Critique du tome 1 de L’Epée de Vérité : La Première Leçon du Sorcier de Terry Goodkind
La Première Leçon du Sorcier est le premier tome d’une saga de Terry Goodkind, L’Epée de Vérité, dont le quatorzième tome est sorti chez Bragelonne en octobre 2014. Quelles sont les raisons de ce succès ?
L’histoire
Le récit s’ouvre dans une forêt de Terres d’Ouest, sur un jeune garçon prénommé Richard. On apprend qu’il y est à la recherche d’indices sur la mort de son père et tente notamment de retrouver la plante à l’origine du morceau de liane qu’il détient et qu’il a découvert dans la maison de son père. Attaqué par un arbre similaire au morceau de liane qu’il détient et gêné par une épine dans la main qu’il ne peut retirer mais qui continue à s’enfoncer dans sa chair, il bat en retraite pour se soigner. Sur le chemin, il aperçoit un groupe de 4 personnes à la poursuite d’une jeune femme. Après l’avoir aidé et qu’ils aient battus le quatuor, Richard apprend qu’elle est à la recherche d’une personne très spéciale et décide de l’emmener voir son vieil ami Zedd, qui doit, selon lui, pouvoir les aider. Le trajet pour atteindre la maison du vieil homme n’est pas de tout repos pour Richard et la jeune femme, Kahlan, mais une fois arrivés, et une fois Richard soigné, les discussions vont bon train et on entre assez rapidement dans le vif du sujet.
On y apprend que Kalhan est à la recherche d’un grand sorcier qui désignera un Sourcier de Vérité afin qu’il puisse vaincre le seigneur Rahl, des contrées de D’Hara. En effet, il est en possession de deux des trois boîtes d’Orden qu’il a mis dans le jeu, boîtes magiques qui selon l’usage peuvent permettre d’acquérir du pouvoir pour faire le bien ou pour assujettir. Cependant cette magie est dangereuse et doit respecter des règles car le non-respect entraîne la mort de la personne qui a voulu les utiliser. Richard, désigné sourcier de Vérité, et en possession de l’Epée de Vérité, Kahlan et Zedd partent donc à la recherche de la troisième boîte d’Orden afin qu’elle ne finisse pas dans les mains du seigneur Rahl.
L’univers
Niveau Contrées, on démarre en Terre d’Ouest, pays qui nous paraît assez vert et paisible, avec beaucoup d’arbres, de forêts, de petites maisons ou villages. Terre d’Ouest est un pays qui ne connaît pas la magie et où Richard a vécu, a l’air plutôt innocent. On traverse ensuite les Contrées du milieu avec arbres et forêts mais d’une tonalité différente et plus sombre puisqu’on entre dans des territoires où règnent la magie. En D’Hara, domaine du seigneur Rahl, on y découvre aussi la luxure et la beauté avec de grands édifices et palais. Au cours de la lecture, de longs passages de descriptions des paysages et des décors permettent aux lecteurs d’imaginer avec précision les lieux dans lesquels évoluent les personnages.
La magie est un élément important et intéressant de l’histoire de Terry Goodkind. S’exprimant sous plusieurs facettes et de diverses formes, elle est décrite comme difficile d’accès et surtout très dangereuse à l’utilisation. Certains objets, comme l’Epée de Vérité peuvent être des outils permettant l’utilisation de la magie. Mais chaque utilisation de la magie a une conséquence qui est également bien décrite dans le récit et sur laquelle on insiste beaucoup. C’est pourquoi, dans l’histoire, les personnages cherchent d’abord un moyen de résoudre leurs problèmes sans recourir à la magie. C’est un atout pour l’histoire, le fait de ne pas céder à la « facilité » en utilisant la magie alors qu’un simple « truc » peut résoudre les choses.
D’autres créatures font partie des aventures du trio, toutes presque aussi féroces et meurtrières les unes que les autres, elles donnent lieu à de nombreuses scènes de combats. Décrites de manière assez détaillée elles donnent une tonalité, une ambiance un peu plus sombre au récit notamment en raison de ce qu’elles font. D’autres scènes de combats se produisent également entre humains, généralement en cas de défense, où une adaptation de la technique de combat ou, le plus souvent, un subterfuge, sont nécessaires pour vaincre l’adversaire.
Il y a trois personnages principaux, chacun avec une origine et un objectif différent.
Tout d’abord, le jeune guide forestier, Richard, vif d’esprit et ingénieux, il est désigné Sourcier de Vérité et porte en permanence l’Epée de Vérité sur lui. Ignorant l’existence des différentes contrées et de la magie qui y règne, c’est le personnage qui va en découvrir le plus au cours du voyage, tout comme le lecteur. Cependant, toujours à la recherche d’informations et à l’écoute de son instinct, il résout, souvent de manière inattendue, les problèmes qu’il rencontre au cours de sa quête. Incarnant la justice, Richard est un personnage attachant et dont on prend plaisir à suivre les aventures.
Un second personnage important est représenté par Zedd, vieil ami de Richard à qui il a appris beaucoup de choses sur la nature. Il est décrit comme un vieux fou sénile, ayant parfois des propos décousus et passant aisément d’un sujet à l’autre sans lien apparent. Seulement, on découvre rapidement que ce n’est qu’une image puisqu’il se montre très intelligent et instruit. On apprend également qu’il s’agit d’un grand sorcier et qu’il est capable de manipulations des mots à ses propres fins. Très proche de Richard, il répugne à le désigner Sourcier de Vérité connaissant ses sentiments envers la magie. Attachant pour son caractère affirmé et ses facéties ponctuant le récit, ses passages peuvent être aussi bien comiques que dramatiques et sérieux.
Un dernier personnage accompagne Richard et Zedd dans la quête de la dernière boîte d’Orden, il s’agit de Kahlan. Rencontrée dès le début du récit, c’est de la bouche d’un autre personnage qu’on apprend la véritable identité de la jeune femme. En effet, appréciant sa relation avec Richard, elle reste mystérieuse sur son identité et sur ses origines. Venant des contrées du Milieu, c’est elle qui va servir de guide à Richard, aussi bien pour l’orientation que pour les us et coutumes particuliers des différents peuples qu’ils rencontrent. Déterminée et intelligente, elle est très concernée par les responsabilités qui lui incombent mais peut se montrer très sensible, notamment au contact de Richard. Leur relation particulière ajoute une petite touche à l’histoire sans qu’elle prenne une place prépondérante dans les aventures.
Le style
Terry Goodkind nous offre un récit très détaillée mais fluide nous permettant de nous immerger facilement dans son univers et d’en imaginer tous les recoins dans nos têtes. L’univers présent dans la Première Leçon du Sorcier est riche et on le découvre au fil de la lecture dont il est difficile de se détacher, surtout dans la mesure où c’est un premier tome et où beaucoup de choses sont à découvrir. Selon le moment de l’histoire, on peut suivre les récits des aventures des différents personnages en parallèle et ainsi avoir leurs différents points de vue qui permettent de s’attacher à eux ou au contraire de les détester. Ces alternances dans le récit permettent des pauses dans les aventures qui s’enchaînent assez rapidement pour nos protagonistes et entretiennent le suspense, également renforcé par les grandes descriptions.
Cependant, malgré les grands passages détaillés, le lecteur peut avoir, après la lecture de ce tome, l’impression que le dénouement de l’histoire se réalise dans les dernières pages. Mais au terme de celui-ci, la quête principale est résolue et de nouvelles informations font surface abordant le sujet d’une suite.
Autres critiques disponibles ici :
http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/5417
http://leblogduneblondinette.blogspot.fr/2012/05/la-premiere-lecon-du-sorcier.html
- Les descriptions détaillées des différentes scènes
- L’ingéniosité de Richard et le concept de Sourcier de Vérité
- Les différentes formes de magie
- Un dénouement qui peut sembler rapide
- Titre : L'Epée de Vérité - La Première Leçon du Sorcier
- Année de sortie : 2003
- Maison d'édition : Bragelonne
- Auteur : Terry GOODKIND
- Nombre de pages : 544