Test – Castle in the darkness

Castle in the darkness, un château en Espagne pour Nicalis.

Castle in the darkness, jeu PC et attendu pour plus tard sur iPhone/iPad, est le dernier jeu en date à sortir de chez l’excellent éditeur Nicalis. Mais si, vous ne connaissez que trop bien ces joyeux drilles, qui avant Castle in the darkness furent responsables de certains des meilleurs jeux indépendants de ces dernières années : Nightsky, Cave Story 3D, VVVVVV, que du bon voire de l’excellent. Et chez Nicalis, les talents pullulent, Castle in the darkness en est la preuve, lui qui est développé par une seule personne, Matt Kap. Ce dernier, au travail sur quelques-uns des jeux de l’éditeur, notamment The binding of Isaac Rebirth et 1001 pikes, profite de l’occasion Castle in the darkness pour faire preuve de tout son potentiel. Aussi bien développeur que musicien, l’homme derrière Castle in the darkness prend à cœur une envie que tout joueur expérimenté a pu ressentir : celle de faire le jeu dont on rêvait à l’époque des consoles 8 bits.

Oyez, oyez cette histoire jeunes aventuriers !

Castle in the darkness déploie une histoire absolument typique de la production vidéoludique de la fin des années 80. Par une nuit lugubre, le royaume d’Alexandrie est pris pour cible par un mystérieux sorcier, et son armée de belligérants épouvantables. La garde royale est rapidement débordée, incapable de protéger leur souverain et sa fille, la princesse Isabelle. L’un des chevaliers se remet de son évanouissement et, une fois sur pied, se rend compte que le monarque et sa descendante ont disparu. Mais ce n’est pas tout, car les rues de la ville sont envahies par les monstres, terrorisant les habitants. Une simple épée en main, le héros de Castle in the darkness se lance alors à l’aventure, bravant la mort et ses pièges funestes. Objectif : restaurer la paix et emballer la princesse !

image vover castle in the darknessIl faut de tout pour faire un monde.

Tout le monde se rend compte que les grosses productions actuelles deviennent de plus en plus faciles, et ce ne sont pas les joueurs du tout récent The Order 1886 qui nous diront le contraire. Castle in the darkness et, soyons clairs, une bonne partie de l’offre vidéoludique indépendante vient rétablir l’équilibre en soumettant une proposition bien plus ardue, tout en étant plus simple à aborder que les mastodontes et leurs centaines de combinaisons de touches. Point de séance de QTE indigestes dans Castle in the darkness, et seulement deux touches utilisées, pour le saut et l’arme. Et c’est avec cette prise en main redoutablement simple que Castle in the darkness se donne comme mission de vous en faire baver, vous faire trimer comme pas permis.

Un apprentissage plein d’amour et de tendresse.

Castle in the darkness est un jeu de type Metroidvania (lisez notre test de UnEpic pour en savoir plus), un style décidément en vogue. Notre petit mais téméraire chevalier de Castle in the darkness déboule dans les rues d’Alexandrie (Alexandra !) alors qu’elle est prise d’assaut par toutes sortes d’ennemis à pourfendre. Tout de suite, on remarque que les commandes répondent au doigt et à l’œil, avec une précision parfaite. On sent que le développeur de Castle in the darkness ne voulait aucune inertie dans le contrôle de l’avatar, histoire d’éviter que le joueur ne puisse se cacher derrière cette excuse. Mais n’ayez crainte pour le moment, car ce départ de Castle in the darkness se fait tout en douceur, avec un game design parfaitement réglé pour bien vous faire comprendre les mécanismes de jeu, tout en vous montrant certains passages inaccessibles pour le moment. Des blocs qui se détruisent sous nos pieds, les pics qui vous tuent au moindre contact, des ennemis aux patterns claires mais offensives, les points de sauvegarde qui partage cette tâche avec la gestion de l’inventaire, Castle in the darkness fait rentrer tout ça dans nos habitudes avec maîtrise.

Quand soudain…

Mais bien vite, Castle in the darkness accélère, et la difficulté s’envole tandis que notre courbe de progression connaît une évolution foudroyante. Les boss s’enchaînent à une vitesse assez surprenante, et se combattent sur le même modèle que ceux des Castlevania, avec une méthode bien précise qu’on tente de reproduire sans trop se faire toucher. Et si on y arrive, avec de plus en plus de mal, on est toujours en joie de voir arriver le point de sauvegarde. D’ailleurs, le feeling à ce niveau rappellera beaucoup de choses aux joueurs expérimentés, tant Castle in the darkness est du genre à nous faire des misères entre deux sauvegardes. On se retrouve donc quasiment en apnée entre deux possibilités de confirmer notre avancée dans Castle in the darkness, et c’est là que les choses se gâtent un peu. Car si Castle in the darkness est plutôt bien équilibré côté obstacles, et connaît un accroissement de l’adversité, on peut aussi regretter certains passages vraiment trop tordus.

image jeu castle in the darknessQui trop écarte…

Matt Kap voulait, avec Castle in the darkness, faire le jeu auquel il voulait jouer voilà quelques années. Et on le sent à quelques endroits où l’on a tendance à périr à cause d’une embûche trop calculée par son auteur. Pas de mauvaise foi chez votre humble serviteur, mais Castle in the darkness peut être particulièrement rageant et fourbe, comme dans ces moments où un pic mortel est placé exactement là où le développeur sait que le joueur va atterrir. Rien de grave en soi, on est dans du pur die and retry à la Battleblock Theater, pas pour les dégonflés, mais c’est le concept même de Castle in the darkness qui va à l’encontre de cette difficulté. Si Castle in the darkness était du genre à sauvegarder automatiquement à chaque écran, recommencer un point sensible une dizaine de fois ne serait pas un problème. Seulement, ce n’est pas le cas dans Castle in the darkness et on doit recommencer depuis la précédente sauvegarde à chaque échec. Et parfois, très rarement, mais c’est à signaler tant ça peut marquer les esprits, ces points sont très espacés. Quand le parcours contient un ou deux points chauds, ça va encore. Mais quand chaque écran de Castle in the darkness est une épreuve pour les nerfs, et qu’on doit en enchaîner une dizaine sans pouvoir garantir sa progression, ça devient compliqué à supporter. Pour autant, il n’est pas question de nier que chaque échec dans Castle in the darkness est lié à une erreur du joueur, c’est le cas indiscutablement. C’est juste qu’on n’est plus habitué au genre de défi, bien rude, lancé par un jeu comme Castle in the darkness.

Pas de carte dans la manche.

Outre cette adversité parfois démesurée, Castle in the darkness est incroyablement vaste. Comme tout Metroidvania qui se respecte, vous aurez à revenir en arrière, quasiment au début de Castle in the darkness, pour atteindre des endroits autrefois inaccessibles, notamment grâce au double-saut qu’on récupère à un certain point du jeu. Et là encore, on est en droit d’avoir quelques retenues. Autant le système de voyage, qui nous emmène à quelques points précis de Castle in the darkness dès que vous les avez débloqués, est bien équilibré et propose ce qu’il faut comme proposition de destination, autant on aurait apprécié que Castle in the darkness propose une carte, pour que le joueur ne se retrouve pas complètement perdu, ou oublie un point à visiter plus tard. Si Castle in the darkness était peu étendu, condensé, on n’aurait pas ressenti ce sentiment pas super agréable qu’on a quand on se lance au hasard dans une traque aux passages secrets. Rien de grave soyons justes, mais on aurait aimé au moins que le mode facile de Castle in the darkness soit livré avec une map. Ainsi, on ne recommande pas aux joueurs de se lancer dans Castle in the darkness en sachant qu’ils ne pourront pas le faire d’une traite. Car sachez que si vous décrochez quelques jours du jeu, vous serez à coup sûr perdu dans les dédales de Castle in the darkness. L’exploration, l’un des points forts du genre Metroidvania, n’est donc aucunement facilitée dans Castle in the darkness, et c’est bien dommage même si pas fondamentalement éliminatoire.

Un contenu généreux.

Mais rassurez-vous, car si Castle in the darkness n’est pas dénué de défauts, il reste tout de même très prenant et parfois jouissif. On appuie sur cet aspect de Castle in the darkness : non il n’est pas injuste, non la hitbox n’est pas discutable, et oui vous êtes en tort quand vous mourrez pour la centième fois dans le jeu (ne niez pas, le jeu compte vos échecs). Pas la peine de vous cacher derrière votre manette, entièrement prise en charge soit dit en passant, et heureusement. L’enrobage de Castle in the darkness est une réussite : plein de secrets sont à débloquer, comme le prologue du jeu ou un mode facile pour les perdants, et il est clair que venir à bout d’un passage compliqué a quelque chose de gratifiant. Castle in the darkness déborde de références, de l’évidente licence Zelda à Double Dragon en passant par Crono Trigger, et il faut bien dire qu’on se régale à essayer de tout capter. Techniquement c’est du 8 bits et il faut accrocher au rendu rétro de Castle in the darkness, mais la direction artistique est on ne peut plus inattaquable. Ce n’est pas spécialement un plaisir pour les yeux mais ça reste très agréable à regarder. On note cependant quelques petits soucis de fluidité, même si n’importe quelle bécane fait tourner Castle in the darkness sans problème. Rien de bien gênant en tout cas. Quand à l’ambiance sonore de Castle in the darkness, elle est sombre et remplit bien son rôle en nous accompagnant sans devenir rébarbative. Les quelques thèmes restent même en tête, agréables à l’écoute.

image boss castle in the darknessFier de vaincre Castle in the darkness.

Au final, Castle in the darkness souffre de quelques défauts qui l’empêchent d’être une réussite totalement mémorable, mais reste un jeu à conseiller. Si vous êtes du genre à saigner les jeux que vous possédez, vous en aurez très, mais très largement pour votre argent tant Castle in the darkness propose un challenge intéressant. D’ailleurs, le prix mini de Castle in the darkness est une force : six euros pour autant de contenu, on est dans la catégorie des très bonnes affaires de l’année 2015. Obtenir les 100% dans Castle in the darkness vous prendra beaucoup d’heures, au moins une vingtaine, et trouver tous les secrets est une quête si délicate que personne n’y est encore arrivé aux dernières nouvelles. Alors certes, Castle in the darkness est exigeant, parfois trop, mais se frotter à une telle opposition pour en sortir vainqueur apporte ce que beaucoup de gros jeux ont oublié : de la fierté.

Castle in the darkness, les bonus.

Retrouvez le site officiel de Castle in the darkness à cette adresse.
Quand au site de Nicalis, l’éditeur de Castle in the darkness, c’est par ici.
Pour les anglophones, une interview très intéressante de Matt Kap, le développeur de Castle in the darkness, est à lire chez Kaboomshark.
Un peu de gameplay de Castle in the darkness, pour vous faire un avis de visu, chez MrPapy.
Et pour acheter Castle in the darkness, direction Steam (5,99€).

Test - Castle in the darkness
Malgré une difficulté très exigeante et une absence de map regrettable, Castle in the darkness est l'un des jeux indés 2015 à posséder les yeux fermés.
Graphisme
Durée de vie
Ambiance
Gameplay
On aime
  • Un gameplay très précis.
  • Durée de vie énorme.
  • Les références bien sympas.
On aime moins
  • Mais que c'est dur. Mais dur...
  • Sauvegardes parfois trop rares.
  • L'absence de carte pour se repérer.
3.7La note
Note des lecteurs: (1 Vote)
    • Lucile Malargé

      Un Metroidvania fourbe qui compte le nombre de morts ? Je veux ! Et à petit prix ?! Je fonce !! 😀

      • / Camille LATOUCHE

        J’ai eu un peu la même impression que la jeunette. A quel prix ?

        • / avisdupublic.net

          Pour 6€, vous aurez accès à « le masochisme pour les pas du tout nuls ». En période de soldes Steam, je pense que ça peut descendre à 4€.