Avant de t’oublier, de Rowan Coleman, sort chez Milady. Voici notre avis.
Avant de t’oublier (The Memory Book), onzième roman de l’écrivain britannique Rowan Coleman, aborde le délicat sujet de la maladie d’Alzheimer. Claire, le personnage central du roman est une mère de famille qui voit peu à peu ses souvenirs lui échapper et les objets du quotidien lui devenir étrangers. Pour l’aider, son mari lui offre un carnet dans lequel elle pourra noter ce qu’elle n’a pas oublié. Sous la plume sensible de l’auteure, nous voyageons entre le présent, le passé, l’histoire de Claire et celle de ses filles et de son mari. Un texte entre larmes et espoir.
Les mots s’envolent…
Claire est belle, brillante et glamour. Professeur dans un lycée du Surrey, elle a deux filles : Caitlin, 20 ans, née de ses amours tumultueuses avec Paul, son premier petit ami, et Esther, 3 ans, qu’elle a eu avec Greg, son mari actuel. Une famille recomposée pleine de sourires et de projets sur laquelle vient planer une ombre, dès les premières lignes du roman. Claire est atteinte d’une forme précoce d’Alzheimer. Elle a un peu plus de 40 ans et son esprit alterne entre lucidité et dangereux néant. Avant de t’oublier décrit avec une incroyable précision ces moments où l’héroïne plonge dans le vide, ne reconnaît plus sa propre rue et ne sait plus comment s’appelle « ce truc en métal pour touiller le café ».
Rowan Coleman sait trouver les mots pour parler de la maladie, pour rendre Claire touchante et admirable mais aussi pour décrire la détresse de sa famille qui tente de retarder le moment où le gouffre qui existe entre eux et Claire sera infranchissable. Dans Avant de t’oublier, les émotions sont fragiles, comme les souvenirs de l’héroïne, et les doutes sont humains. L’auteure ne propose pas de solution miracle et ne transforme pas ses personnages en héros dotés de pouvoirs magiques. Ce sont des gens qui se battent avec tout leur amour.
Un livre dans un livre
Le roman est assez épais. Mais on ne voit pas les pages filer tant l’écriture est fluide et la lecture facile. Avant de t’oublier propose l’originalité d’une double lecture puisque nous avons l’histoire en elle-même mais aussi celle que Claire et sa famille ont couché sur le carnet des souvenirs. Une mise en abîme qui permet plus d’intimité avec les personnages. Peu à peu se dessine un parallèle entre l’histoire de Claire et celle de Caitlin. Leurs secrets se ressemblent et c’est le seul aspect du roman qui m’a dérangée. J’ai trouvé ça un peu facile, voire stéréotypé. Même si l’hérédité est au cœur de l’intrigue, j’aurais aimé plus d’inattendu. Le changement de point de vue donne au texte un rythme soutenu et au lecteur le temps de s’attacher à tous les personnages, quels que soient leur caractère et leur opinion vis-à-vis de Claire.
Avant de t’oublier est plein d’espoir, de sourire et de larmes et nous rappellent à chaque page que chaque moment, même insignifiant est très précieux. Un livre feel-good sur Alzheimer, il fallait le faire ! Pour lire un autre article sur ce roman, vous pouvez aller sur Evenusia.
- Le personnage de Claire
- La fluidité de l'écriture
- Les mots justes pour parler des sentiments
- Le parallèle entre Claire et Caitlin