Est-ce que Renaissances est un simple petit film de science-fiction comme les autres, ou arrive-t-il à sortir du lot, porté par un Ryan Reynolds en forme ? Réponse dans notre critique.
Le cinéma regorge de petits films de science-fiction plus ou moins réussis, avec plus ou moins de budget, fourmillant d’idées qui font qu’à la fin certains cinéastes arrivent à sortir du lot et être reconnus. C’est pour ça que chaque année s’accompagne de son flot de « petits » films SF, comme Ex Machina de Alex Garland, une bonne surprise à 11 millions de dollars sorti il y a quelques mois. Tarsem Singh, après les immondes Blanche Neige (celui avec Julia Roberts hein) et Les Immortels, arrive avec sa production à 28 millions de dollars quand même. Et bien entendu, ce n’est pas parce que Renaissances a deux fois plus de budget qu’il est deux fois mieux, loin de là.
Un film avec (un peu) de SF et (un peu) d’action
Damian Hale (Ben Kingsley) est un milliardaire (ce qui est constatable par le fait que tout soit doré chez lui), qui va mourir dans six mois des suites d’une terrible maladie. Mais vu que personne n’aime vraiment mourir, et que lui est très riche, il décide de faire appelle à une société qui lui permettra de renaître dans un autre corps (d’où le titre Renaissances). Sauf qu’en fait, les corps appartiennent à des personnes réelles, du monde des gens normaux, et, à cause de lui, une femme et sa fille ont perdu un mari et un père. Dire que le film est stupide serait un peu fort, bien qu’il ne soit ni très malin puisqu’il ne repose que sur des rebondissements tout le temps, ni très bien écrit : les dialogues entre Ryan Reynolds et sa femme sont juste affligeants. C’est même du harcèlement envers le spectateur. Mais bon, il fallait bien justifier moralement le film : le plus important ce n’est pas l’argent, mais l’amour d’une famille, il pourra alors se racheter vis-à-vis de sa fille pour qui il a été absent. L’action promise dans la communication autour du film est inexistante au final : trois scènes à tout casser, dont une course poursuite éprouvante s’achevant sur la combustion spontanée d’une voiture – à mourir de rire. Ne parlons pas d’invraisemblances, ce n’est pas un film qui cherche le réalisme ou quoi que ce soit dans le genre, mais il y a des limites pour les cerveaux humains.
Avoir de l’ambition, après tout, c’est bien…
C’est triste à écrire, mais c’est une évidence, Renaissances est un film qui est prometteur sur le papier, mais qui est aussi terriblement vide, il s’agit juste un concept. Pourtant, il faut relativiser : la bande originale est agréable à l’oreille. Ryan Reynolds tient la route (sans être à son niveau dans The Voices), et personne n’aurait l’idée de faire un reproche à Ben Kingsley qui n’a pas besoin qu’on lui rappelle qu’il est un grand acteur… Même s’il n’apparaît que pendant les vingt premières minutes. Saluons aussi quelques trouvailles de mise en scène (les travellings horizontaux qui reviennent tout au long du film sont assez jolis, notamment dans l’une des premières apparitions de Ryan Reynolds). Enfin, la photo, surtout dans New York, est propre et assez jolie à regarder, même si elle manque d’originalité et d’engagement de la part du réalisateur. Finalement, Renaissances ressemble à un film de science-fiction comme à un autre, n’ayant aucune âme véritable. A peine est-il un bon truc à regarder à la télé, quand il n’y a pas mieux. On peut ainsi regretter les choix faciles et, malgré le concept de départ, un manque de travail sur le développement du film. Au pire, deux heures de votre vie, qu’est-ce, quand on peut renaître tant qu’on veut ?
Renaissances n’a d’ailleurs pas convaincu non plus chez Breaking News ou chez À voir à lire.
- Ryan Reynolds et Ben Kingsley
- Quelques idées de mise en scène...
- ... Qui manquent d'engagement
- Aucune prise de risque
- C'est globalement faiblard