La première série de C.S. Pacat, la trilogie du Prince Captif, a été auto-publiée en 2013. A la suite d’excellentes critiques et d’un succès commercial conséquent, Prince Captif, acquis par Penguin, est publié mondialement en cette année 2015. Découvrez notre avis sur son premier tome, L’Esclave.
L’histoire de L’Esclave
Damianos, prince d’Akelios et son futur héritier, est un héros dans son pays, acclamé comme l’un des artisans de la victoire contre Vère, leur ennemi juré. Cependant, sa position barre la route à Kastor, un bâtard du roi et son demi-frère, dans l’accession au trône. Ce dernier aidé par Jokaste, sa maîtresse, met donc sur pied un complot pour assassiner son père et emprisonner Damianos. Celui-ci est alors envoyé sous le nom de Damen comme esclave nommé Damen au royaume de Vère. Ainsi que vous pouvez le deviner, son nom n’est pas tenu en très haute estime dans ce pays et il devra tout faire pour que personne ne devine qui il est réellement, surtout quand son maître, Laurent, est le frère du prince Auguste qu’il a tué pour offrir la victoire à Akelios lors de leur dernière guerre.
La vision étriquée d’un captif
Malgré un début intéressant, la lecture devient très vite répétitive. En effet, C. S. Pacat choisit comme personnage principal Damen. En tant que prisonnier sous haute surveillance, elle se prive, peut-être volontairement, d’une vision plus large de la politique (ne serait-ce que du royaume de Vère puisque Damen est coincé là) et de l’univers qu’elle crée. Et, bien que dans cette tranche l’auteure ait dû s’inspirer de la vie de certaines cours royales, l’intrigue se tourne rapidement uniquement vers des relations internes, avec d’ailleurs fort peu de luttes d’influence.
La plupart des règles et des lois de Vère, hormis les principales concernant l’esclavage et la détention, sont distillées au compte-gouttes. Les quelques informations sur les autres royaumes sont encore plus succintes puisqu’elles proviennent de souvenirs de Damen, alors qu’il était formé en tant que prince héritier.
En plus d’un manque de données flagrant, l’ambiance, portée essentiellement sur le sexe et les esclaves de plaisirs à la cour, est parfois dérangeante et troublante, mais pas dans le sens ou le lecteur aurait vraiment envie d’en savoir plus.
Personnages et style
Le récapitulatif des personnages nous en fait miroiter un certain nombre mais il ne faut pas avoir peur de s’y perdre : les personnages principaux sont au nombre de trois, à savoir, Damen, Laurent, prince héritier de Vère, et son oncle, régent de Vère. D’autres personnages apparaissent régulièrement avec un rôle important dans l’histoire mais en étant beaucoup plus discrets, alors que certains sont juste cités de temps en temps voire seulement mentionnés une fois lors de leur mort (pauvre Lykaios…).
Les personnages sont intéressants mais restent impersonnels. Pour beaucoup ils sont peu attachants, que ce soit pour les aimer ou les détester. Il est possible de ressentir leurs positions, leurs postures, mais pas vraiment de sentiments.
Malgré un style simple et facile à lire, C. S. Pacat ne réussit pas à faire passer suffisamment d’émotions à travers ses personnages pour combler une intrigue redondante. La lecture rapide et agréable permet d’appr��cier ce premier tome du Prince Captif mais elle ne justifie pas tant d’engouement créé par sa sortie. Certes c’est un bon livre qui fait passer facilement le temps mais sans grande innovation.
Pour en découvrir plus sur C. S. Pacat, l’auteure de Prince Captif : http://cspacat.com/
Date de parution aux éditions Milady : 29 mai 2015
- Le style léger
- Une vision restreinte
- Des personnages impersonnels