Avec Toute résistance serait futile de Jenny T. Colgan, entrez dans un monde de mathématiques, de passion, d’aventure, de mission top secrète, de science-fiction et d’extraterrestres… Un beau programme pour cette critique!
Connie est une jeune mathématicienne extrêmement brillante à la chevelure flamboyante qui vient de trouver le travail de ses rêves à l’université de Cambridge. Enfin, ça c’est ce qu’elle croit… Très vite elle se rend compte que 5 autres grands mathématiciens ont été engagés pour le même poste. Les services secrets britanniques les ont en effet réunis pour déchiffrer un code énigmatique. Les voilà donc confinés, sous surveillance, dans ce que Connie surnomme « le bunker » à calculer inlassablement pour tenter de comprendre le sens de cette mystérieuse suite de chiffres. Parmi eux, Luke, un jeune homme talentueux et séduisant mais au comportement excentrique, semble avoir des choses à cacher…
Après d’intenses semaines de recherche top secrètes au cours desquelles Connie ne semble pas insensible au charme de Luke, leur employeur, le professeur Hirati, est assassiné. Chose encore plus perturbante, son cadavre est… décoloré. Immédiatement les soupçons de ce meurtre atypique se portent sur l’étrange Luke qui reste introuvable depuis la découverte macabre… A-t-il tué le professeur Hirati ? Qui est-il vraiment? Le mystérieux code ne viendrait-il pas des extraterrestres ? Quelles sont leurs intentions envers la terre ? Autant de questions qui se posent à la lecture de Toute résistance serait futile et dont les réponses vous réservent quelques surprises…
Avant d’entrer dans le vif de cette critique, j’aimerais remercier les éditions Milady (Bragelonne) qui m’ont permis de découvrir Toute résistance serait futile, un ouvrage que j’ai beaucoup apprécié.
Toute résistance serait futile, un roman de chick-lit ou de science-fiction?
Vous ne savez pas ce qu’est la chick-lit? Pas de problèmes ! Laissez-moi vous expliquer. Selon notre ami Wikipédia, « Le terme est utilisé depuis 1996 pour désigner un roman écrit par les femmes, pour le marché féminin. » Les romans autour de la vie de Bridget Jones d’Helen Fielding ou Sex and the City sont de parfaits exemples de ce genre littéraire. La chick-lit se caractérise principalement par deux aspects : romance et humour. Pour mieux comprendre, je vous invite à lire l’article suivant : Petite définition de la chick-lit (pour les nulles).
Toute résistance serait futile entre totalement dans cette définition. Tout d’abord, il y a effectivement de la romance qui est finement distillée au début du livre et qui prend une part de plus en plus importante en s’approchant de la fin. Malgré tout, elle ne prend pas une place excessive dans le bouquin, ce qui est très plaisant et un véritable point positif. Ensuite, le personnage principal est une femme. Malgré tout, on est plutôt loin des clichés de la littérature féminine puisque Connie MacAdair est une jeune femme de 28 ans éminemment intelligente qui gravite dans un monde de geeks et de mathématiciens quasiment exclusivement constitué d’hommes. Toute résistance serait futile vous épargne donc les questions existentielles que sont le shopping, les mojitos, la vie de célibataire ou la manucure pour se concentrer sur un monde universitaire fait de chiffres et de formules mathématiques. Je tiens d’ailleurs à vous rassurer sur ce point : il est clair qu’un livre sur les maths, de prime abord, pour les non-scientifiques (comme moi) ça peut faire peur et même en rebuter certains… et bien détrompez vous ! Toute résistance serait futile est un roman très abordable. Je vous promets que vous parviendrez à suivre le récit sans problèmes même si vous êtes nul en maths.
Comme je l’évoquais précédemment, la chick-lit se caractérise aussi par son ton humoristique. C’est précisément le cas dans Toute résistance serait futile ou les traits comiques fusent. Tous les personnages, qui ont d’ailleurs chacun une identité propre et bien définie ce qui permet au lecteur de s’attacher à eux sans mal, délivrent à un moment ou un autre des perles qui ne manqueront pas de vous faire sourire. A ce propos, j’aimerais souligner le fait que non seulement le livre regorge d’un humour croustillant mais que les dialogues sont très bien écrits. Ajoutons également qu’à travers l’humour et un ton toujours léger, des sujets plus profonds sont abordés en filigrane : l’expérimentation sur les animaux, la question des frontières et de l’acceptation de l’autre, le pacifisme, l’écologie et l’eau… Avec Toute résistance serait futile on rit mais on met aussi le doigt sur quelques travers de l’espèce humaine…
Malgré ce que nous venons de voir, Toute résistance serait futile ne se résume pas à un simple roman de chick-lit. En vérité, il y en a pour tous les goûts dans ce livre. Le lecteur est tout autant confronté à de l’aventure qu’à de la science-fiction et des extraterrestres, du polar (avec un meurtre à la clé), de la comédie et du drame (la fin de l’œuvre provoque clairement l’émotion du lecteur)… Si Toute résistance paraît futile réutilise des codes de la chick-lit, il faut donc reconnaître que Jenny T. Colgan prend quelques libertés avec le genre, pour notre plus grand plaisir, et n’hésite pas à le mélanger avec d’autres horizons littéraires. Toute résistance serait futile est donc un roman de chick-lit mais aussi de science-fiction et d’aventure avec comme thème de départ, les mathématiques. Après tout, pourquoi serait-ce incompatible?
Des références en veux-tu en voilà !
Par ailleurs, Toute résistance serait futile est truffé de références à la pop culture et au monde geek. Pour commencer, certains d’entre vous auront certainement repéré d’emblée le premier clin d’œil que fait Jenny T. Colgan à cet univers. En effet, le titre même de l’œuvre est une référence à Star Trek puisque « Toute résistance serait futile » est une phrase utilisée par les Borgs, les ennemis de l’Enterprise. Une autre référence saute aux yeux. Il s’agit bien sûr du prénom d’un des personnages qui n’est pas sans rappeler un certain Luke Skywalker de l’univers Star Wars. Evidemment, Jenny T. Colgan s’en amuse et fait même des plaisanteries à ce sujet dans son bouquin. Toute résistance serait futile compte aussi des références à Harry Potter, Superman, Ocean’s Eleven et bien d’autres…
Il faut savoir que l’auteure écossaise est une lectrice de science-fiction grâce à son père. Il faut également préciser qu’elle est une grande amatrice de Dr Who et qu’elle a même écrit des nouvelles se basant sur cette série ( d’ailleurs le T. de Jenny T. Colgan signifierait « Tardis », c’est dire). Comment, alors, ne pas tomber dans la science fiction et l’univers geek/pop culture dans un contexte pareil?
Dans Toute résistance serait futile, Jenny T. Colgan fait des références qui lui permettent au passage de se défouler sur certains artistes ou milieux qui en prennent pour leur grade. C’est ainsi que Miley Cyrus se voit rhabillée pour l’hiver (fait rare pour cette dernière qui n’est pas habituée à porter beaucoup de vêtements) ou que les universitaires se voient gentiment moqués à travers l’utilisation de quelques clichés (il est bien connu que les matheux n’ont pas de copines par exemple.)
Avant de clôturer cette critique de Toute résistance serait futile, j’aimerais évoquer un petit bémol (il en faut bien un!). Il me semble que la couverture du livre prête à confusion. Je m’explique : au regard de la couverture on s’attend à lire un roman d’amour qui s’adresse à un public féminin. Rien ne laisse présager que derrière cette apparence il y a bien plus que cela. Quand on ouvre les premières pages, on est surpris de constater que l’on nous parle de monde universitaire, de mathématiques, de services secrets, d’extraterrestres… C’est dommage car j’ai la sensation que ce livre pourrait plaire à de nombreux hommes mais qu’avec une telle couverture, peu osent s’aventurer à le lire.
Pour conclure, Toute résistance serait futile est un roman qui m’a beaucoup plu et qui fut agréable à lire. C’est un bon divertissement qui ne s’adresse pas qu’aux femmes. Le mélange des genres donne un tout très plaisant et très drôle qui vous tiendra en haleine jusqu’aux révélations finales.
Pour d’autres avis sur Toute résistance serait futile :
- L'humour
- Le mélange des genres
- L'héroïne féminine dans un monde de maths
- La couverture trop féminine, trop "chick-lit"