Silence of the Sleep est un petit jeu indépendant bientôt disponible sur Steam. Mais que vaut-il ?
Il pleut et je me tiens sur le bord de cette falaise. Mon mal s’intensifie et je n’ai plus la force de me battre pour vivre. Je n’ai plus qu’à basculer en arrière, me laisser emporter par les ténèbres. Pourtant, je me réveille dans un lieu étrange et sordide qui s’apparente à une demeure. Mais où suis-je ? Pourquoi suis-je encore en vie ?
Silence of the Sleep fera travailler votre cortex !
Vous avez pu déjà le voir les articles précédents de mes camarades sur avisdupublic.net, nous avons eu la chance de pouvoir tester Silence of the Sleep, un jeu indépendant parsemé d’énigmes façon old school créé par une seule personne : Jesse Makkonen. Je connaissais déjà la volonté de la plateforme Steam, par sa section Greenlight, de proposer aux joueurs des projets prometteurs. Aujourd’hui, on passe au test Silence of the Sleep.
Je lance le jeu et démarre le test de Silence of the Sleep plonge déjà le joueur dans l’ambiance : vous êtes sur la falaise et il suffit de cliquer sur « Nouvelle partie » pour déclencher le saut du personnage. Au réveil, mon avatar et moi-même sommes complètement perdus. Pas d’indication, juste quelques salles à explorer pour tenter de comprendre ce qu’il se passe. Je sens déjà la frustration me gagner. Puis je rencontre un barman avare en explications. Il me tend une lampe torche et débrouille toi ! Je finis par comprendre alors que pour avancer, il va me falloir fouiller, découvrir des objets, les utiliser et surtout, survivre… J’en ai eu la surprise rapidement : je me suis retrouvé face à une créature qui m’a exécuté sans autre forme de procès… Et là, j’ai crié « oh génie » ! L’angoisse m’a paralysé le cerveau et il m’a fallu faire appel à tout mon sang-froid pour pouvoir continuer.
Un avatar impersonnel pour Silence of the Sleep
Graphiquement, j’ai senti que Silence of the Sleep avait été fait “à la main” : le jeu des lumières est parfaitement maitrisé, plongeant tantôt le joueur dans le noir, la lampe torche tremblotante attendant de savoir à quelle sauce il va être mangé… Mais au bout de quelques heures de jeu, la qualité graphique chute en flèche : les animations sont baveuses, pixelisées et malheureusement trop répétitives. La palette de couleurs me fait penser au filtre sépia des appareils photos et les rares couleurs vives que j’ai rencontrées étaient synonymes de lieux importants pour l’aventure… Je vous conseille de jouer à Silence of the Sleep dans le noir, où à défaut, dans peu de luminosité pour profiter pleinement de l’ambiance qui se dégage de Silence of the Sleep.
Jacob, le personnage dont nous allons diriger les mouvements, n’est qu’en noir et blanc. Pour quelle raison, je l’ignore, mais cette solution renforce l’immersion dans Silence of the Sleep et permet au joueur de se détacher du personnage pour regarder aux alentours. Les animations sont fluides et je me suis demandé, au début, si cela avait été réalisé en Motion Capture… avant de me rendre compte que Jacob avait une démarche un peu balourde.
Le point fort de Silence of the Sleep, c’est son ambiance. Certes, la première musique du jeu m’a rapidement tapé sur le système (j’ai cru que quelqu’un s’amusait à frotter un chiffon sur une scie), mais j’ai sursauté de nombreuses fois par des changements de tonalité musicale et sonore. La musique et les sons sont là pour susciter l’angoisse chez le joueur, le même sentiment que l’on peut ressentir lorsque nous sommes prisonniers d’un cauchemar. Bien joué monsieur Makkonen, vous avez bien mis en œuvre les codes du film d’horreur mais il est sincèrement regrettable que seules quelques musiques valent le coup.
Silence of the Sleep n’est pas exempt de défauts cependant. Les contrôles de Jacob sont parfois laborieux et j’ai dû m’y reprendre à deux fois pour activer un ascenseur parce que j’étais un peu trop sur le côté. De même, l’inventaire du personnage n’est pas ergonomique et devient frustrant pour le joueur. Je n’ai pas encore eu l’occasion de savoir si pendant les phases de fuite de Silent of the Sleep nécessitaient un accès rapide à l’inventaire, mais je ne l’espère pas. J’ai également ôté mon casque au bout d’une heure de jeu car la musique avait sévèrement entamée ma patience et mes tympans. Les graphismes sont visiblement codés « à la main » et viennent d’une autre époque. Si dans la catégorie des jeux Greenlight misent sur le côté old-school, chose que l’on retrouve ici, ils sont mieux traités et s’en trouve être une épine dans le pied de Silence of the Sleep.
Au final, Silence of the Sleep est certes un petit jeu indépendant et les amateurs de Myst et autres jeux d’énigmes sauront y trouver leur compte, d’autant plus que l’auteur garantit une quarantaine d’heures de jeu… Et l’on sent souvent ses sources d’inspirations.
Une nouvelle fois, le trailer pour la mise en bouche :
Pour information :
http://store.steampowered.com/app/321870/
http://www.silenceofthesleep.com/
- Les énigmes
- Le sentiment de peur
- Les jeux de lumières
- Un inventaire peu pratique
- Une musique tapant sur le système
- Des graphismes baveux...