on ne notera aucun précédent notable chez ce dernier, il faut néanmoins relever la présence d’Antonio Banderas dans Autómata. L’acteur, en perte de vitesse depuis quelques années, s’offre un premier rôle central entre Bob l’éponge et The Expendables 3.
Après une éruption solaire, l’humanité perd ses moyens de communication. Pour tenter de protéger le peu de population qui a résisté aux radiations, l’entreprise robotique ROC construit le robot Pilgrim 7000. Ils sont basés sur deux lois immuables. Nul robot ne peut nuire à quelque forme de vie que ce soit. Nul robot ne peut se modifier lui-même ou modifier un autre robot. Jacq Vaucan – Antonio Banderas, agent d’assurance pour ROC, constate des anomalies sur des automates et mène sa propre enquête pour trouver la source de ce changement chez les robots.
A mi-chemin entre I, Robot et Minority Report, Autómata ne nous bouscule pas les méninges niveau cadre spatio-temporel. Les 2 lois robotiques s’inspirent très largement des trois lois d’Asimov :
- Un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, en restant passif, permettre qu’un être humain soit exposé au danger.
- Un robot doit obéir aux ordres qui lui sont donnés par un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la première loi.
- Un robot doit protéger son existence tant que cette protection n’entre pas en conflit avec la première ou la deuxième loi.
La vision présente dans ce film ne nous apporte pas de nouvel angle d’approche ou de réflexion. Nous restons sur les bases du niveau « d’intelligence » que les machines ont et, de là, nous déduisons de leurs consciences leur place dans la société.
Partir sur une bonne base oui, ne rien faire avec non.
Pourtant Autómata ne part pas sur une mauvaise base. Alors que, comme noté précédemment, le sujet n’est pas nouveau, la mise en scène et l’ambiance du début du film sont vraiment intéressantes. Les décors sont bien faits et le choix de la colorimétrie dans les tons gris nous plongent très bien dans cette ambiance post-apocalyptique. La présentation du personnage et de sa vie nous font penser au superbe Blade Runner.
Bien que nous soyons surpris au début de voir Antonio Banderas dans un tel rôle, nous nous laissons emporter dans son enquête. Enigmes, indices et confrontation de visions sur les robots nous tiennent en haleine pendant la première partie du film. Et puis, plus rien. Le rythme d’Autómata ralentit pour ne laisser place qu’à un « run out » désertique où rien ne se passe. En plus des clichés des méchants qui tiennent en otage la femme du principal protagoniste, il n’y a pas vraiment de développement sur le fondement même du film : la place des robots. La seconde partie de l’histoire est décousue, le personnage central se désintéresse du problème et le sectateur aussi par la même occasion.
Autómata ne sortira pas du lot des films de science-fiction sur « la place des robots ». Une belle image et une ambiance bien introduite en début de film ne contre-balance pas le manque de d’imagination et de profondeur sur le sujet. Antonio Banderas ne trouvera pas ici un renouveau dans sa carrière.
Si vous voulez en savoir plus sur Autómata de Gabe Ibáñez, je vous propose les liens suivants :
http://www.scifi-universe.com/critiques/8502/automata
http://www.filmosphere.com/movies/automata-gabe-ibanez-2014/
- Antonio Banderas qui sort de son cadre classique
- La première partie du film
- Le désintérêt de la seconde partie du film
- Pas d'apport de réflexion