Riddick
Neuf années se sont écoulées entre « Les Chroniques de Riddick » et « Riddick » dont nous allons maintenant vous parler dans cette critique. En effet, commencée par « Pitch Black« , « Riddick » clôture cette trilogie réalisé par « David Twohy« . Alors apothéose, suite logique, ou gros navet ?
Replaçons-nous dans le contexte. Comme indiqué, « Riddick » clôture une trilogie commencée en 2000 avec « Pitch Black » et suivie par « Les chroniques de Riddick » en 2004. David Twohy a crée le personnage principal qu’est Riddick, interprété par Vin Diesel (Fast and Furious, Babylon A. D.) dans les trois films. Ils ont inventé un univers propre à la franchise, centralisé sur les péripéties du héros.
Celui-ci correspond plus en réalité à un anti-héros. N’ayant d’attention que pour sa propre personne, il n’en reste pas moins intelligent sur ses capacités de survie. Dans le premier film, nous est introduit une partie des nombreuses facettes du personnage. En effet, on y apprend qu’il est un dangereux prisonnier. Echoué sur une planète hostile pendant un transit de détenus. ceux-ci doivent trouver un moyen de survire aux attaques de monstres ne sortant que la nuit. Riddick, grâce à une vision nocturne améliorée parvient à s’échapper. « Pitch Black » se focalise sur un petit nombre de personnages, les conflits d’intérêts, de prise de pouvoir et de moyens de défense face à un ennemi en surnombre. Ajouté à un suspense et des décors très bien réalisés, ce premier volet avait été très bien accueilli.
Dans le second film, les Necromongers, une civilisation avide de grandeur détruisent ou convertissent les planètes les unes après les autres. Ils ont une seule règle d’or «ce que tu prends t’appartient». Riddick, par un concours de circonstance tue le Haut-Commandeur des Necromongers, devenant ainsi le nouveau dirigeant. Beaucoup plus classique dans son scénario, sans non plus être inintéressant, ce second opus ne comblait pas entièrement les attentes des fans ou des simples curieux par le manque de profondeur des différents personnages et le manque de suspense, présent dans le premier.
Mais revenons à « Riddick« . Dans ce dernier film, notre protagoniste, à la recherche de ses origines et lassé de sa place de Haut-Commandeur, arrive sur une planète. Trahi par son second officier et laissé pour mort au milieu d’un milieu extrêmement hostile, il n’a de choix que de « retrouver la bête qui est en lui » pour survivre. Un groupe de chasseurs de primes, toujours à la recherche de sa tête est alors pour lui la porte de sortie idéale.
Très proche de la structure du premier film, ce dernier n’est malheureusement pas à la hauteur. On retrouve les mêmes bonnes idées : survie / planète hostile / centralisation sur quelques personnages. Volonté surement ici, de reprendre les ingrédients qui ont fait le succès du premier volet. Mais pour plusieurs raisons, la sauce ne prend pas.
La première chose à dire, est que le film est tourné pour les fans de la série. Dans une interview, David Twohy confie que ce film est une continuité, structuré sur les derniers films. C’est en effet le cas. Mais la répétition d’allusions en rapport aux précédents films sans explication, a une tendance à découdre la structure du récit.
Après avoir découvert plusieurs facettes du personnage : repris de justice, puis sauveur ; nous n’avons dans ce dernier film aucun changement de perspective de Riddick. On n’y apprend rien de nouveau. Le seul passage sur les raisons de sa lassitude de Haut-Commandeur, qui aurait pu être intéressant, ne dure que quelques minutes (à noter que celles-ci sont rallongées et très intéressantes dans la version longue du film). De plus, Riddick souhaitant revenir à son coté sauvage se retrouve à faire copain-copain avec un chien, nous gratifie même de situations humoristiques en sa compagnie. En total décalage avec l’ambiance du film qui se veut axée sur la survie.
Les monstres dévoilés dès le début du film cassent totalement le suspense et détruisent la pression qu’ils auraient pu apporter en clôture. Avec quelques facilités d’écriture et des dialogues peu profonds, cela constitue l’une des principales déceptions de ce film. Néanmoins, de très beaux paysages, d’effets numériques donne une raison pour les curieux ou les fans de regarder cette clôture de trilogie.
On va retenir une déception générale pour ce dernier volet. Les ingrédients qui avaient fait le succès de « Pitch Black » ont été mal utilisés. Trop raccourcis, comme pressé par une volonté de refaire vivre une dernière fois le personnage. Un manque de profondeur, un récit léger et parfois décousu rendent « Riddick » inintéressant aux non-initiés de la saga. Dommage pour une clôture de trilogie qui aurait pu être très passionnante.
Bande annonce du film:
- Vin Diesel colle à son personnage
- Volonté ratée de refaire comme le premier film, sans succès