Après deux épisodes marquants dans le monde du jeu vidéo, la série revient avec un troisième opus intitulé sobrement Mafia III.
Dès le début du jeu, nous sommes plongé dans cet univers violent des mafieux en compagnie d’une nouvelle tête, Lincoln Clay, un afro-américain. Fini, la mafia italienne dans les quartiers de New York et place à l’état de Louisiane. Bienvenue dans New Bordeaux, une ville fictive inspirée de la Nouvelle-Orléans. On retrouve donc les marais, les maisons sur pilotis, le jazz, le racisme, les poupées vaudou et bien d’autres joyeusetés de l’époque et de la Nouvelle-Orléans.
Welcome To Hollywood
La série est surtout connue pour son esprit très cinématographique et pour son ambiance irréprochable. Pour ce qui est de l’esprit cinématographique, c’est impeccablement respecté. On est dedans, l’introduction de l’histoire prend aux tripes. Les personnages principaux comme secondaires sont tous bien écrits et sont tous attachants dès le premier regard, que ce soient des enfoirés de première ou non. La mise en scène est en plus exemplaire et surtout bien rythmée grâce à une bande-originale de grande qualité. On a vraiment envie de savoir la suite de la quête vengeresse de notre nouveau personnage Lincoln Clay. En plus, ce qui est rare dans le domaine du jeu vidéo, le doublage français est de grande qualité.
Mais par contre, pour ce qui est de l’ambiance, on frôle le bon comme le moins bon. Certaines rues sont vides de vie et manquent cruellement de détails. Par exemple, il se fait rare de croiser un joueur de Jazz dans les rues. Surtout qu’on aurait aimé bien plus, comme croiser des marchands ambulants ou des joueurs de dés. Autre détail, en parcourant la carte, d’ailleurs de taille plus qu’acceptable et surtout variée, nous rencontrons assez fréquemment des rails de train, mais, nous croiserons jamais de train. Il n’y en a tout simplement pas. Des détails pour certains, mais pour d’autres, ça casse carrément l’immersion. Heureusement que quelques lieux relèvent le niveau, notamment les intérieurs qui sont pour la plupart du temps réussis, comme ce site de prostitution transformé en cabaret, ce yacht ou encore ce parc d’attraction inondé par les marécages. Une ambiance au top qui peut rappeler le film de Disney, La Princesse et la Grenouille.
Mais, un jeu c’est avant tout une histoire de gameplay.
Pour ce qui est du gameplay, encore une fois, l’avis est mitigé. Le fonctionnement peut nous rappeler le dernier Assassin’s Creed en date, Assassin’s Creed Syndicate. Le jeu est plaisant, les mécaniques de gameplay sont pour la plupart réussies, les gunfights sont nerveux, quoique trop faciles, mais nerveux et surtout agréables à regarder. Les couvertures se changent de manière ultra-fluide, les ennemis reçoivent bien leurs impacts et les exécutions dynamisent le tout. Dommage que le sound-design manque énormément de punch et que quelques idées ne sont pas forcement bonnes. Comme l’ennemi qui tombe à la renverse à chaque fois qu’il nous aperçoit. De temps en temps, je veux bien, ça rajoute des animations appréciables, mais ça arrive à chaque fois que nous arrivons sur un lieu occupé par l’ennemi. D’autres idées entachent un peu le rythme pourtant très bon des gunfights. C’est la mise en scène des exécutions. Elle est plaisante mais mal agencée, ça aurait demandé à gagner en fluidité, en oubliant la caméra dynamique par exemple ou en enlevant ce bruitage insupportable à chaque fois que l’on commet un crime.
D’ailleurs en parlant des exécutions, nous pouvons faire tout le jeu en mode furtif, c’est à dire que le jeu nous donne le choix de se la jouer bourrin ou de manière discrète. Au début, on choisi la manière discrète parce que c’est toujours plaisant de faire un massacre sans alerter le moindre garde, mais rapidement on abandonne l’idée. L’IA est tellement à la fraise que nous préférons tirer dans le tas comme un bon mafieux de l’époque. En mode furtif, les ennemis ont du mal à vous voir, certaines situations sont même comiques, surtout quand on se retrouve à 1 mètre d’un garde qui, lui, mise toute son attention sur la clope qu’il a au bout de ses lèvres.
Pour ce qui est de la conduite, elle est appréciable. Les véhicules sont bien plus lourds que dans la plupart des jeux du genre. Nous avons envie de dire : enfin ! On n’avait pas vu ça depuis GTA IV et Mafia II. Malheureusement, comme les gunfights, la conduite a son lot de défauts. Tous les à-côtés ne fonctionnent pas, comme les collisions ennuyeuses à souhait. Les véhicules se froissent comme sur PS2, on n’a pas le droit à de véritables déformations de carrosserie digne des derniers épisodes de la série GTA. Même les impacts de balles ne veulent pas venir se dessiner dans nos portières. Dommage, on perd toute satisfaction d’échapper de justesse à un assaut policier.
Le jeu comporte vraiment de nombreuses qualités, mais, une fois la découverte des mécaniques et l’introduction bouclée, on se voit faire les mêmes activités en boucle, c’est à dire, qu’on arrive discrètement ou non dans un lieu, qu’on le vide de tous les ennemis affichés sur la mini-carte et qu’on repart avec classe. A l’image de la série d’Ubisoft donc, ça devient lassant. Du coup, au bout de 6 ou 7 heures de jeu, on a l’impression d’avoir fait le tour et notre engouement pour l’histoire de notre personnage disparaît peu à peu, à cause de ce découpage fait d’activités secondaires mais obligatoire.
La Louisiane dans toute sa splendeur… ou pas !
Revenons sur la carte. Comme nous le disions juste au-dessus, elle est variée, grâce à ces différents quartiers bien distincts. D’un côté les riches blancs et de l’autre les noirs. Mais il n’y a pas que ça. Il y a aussi la partie campagne agréable à parcourir et bien sûr les marécages grouillants de crocodile. Dommage que ce monde vidéo-ludique ne soit pas vraiment mis en valeur. Le jeu n’est pas toujours beau et manque cruellement de textures : par exemple les routes sont lisses au possible. Encore une fois, ce sont les intérieurs qui s’en sortent le mieux ainsi que les animations soignées des personnages qui enjolivent le tout. Mais il faut ajouter à ces graphismes pas toujours au top des crashs (j’en ai eu trois sur PC) et de nombreux bugs graphiques, comme cette pluie qui fait briller tout le décor d’un contour blanc, ou encore comme ce changement intempestif d’ambiance lumineuse. Régulièrement, le ciel va vouloir changer de ton. Ça fait alors nuit/jour, nuit/jour etc…
Donc en deux ou trois mots, Mafia 3 est sympa, nerveux, mais surtout répétitif à souhait et pas toujours au top techniquement parlant.
- La nervosité des combats
- Une conduite agréable
- Une histoire bien mise en scène...
- ... Mais trop découpée
- Répétitif
- De nombreux problèmes techniques