Critique du roman Halo : Le Protocole Cole, écrit par Tobias S. Buckell, aux édition Milady. Un traité dans les étoiles.
Halo : Le Protocole Cole est un roman issu de l’une des licences les plus connus de la culture vidéoludique. Halo, Master Chief, Spartan, Covenant, voilà des termes rentrés dans le vocabulaire des joueurs depuis près de quinze ans, alors que les jeux ont atteint une aura spectaculairement populaire. Space Opera au background vertigineux, contrairement à son gameplay (haters gonna hate), Halo s’est dérivé de plusieurs façons afin de profiter au maximum de cet univers gigantesque et passionnant. Notamment en série de livres, dont Halo : Le Protocole Cole est le sixième. Réussit-il, comme les autres volumes, à démontrer que développer une œuvre transmédia ne signifie pas obligatoirement donner dans le produit dérivé sans grand intérêt ?
L’Humain, le Spartan et le Covenant.
Halo : Le Protocole Cole s’intéresse à la fameuse convention ébauchée par l’amiral Preston Cole dès les premiers jours du conflit armé entre les Humains et les Covenants. Afin de protéger la Terre, ce Protocole Cole oblige à la destruction des données de navigation menant à la planète bleue, afin développer l’arme humaine la plus précieuse dans cette guerre : le secret. Le lieutenant Jacob Keyes est l’un des gradés en charge de faire respecter le Protocole Cole. Alors qu’il vient de se voir offrir un poste sur le croiseur furtif Midsummer Night, et doit contrôler la conformité des cargos civils, il essuie une attaque insurrectionnelle violente. Malgré les pertes, Keyes gagne le respect de ses troupes pour sa manière de gérer la situation, et se voit confier une mission qui le mènera derrière les lignes ennemis. Pendant ce temps, Thel ‘Vadamee, un Elite Sangheili de l’Alliance Covenante, récemment devenu Kaidon, rentre bredouille d’une mission de recherche des fameuses données de navigation. Il se voit alors confier une mission par le Haut Prophète du Regret : mettre à jour un trafic d’armes covenantes modifiées, ce qui constitue un véritable blasphème. Les chemins du Midsummer Night et de Thel ‘Vadamee vont alors se croiser, alors qu’une équipe Spartan, la Gray Team, vient elle aussi mettre son grain de sel…
Alliance pas très ethnique.
Halo : Le Protocole Cole aborde donc l’un des éléments centraux de cette mythologie issue du jeu de Bungie. Le court résumé peut paraître compliqué, certainement plein de termes un peu flous, et vous fera peut-être penser qu’il s’agit là d’un roman à lire non loin d’un wiki dédié à la licence. Il n’en est rien, car Tobias S. Buckell (auteur du très bon Ragamuffin, mais aussi de la controversée Halo Encyclopedia) réussit à capter notre attention en quelques pages. Une cinquantaine pour être précis, avec une introduction qui ne loupe pas le coche. L’intrigue de Halo : Le Protocole Cole prend son temps pour s’installer, et on sent la volonté de l’écrivain de mettre l’accent sur la description de l’univers tout autant que sur les personnages et leurs situations. Dans cette vitesse de croisière pleine de variations de rythme, on se régale de certains détails, et ce même si le lecteur n’est pas du tout un spécialiste de l’univers Halo.
C’est vous qui voyez.
Bien vite, Halo : Le Protocole Cole nous démontre que sa lecture sera pour le moins mouvementée. Avec des séquences d’action remarquables, comme l’attaque insurrectionnelle du Finnegan’s Wake tellement punchy qu’il est impossible de reposer le livre avant d’avoir terminé ce passage, la lecture de ce roman est terriblement prenante. Mais ces passages pleins d’ardeur ne sont pas la seule qualité de Halo : Le Protocole Cole, loin de là. Le style très fluide, qui sait se faire rapide ou très descriptif quand il le faut, favorise de superbes chapitres qui se chargent de creuser l’univers de Halo. On pense notamment à tout ce qui a rapport avec le personnage de Thel ‘Vadamee, un covenant de haut grade : Kaidon. Ce nom n’est pas étranger pour les fans, puisqu’il finira par devenir, bien après ce livre, un allié, puis un ami du Master Chief. Si les termes vous paraissent très flous, ne vous inquiétez pas, car Tobias S. Buckell arrive parfaitement à faire la lumière sur assez de désignations pour que le lecteur ne soit jamais totalement perdu. Évidemment, le bouquineur novice de l’univers Halo serait tout de même inspiré de se renseigner sur les noms qu’il découvre, mais il s’agit d’une implication personnelle qui peut très bien s’éviter, si elle n’est pas mise en œuvre. Halo : Le Protocole Cole est complet et jusqu’au-boutiste dans la description de son univers, mais tellement absorbant qu’on ne se sent quasiment jamais largué.
Une lecture savoureuse et captivante.
Quasiment, car certains passages de Halo : Le Protocole Cole peuvent tout de même dérouter. Surtout dans le dernier tiers, qui redouble de rebondissements certes malins mais parfois tellement en nombre qu’il est assez rude de bien suivre le rythme. Rien de grave, la cadence de lecture restant très soutenue du fait du style très énergique de Tobias S. Buckell. Malgré cette haute dose d’éléments scénaristiques qui influent directement sur l’intrigue, la gestion des trois entités (Midsummer Night, Retributions’s Thunder et le Petya) reste claire, et cette façon de multiplier les perspectives donne une véritable personnalité à l’ensemble. On termine la lecture sur les rotules, persuadé d’avoir participé à un grand huit étonnant, parfois trop, et écrit avec beaucoup de talent. Les fans de la licence seront très certainement aux anges, car aborder cette fameuse convention était un passage attendu. Quand aux débutants il leur est conseillé de débuter… par cet Halo : Le Protocole Cole. Car si les descriptions sont poussées, le fait que le roman n’ait que très peu de correspondances avec les autres livres en fait un one shot idéal pour se familiariser avec l’univers Halo.
Les bonus de Halo : Le Protocole Cole.
Retrouvez Halo : Le Protocole Cole sur le site de l’éditeur Milady.
Le site de Tobias S. Buckell, l’auteur de Halo : Le Protocole Cole, est à visiter.
Le wiki français de la licence Halo, pour bien aborder cette licence.
- Style énergique.
- Les descriptions efficaces.
- Des passages héroïques !
- Trop de rebondissements à la fin.