Critique – I Origins

Notre critique de I Origins, film indépendant sorti il y a deux ans.  Parce qu’il n’est jamais trop tard pour une séance de rattrapage.

Le réalisateur Mike Cahill mêlait science et mélodrame dans son premier film, Another Earth. Il recommence avec I Origins, toujours avec talent et délicatesse et toujours avec l’actrice Brit Marling. Malgré sa sortie relativement discrète sur grand écran, le film fut présenté à Sundance en janvier 2014, où il remporte le Prix Sloane aisni qu’au Festival du film de Catalogne, d’où il ressort lauréat. I Origins, c’est la rencontre de deux êtres que tout oppose et que tout réunit. Le rat de laboratoire terre-à-terre et une jeune femme presque irréelle. Va-t-elle lui faire changer son regard sur le monde ? Et surtout, peut-on être scientifique et religieux à une époque où l’on veut connaître le fonctionnement de toute chose ?

A l’Origine, il y eut une rencontre

Le Dr Ian Gray (Michael Pitt, Hannibal, Asphalte) est encore étudiant lorsqu’il rencontre Sofi (Astrid Bergès-Frisbey, La Fille du Puisatier), une jeune femme aux yeux singuliers, lors d’une fête d’Halloween. Il en tombe immédiatement amoureux. Elle est pleine de fantaisie, il ne croit qu’aux faits, elle est mystique, il est scientifique. Il ne sait rien d’elle et disparaît comme par magie. Le jeune homme ne cesse de penser à elle et finit par la retrouver. Leur histoire commence, pleine de spontanéité, d’enthousiasme et de liberté. Jusqu’au drame qui va les séparer à jamais. A moins que…

affiche I origins

I Origins. Le titre est aussi mystérieux que son affiche qui peut aussi bien être un œil vu de près que la rencontre de deux planètes. Et c’est presque des deux choses qu’il s’agit puisque le Dr Gray, biologiste moléculaire de son état, étudie l’œil humain. Chaque jour au labo, il retrouve son collègue Kenny (Steven Yeun) et son assistante Karen (Brit Marling) avec laquelle il fait bientôt une découverte qui pourrait bouleverser nos croyances sur le monde et sur l’évolution. Parallèlement à cela, sa vie avec la jolie Sofi change sa façon de voir le monde.

Science et spiritualité

Le film se déroule autour de ces deux notions. Ian travaille pour prouver que les yeux ne sont pas, comme dans certaines cultures, une preuve de l’existence d’un créateur ou le miroir de l’âme. Il veut remonter à l’origine et suivre toute l’évolution de l’œil. Sofi est dans une approche plus spirituelle de l’Homme et de la vie en général et va avoir une influence – très progressive – sur son compagnon. Il se retrouve entre deux univers complètement différents : le blanc immaculé de son labo et l’intimité de l’appartement; ainsi qu’entre deux femmes différentes : Karen, scientifique pure et dure et Sofi, qui semble tout droit sortie d’un rêve. La différence entre les deux jeunes femmes est très marquée et aurait pu bénéficier d’un peu de nuance puisque I Origins, qui se balance entre science et religion est finalement une réflexion sur les avantages d’avoir accès aussi bien à l’une qu’à l’autre.

photo I origins

Romance, film d’anticipation mais aussi thriller, I Origins sait captiver le spectateur. Si le début laisse présager une simple histoire étrange, on se laisse embarquer par Ian Gray, avec lequel on se lance sur les traces de Sofi, dans les cafés de New York, sur des affiches publicitaires et dans des bidonvilles en inde. On arrive même à passer outre les quelques incohérences sur les photos des yeux (bonne chance pour prendre des photos si nettes et claires dans l’obscurité !). Reléguant le débat « recherches scientifiques/croyances religieuses » au second plan, mais en le gardant toujours présent, Cahill réalise ici un film plein d’émotions où l’Humain occupe la première place. Michael Pitt livre une performance toute en finesse et sait rendre son personnage attachant. Quant à Astrid Bergès-Frisbey, elle tient son meilleur rôle – à ce jour.

Pour en savoir plus sur I Origins, je vous conseille l’article de Telerama.

Critique - I Origins
Un film qui mêle habilement romance et anticipation.
Acteurs
Mise en scène
Scénario
Images et son
On aime bien
  • Un scénario passionnant autour du débat science/religion
  • Michael Pitt, très bien en "gentil"
  • Beaucoup d'émotion
On aime moins
  • Quelques incohérences
  • Une différence trop évidente entre Sofi et Karen
3.9L'avis
Note des lecteurs: (1 Vote)