Critique du film évènement Interstellar
Nolan a le don de nous surprendre, il le fait encore avec Interstellar, qui part sur de la science fiction et qui, au final, est un mélange de genre. Interstellar est le produit de deux frères qui aiment le cinéma et qui souhaitent renouveler le genre. Qu’on ne s’y trompe pas, les détracteurs n’aimeront pas et ceux qui aiment les frères Nolan apprécieront sûrement Interstellar. C’est l’heure de la critique d’Interstellar.
« My God it’s full of stars ! » C’est la seule et unique chose que j’ai pu prononcer en sortant de ce film. Réplique de l’un des plus grands films de science-fiction qu’est 2001 l’Odyssée de l’espace. On ne peut parler d’Interstellar sans faire de rapprochement avec ce chef-d’œuvre de Kubrick.
Interstellar, un parti pris
Nolan est parti d’études du physicien-théoricien Kip Thorne, connu pour ses travaux sur l’astrophysique. Un de ses sujets principaux concerne les « trous de ver ». Pour comprendre, prenez une feuille, repliez la plusieurs fois et étudiez-la de profil, considérez-la comme la ligne du temps et de l’espace et faites un trou, c’est un raccourci, un « trou de ver ».
Au cours d’Interstellar, nous suivons Cooper (Matthew Macconaughey), un ancien pilote de navette qui découvre et se fait recruter par la Nasa disparue dans un futur proche, cela se fait aussi rapidement que le recrutement d’Ariane par Cobb dans Inception. Le but de Nolan dans Interstellar est d’explorer son concept de plusieurs manières, une partie scientifique via les références au trou de ver, une partie « survivaliste » car il y aura des soucis évidemment, la dernière partie est plutôt métaphysique, c’est une conception de scénaristes, les détracteurs diront le « délire des frères Nolan ».
Sans doute l’un des films les plus attendus de cette année, écrit par les frères Nolan, et réalisé par Christopher Nolan, avec la contribution intensive de Kip Thorne un astrophysicien de renommée mondiale. Interstellar place la barre très haut en matière de réalisme du voyage spatial. Initialement prévu pour être réalisé par Spielberg, c’est Nolan qui se verra attribuer la tâche de signer le scénario puis de le réaliser. Le plus grand talent des frères Nolan reposant sur leur style d’écriture, ils ont, au préalable de la signature, remanié le scénario.
Interstellar, l’aventure humaine
Dans Interstellar, les robots ont une personnalité très humaine contrairement à leur apparence, ce film véhicule plusieurs émotions, des rires, des larmes, de la frustration voire de la colère, je n’avais vu Nolan jouer des émotions à ce point qu’avec Le Prestige. Le rôle de Cooper a été clairement fait pour Christian Bale mais Matthew Macconaughey (True Detective) est excellent, Anne Hathaway (Brand) est pratiquement aussi bien que dans la Trilogie Batman, et les dialogues rendent convaincants tous les acteurs. Interstellar révèle l’actrice MacKenzie Foy que j’ai particulièrement adorée pour le rôle de Murphy, on souhaite la réconforter ou l’engueuler à chacun de ses mouvements d’humeur. Le duo Cooper/Brand est vraiment magnifique, les robots, clairement d’inspiration ‘Kubrickienne’, sont des « personnages » possédant un caractère propre, ils ont le rôle des comic relief mais peuvent être assez touchants.
Côté technique
Nolan a pris goût à l’Imax et les images sont magnifiques, les rendus de l’espace sont aussi bon que ceux de Gravity, comme d’habitude l’équipe technique de Nolan est toujours aussi bonne et le travail est léché dans le moindre de ses détails. Les calculs de Kip Thorne ont directement été rentrés dans les simulateurs 3D pour donner le trou noir. Il est si réaliste que Thorne a affirmé avoir appris des choses à propos des trous noirs car il ne l’avait jamais réalisé avec autant de moyen. La musique d’Interstellar est particulière car Hans Zimmer en a composé une très différente : d’habitude il joue des sons bas et ici les sons sont hauts. Les aigus sont magnifiques, on ne décroche pas une seul seconde de son siège ! Le détail est tellement poussé que je suis sûr d’y voir les constellations reproduites dans Interstellar. La griffe Nolan se fait beaucoup moins ressentir sur ce film que les autres car l’action se déroule dans un champ d’action particulier, l’espace, mais peut-être commence-t-il à chercher une nouvelle voie? Pour ma part, dans Interstellar, Nolan n’a pas fait du Nolan.
Conclusion
Pour conclure, s’il y a un reproche à faire à Interstellar, c’est que la portée philosophique n’est pas assez poussée mais surtout le côté métaphysique peut facilement être assimilé à un « délire des frères Nolan » ce qui pourrait être dommageable. Dans le reste, Interstellar est bon en tout point. On tenait surtout à préparer le spectateur à ce qu’il va regarder, l’aventure n’est pas qu’interstellaire. De plus, Interstellar manque un tout petit peu de profondeur, ou encore le fait que le père fasse tout ça rien que pour sa fille c’est un peu léger, mais cela reste un détail que l’on oublie très rapidement. Au final Nolan nous offre là un excellent film à voir plusieurs fois afin de comprendre tous les détails de l’histoire.
- Une immersion spatiale réussie
- Le jeu des acteurs
- Les rebondissements du film
- Le manque d'explication sur l'univers
- Une réflexion sur la fin qui n'est pas assez poussée
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