Critique – Assassin’s Creed IV Black Flag
Hardi moussaillon, aujourd’hui est le jour de parler du dernier Assassin’sCreed qui porte le doux nom de Black Flag. En l’espace d’à peine 5 ans (pour 7 opus), les Assassin’sCreed se sont imposés comme une série phare du monde du jeu vidéo, détrônant aisément les Rayman en tant que fer de lance de la ludothèque d’Ubi Soft. Alors, une bonne cuvée ?
La série
En Avril 2008 est sorti un véritable ovni nommé Assassin’s Creed. Graphiquement superbe, ce jeu a introduit des mécanismes de jeu et un univers qui lui sont propres. On nous y propose d’incarner un élément de la confrérie des assassins pendant une période historique donnée (les croisades). Cette mise en abyme nous fait revisiter l’Histoire à travers le spectre de la rivalité entre deux grands ordres. D’un côté les templiers, confrérie secrète dont le but est de contrôler le monde en prenant le pouvoir sur les sphères politiques, religieuses et idéologiques. Face aux templiers, les assassins luttent dans l’ombre afin de contrecarrer cette hégémonie, et de laisser une place au libre arbitre de chacun. Leur crédo ? « Rien n’est vrai, tout est permis ».
Il est à souligner que si cette franchise a démontré un énorme potentiel en termes de gameplay, elle est également saluée pour son fort contenu culturel, historique et philosophique. Depuis le premier opus nous avons pu visiter d’autres époques telles l’Italie de la Renaissance, les vestiges de la Rome antique, le développement moyenâgeux de Byzance, la guerre de Sécession aux Etats-Unis, et maintenant les Caraïbes du 18ème siècle. Place au jeu !
Le scénario
Je ne parlerai pas de l’intrigue « hors animus », comme d’habitude insignifiante (rien de nouveau depuis Brotherhood, sérieux…), et me concentrerai sur le personnage historique. Nous incarnons Edward Kenway, corsaire qui se mue en pirate freelance, dont la seule véritable motivation se révèle être l’appât du gain. Pas véritablement sensible aux messages des Templiers ni des Assassins, c’est avant tout en marge de ces deux confréries que nous allons mener notre action. Que les puristes se rassurent, nous avons tout de même droit à nos bonnes vieilles lames secrètes et aux techniques furtives. Premier blond de la série, Kenway développe un tempérament de feu qui contraste avec le personnage fadasse du précédent opus. Ce détail est assez important afin d’immerger le joueur dans une ambiance de jeu, qui ici est assez bonne.
Le gameplay
Nous sommes très vite dans le feu de l’action, c’est fluide, les bugs sont rares, et les mécaniques de jeu sont respectées. Cet opus ne nous dépayse pas (du moins pas tout de suite). Le gameplay au sol est assez identique aux précédents épisodes, et manque cruellement de nouveautés, sans compter que l’IA toujours aussi faible que d’habitude. Non, là où ce jeu sort des sentiers battus, c’est lorsqu’il aborde les phases de navigation, d’exploration et de combat naval. Nous avons certes entrevu la navigation dans AC3, mais celle-ci a été fortement remaniée et est désormais très fluide, et c’est un vrai plaisir de prendre le bateau afin de voyager et piller tous les vaisseaux des environs. Exploration, pêche, fouille sous-marine, sans compter les nombreux abordages, plus vrais que nature. Ce sujet est sans aucun doute la grande réussite du jeu, et les amateurs de piraterie y trouveront sans aucun doute leur compte, car on se prend véritablement au jeu… Et la liberté que procurent les phases de navigation n’en est que meilleure.
Au rayon des réussites, j’ajouterais un système de craft assez intéressant basé sur la chasse, et le nombre de contenus (missions, artefacts, etc) vraiment étendu, ce qui va de pair avec l’excellente durée de vie du jeu. J’estime à 60h le temps nécessaire pour boucler 100% du jeu. Enfin, détail qui a son importance, la vie du héros a été sensiblement raccourcie, au profit d’une meilleure régénération des PV, choix assez judicieux à mon sens. Cette tendance est vraiment à la mode ces dernières années, notamment sous l’impulsion des FPS.
Certaines mécaniques de jeu sont en revanche assez décevantes. En tout premier lieu l’absence d’énigmes, l’un des grands points forts de la saga n’a visiblement pas refait surface, à mon grand désarroi. Petit détail qui enlève pas mal de charme au jeu : les bonus (coffres, fragments d’animus), ne sont pas cachés mais parfaitement visibles sur la map. Lorsqu’ils étaient cachés, cela rendait le joueur beaucoup plus attentif sur ce qui pouvait se trouver en chemin d’une mission, cela poussait a acheter des cartes à coffres : l’intérêt de la collecte était en somme plus grand. Enfin, si les phases navales font partie des réussites du jeu, j’ai trouvé assez répétitifs les pillages de navire, souvent identiques. Sans compter que la faiblesse des butins ne fait qu’amplifier cette sensation, car il faudra attaquer moult embarcations pour réussir à améliorer le navire ! De fait, les phases de jeu sur la terre ferme s’en voient grandement réduites.
Graphismes & son
Les graphismes sont assez beaux dans leur globalité. Les couleurs des caraïbes se font chatoyantes, que l’on parle des îles désertes aux quartiers de la Havane. La mer est superbe, et les conditions météo sont parfaitement simulées. Au niveau des textures en revanche, les persos ont très peu évolué depuis le 2… Il est temps de changer de moteur graphique car on stagne, techniquement parlant. Question ambiance sonore, j’ai vraiment apprécié. Elle colle tout à fait à la thématique, comme il est de coutume dans les Assassin’s Creed. De superbes musiques, chants marins et tutti quanti : tout est fait pour immerger le joueur dans le monde marin du XVIIIe siècle.
Au départ assez sceptique sur l’idée de la navigation depuis un Assassins Creed 3 à mon sens raté, j’ai agréablement été surpris par celle-ci. On déplore en revanche qu’aucune amélioration n’a été opérée sur les phases de jeu au sol, ce qui leur donne un air de déjà vu. C’est tout de même un très bon épisode que l’on tient ici, malgré l’absence des fameuses énigmes. Pouce vert !