Partant du postulat que l’homme n’exploite que 10% de ses capacités cérébrales, Besson tente d’expliquer au travers de Lucy l’évolution future de l’humanité.
Suite à des circonstances indépendantes de sa volonté, Lucy, une jeune étudiante vivant à Taipei, se voit contrainte de faire la « mule » pour la mafia coréenne. Le produit ? Du CPH4, une drogue de synthèse. Mais le paquet se déchire et Lucy voit ses capacités cérébrales décuplées…
Lucy met l’eau à la bouche
Pour moi, Luc Besson est un réalisateur du passé. Son heure de gloire est révolue et il tente au fil de ces films de renouer avec le succès. C’est plein d’appréhension que je me suis assis dans une salle obscure pour visionner Lucy. La bande annonce dévoilait-elle trop du film ? Les lumières s’éteignent et le spectateur peut voir Morgan Freeman (Trilogie Batman) en maître de conférences, dispensant un cours magistral sur les capacités latentes du cerveau humain, le tout entrecoupé de scènes documentaires sur une lionne chassant une gazelle. Puis le film se tourne vers Lucy, incarnée par Scarlett Johansson (Avenger, Captain America : le soldat de l’hiver) rapidement mise à mal par la mafia coréenne. Et j’ai accroché ! Besson sait faire monter la tension comme dans un bon thriller et je ne me suis pas ennuyé un seul instant durant tout le film.
Lucy, un film plus profond qu’il n’en a l’air
Si le scénario de Lucy tient sur un timbre-poste, il brise clairement la théorie de Mozinor concernant les films de Besson : Peu de voiture, pas de yamakasi et ce n’est pas la « pute » qu’il faut protéger. Risée du monde scientifique par l’improbabilité qu’à Lucy d’accéder à 100%de ses capacités, Lucy n’est pas un documentaire mais un film de science-fiction si l’on accepte de se dire « Et si c’était vrai ? ». Plus l’intrigue avance, plus Lucy accroit ses capacités mémorielles pour aboutir à une théorie sur la nature de l’univers et de l’humanité. Dommage que Besson fasse de gros raccourcis dans ces explications, car Lucy perd en fluidité, laissant une impression de bâclage.
Scarlett Johansson dévoile l’intégralité de son talent en incarnant Lucy. Le personnage se montre vulnérable et je ressentais l’angoisse de Lucy lorsqu’elle s’est retrouvée aux mains de la mafia. Plus elle accroit sa capacité cérébrale, plus le personnage se déshumanise et l’actrice le transcrit alors par sa gestuelle, ses expressions et surtout son regard, ce qui démontre son talent. La performance de Scarlett Johansson efface littéralement les autres personnages du film, mais c’était le but.
Avec Lucy, l’action est bien dosée
La mise en scène de Lucy est pratiquement irréprochable, Besson ne faisant pas la surenchère d’effets spéciaux sans que cela tombe comme un cheveu sur la soupe. Lucy ne serait pas un film de Besson s’il n’y avait pas des scènes d’actions : fusillades, courses poursuites sont bien dosées et surtout, elles se terminent de manière intelligente par rapport aux capacités de Lucy sans exagération.
Bon, d’un autre côté comme dans chaque Besson, les policiers français passent pour des incapables. Un exemple : alors que les coréens sortent gentiment (et sans se cacher) des armes de gros calibre des coffres de leurs véhicules, les policiers passent juste à côté sans intervenir…
Lucy, le meilleur Besson depuis longtemps
Malgré ces quelques défauts, Lucy est une réussite et m’a grandement surpris par le coté intellectuel qui se dégage du film – chose qui n’était pas visible dans la bande annonce. Je pense que Lucy aurait mérité d’être découpé en deux films, afin d’approfondir le concept. Il manque un petit quelque chose au film pour devenir un chef d’œuvre, mais Luc Besson signe là son meilleur film depuis bien des années.
La bande annonce :
/critique/divers/news/trailer-du-nouveau-luc-besson/
Et quelques autres critiques du film :
http://www.premiere.fr/film/Lucy-3745131
- Scarlett Johansson époustouflante
- Des effets spéciaux bien dosés
- Pas de surenchère d’action
- Lucy aurait mérité d’avantages d’explications
- Les policiers français sont vraiment stupides