Grâce à Breeks, entrez dans l’univers des geeks ! Au programme de ce Breeks numéro deux, 140 pages consacrées aux super-héros ! Critique d’un mook qui donne l’eau à la bouche et qui tient ses promesses !
Avant d’entrer dans le vif de cette chronique, je tiens à remercier les éditions Bragelonne qui ont publié ce Breeks en partenariat avec les éditions Muttpop et qui ont eu la gentillesse de m’adresser cet ouvrage.
Mais qu’est-ce que Breeks?
Breeks c’est tout simplement un mook (à l’instar d’Icônne). Un mook c’est quoi me direz-vous ? Et bien c’est le mélange d’un magazine et d’un livre (« book » en anglais), ce qui donne la contraction « mook ». Le magazine a pu prendre vie grâce au crowdfunding (financement participatif) qui a permis de récolter des fonds importants. Le premier numéro, paru fin 2015, était consacré à Star Wars, ce qui semble logique et malin étant donné que sa sortie coïncidait avec celle du très attendu Star Wars : le réveil de la force. Pour ce second numéro, Breeks se penche sur la question des super-héros.
Si Breeks semble s’adresser en premier lieu aux geeks, il est avant tout à destination de toute la famille, petits et grands, enfants et parents. Tout le monde peut lire cet ouvrage car il permet de réunir la famille autour de sujets transgénérationnels. Tout comme le souhaitaient Nicolas Forsans et Olivier Oltramare en lui donnant le jour, Breeks est le parfait terrain d’entente, de partage et d’échange entre les grands geeks et leurs enfants, les petits geeks des nouvelles générations. En effet, certains articles visent plus particulièrement les adultes mais il n’en reste pas moins que d’autres sont clairement destinés aux plus jeunes (et aux grands enfants qui sommeillent en chacun de nous). L’ouvrage est constitué de rubriques variées telles que des reportages, des articles, des recettes de cuisine, des tendances mode (comment s’habiller dans l’esprit de nos super-méchants préférés), des sorties ciné, ou même des règles du jeu pour apprendre à jouer à certains jeux. En parcourant Breeks, chacun (homme, femme, enfant) y trouve son compte.
Un magazine graphique
La première chose que l’on peut affirmer quand on tient Breeks entre ses mains c’est que les visuels sont beaux et qu’ils donnent envie ! Avant de commencer la lecture, les auteurs recommandent aux breeker(euse)s de laisser traîner le mook « [ …](sur une table, basse de préférence), pour qu’il puisse circuler facilement après votre lecture ». Prenant la consigne au pied de la lettre, je me suis amusée à le laisser errer sur les tables… Le résultat est éloquent : de nombreuses personnes ont eu la folle envie de le lire, de le feuilleter et même pour certains (les chenapans) de tenter de me le piquer avec un sourire malicieux. En le plaçant à la vue de tous vous pouvez donc être certains qu’il attirera l’œil et suscitera les convoitises.
Mais pourquoi attire t-il tout les regards? Et bien la première explication vient de son format peu commun. En effet, il est conçu selon un format dit « à l’italienne ». Comme l’explique la page du projet Breeks sur Ulule, ce format « plus large que haut » a été choisi car il est
parfaitement déclinable en version numérique sur les tablettes et qui nous rappelle les guides de construction d’une marque de jouets qui a bercé notre enfance.
Par ailleurs, Breeks s’étend sur plus de 140 pages de papier glacé recouvertes de belles photos et d’un graphisme travaillé qui lui confèrent un très bel aspect.
Un contenu captivant
Une autre force de ce Breeks, ce sont les sujets qu’il aborde et la façon dont il les aborde. Autour d’une thématique globale, celle des super-héros, l’ouvrage s’attaque à des thèmes très intéressants et le fait d’une manière très fun. Dans les dossiers traités par le mook il y a du fond et de vraies choses à apprendre. Par exemple, tout un pan du magazine est consacré au transhumanisme. Si le mot et le concept qu’il recouvre peuvent paraître barbares au premier abord, cela devient tout à fait abordable grâce à cet article de Breeks qui s’appuie notamment sur des films et des œuvres de fiction pour expliquer ce dont il s’agit de manière simple et ludique. Malgré tout, c’est un autre article qui a particulièrement retenu mon attention : les super-héros de la vraie vie (RLSH : Real Life Super Heroes) qui veillent sur les citoyens dans les rues américaines. A travers l’interview du photographe Pierre-Elie de Pibrac on découvre et on comprend mieux ce phénomène qui peut paraître absurde. Breeks nous rapporte ainsi les motivations et la réalité de ces personnes qui se transforment en super-héros et qui ne sont pas des illuminés, bien au contraire. D’autres sujets passionnants fleurissent dans ce Breeks et m’ont réellement captivés : le retour sur l’histoire des Comics, la problématique des déchets spatiaux qui gravitent autour de la Terre ou encore le rapport des seniors aux nouvelles technologies (et j’en passe !).
Si ce Breeks n°2 et son concept m’ont énormément plu, il y a tout de même un tout petit bémol à signaler. Il concerne la lisibilité. En effet, si le format de ce mook est original et attise donc la curiosité, il n’en reste pas moins que quand on l’ouvre au hasard, les pages s’avèrent denses, on ne sait pas par où commencer et on ne sait pas à quel article appartient le paragraphe que l’on s’apprête à lire.
Pour conclure, je tire un bilan très positif de la lecture de ce mook de qualité. Nicolas Forsans et Olivier Oltramare ont eu l’idée de concevoir un savant mélange de pop culture et de culture geek à l’usage de tous… il n’en fallait pas plus pour que j’adhère. Breeks permet d’apprendre en s’amusant, c’est un bel objet qui traite avec brio et beaucoup de fun de sujets tout à fait passionnants. Je ne peux que vous conseiller de le lire. En ce qui me concerne, j’attends avec impatience d’avoir le prochain numéro entre les mains !
Pour en savoir plus sur Breeks, je vous invite à consulter les articles suivants :
- Les sujets traités
- Le concept
- Le format et l'aspect visuel
- Le manque de repères et de lisibilité