Qu’il est bon d’être mauvais, né de la plume de l’Odieux Connard, vient de paraître chez Points. Critique du premier livre du diabolique bloggueur.
Au commencement, il y eut un blog, celui de l’odieux connard (un nom qu’il n’a pas choisi mais « qui lui a été attribué de nombreuses fois au cours de sa vie »), qui fête cette année ses six ans d’existence. Avec son humour grinçant, l’homme au cigare et à la cravate rouge aborde des sujets divers et variés, du cinéma à la SNCF en passant par le Tour de France. Des morceaux de choix ainsi que des inédits sont à dévorer dans son premier livre, Qu’il est bon d’être mauvais, titre qui résume bien l’esprit des textes. Ce n’est pas un roman mais une compilation à lire comme vous voulez. Oui, même en commençant par la fin. Dans tous les cas, vous risquez de vous étouffer en riant.
De la toile au papier
Avec près de 4 millions de lecteurs, le blog de l’Odieux Connard est un succès. Il faut dire que les sujets sont variés; et vous trouverez forcément une rubrique à votre goût, que vous soyez amateur de littérature, de politique ou que vous détestiez les chats.
Pour aborder l’ouvrage, rien de plus simple : prenez votre second (voire troisième) degré et laissez-vous porter. Liberté de ton et de forme oblige : mise en page « à la cool » et pas de chronologie. Pour les pages Facebook présentées dans le livre, par exemple, c’est illustré et présenté comme la page web. Qu’il est bon d’être mauvais est un recueil ludique, un magazine d’un nouveau genre avec des tests, des résultats mais aussi de fines et cruelles analyses de la complexe nature de l’être humain. Mais attention, liberté ne veut pas dire pagaille : le livre est très organisé et découpé en chapitres se terminant immanquablement par de petits exercices pratiques. C’est l’été, le côté cahier de vacances est follement tendance.
Cravate rouge et verbe acéré
Ce qui tombe à pic pour la cinéphile que je suis, c’est que l’Odieux Connard commence par le septième art avec un « spoiler de poche ». En un nombre record de mots, il résume quelques grandes sagas hollywoodiennes telles que Twilight, Hunger Games ou Terminator et il taille un costard à 50 nuances de Grey :
« S’ensuivent des scènes d’un érotisme proche de celui d’une soirée raclette durant lesquelles Anastasia passe son temps (…) à être décoiffée même après un demi-bisou au point que l’on finit par se demander si Christian Grey n’aurait pas des sèche-cheveux à la place des mains. Tout le film, on se demande donc s’il ne sortirait pas en fait avec Mufasa ou éventuellement un Jackson Five qui s’ignore »
Après s’être glissé dans la peau d’un critique, l’Odieux Connard trouve également qu’il est bon d’être mauvais dans celle d’un professeur, d’un conseiller conjugal ou d’un super coach en conduite de caddie. C’est très vivant, l’auteur s’adressant au lecteur directement et simplement, sans pour autant négliger la qualité de rédaction. La lecture est légère mais le style travaillé. Qu’il est bon d’être mauvais pourrait être votre livre de plage, de chevet ou de trajet en TGV. Il est agréable à lire et aussi à partager avec vos potes, en lisant certains passages à voix haute. Oui, c’est un livre interactif. Pour les fans du blog, c’est l’idéal pour retrouver l’état d’esprit et les bons mots de leur auteur favori quand ils sont loin de toute civilisation et de toute borne wifi.
Encore plus d’articles sur Qu’il est bon d’être mauvais ? C’est par ici ! Et pour aller faire un tour sur le blog de l’auteur, c’est là : http://unodieuxconnard.com/
- Le cynisme et la finesse de l'auteur
- La mise en page et les sujets très variés
- Le chapitre sur le Tour de France