Journal d’une courtisane – Priya Parmar

Critique du livre Journal d’une courtisane, de l’auteure Priya Parmar, aux éditions Pocket. Un roman historique dont le récit est basé sur les écrits fictifs d’une demi-mondaine, amante du roi Charles II d’Angleterre.

Priya Parmar est diplômée de littérature anglaise et passionnée d’histoire. C’est donc naturellement que son roman Journal d’une courtisane s��inscrit entre la réalité et la fiction. Partant du personnage méconnu d’Ellen Gwyn (qui se fera appeler Nell) et se basant sur les différents travaux de recherche autour de cette femme, Pryia Parmar décide de nous raconter un quotidien qui nous emmène des quartiers pauvres de Londres jusqu’à Windsor. Au delà de son titre intrigant, Journal d’une courtisane cache donc une histoire romancée (mais partiellement vraie) d’une ascension périlleuse, instable mais guidée par l’amour.

Une vie bien mouvementée.

Tout commence avec une histoire commune des bas-fonds de Londres au XVIIème siècle. Deux sœurs, Rose la prostituée brune et Nell en flamboyante rousse, doivent aider leur mère veuve de guerre à gagner leur survie. Notre héroïne de Journal d’une courtisane va passer de vendeuse d’huîtres à vendeuse d’oranges dans les théâtres, afin d’obtenir ce qu’elle a toujours voulu : être en proximité avec la scène et ses coulisses. Après d’innombrables épreuves, elle parviendra enfin à obtenir la place de ses rêves en tant qu’actrice de l’un des plus grands théâtres de Londres. Cette entrée dans le monde des artistes l’emmènera dans un univers bien plus sombre mais pour autant pas déplaisant : la cour du roi Charles II. Lorsque la jeune Nell rencontre le roi, malgré une première visite inopportune, elle tombe irrémédiablement amoureuse de lui. De là, malgré toutes ses tentatives d’oubli, elle saura qu’elle n’attend qu’une chose, être avec lui.

image couverture du livre journal d'une courtisane de Priya Parmar

Une forme d’écriture intéressante : le journal intime.

Bien que beaucoup de personnes critiquent ce style, la forme du journal est ici très bien utilisée. Nell peut y déverser toutes ses pensées, ses opinions, les coulisses de la vie d’actrice… Même si cela implique un centrage exclusivement sur Nell, et limite la possibilité de donner plus de profondeur aux autres personnages, l’auteure tire le meilleur avantage de cette forme littéraire pour donner à Journal d’une courtisane un récit très agréable à la lecture.

Il est aussi très intéressant de noter les différents éléments réels comme la description détaillée du grand incendie de Londres ou les pratiques de l’époque pour soigner la peste, les tâches de rousseur… A cela s’ajoute des lettres historiques échangées entre certains membres de la famille royale d’Angleterre (principalement le roi, la reine Henriette-Marie et la duchesse d’Orléans Henriette-Anne).

Roman ou document historique ?

On peut de prime abord se poser cette question mais très vite on se rend compte que c’est un roman et rien d’autre. Si Priya Parmar s’est renseignée sur la vie à la cour, les biographies posthumes de Nell ou encore les pratiques citées ci-dessus, il ne faut pas attendre de Journal d’une courtisane un traitement historique en profondeur ni un éclairage nouveau sur la vie à Londres au XVIIème siècle. Ceci n’empêchant pas une lecture agréable et divertissante, parfois cocasse.

Pour finir, quelques mots supplémentaires sur le personnage principal de Journal d’une courtisane, Nell, souvent présenté comme iconoclaste et féministe. Il faut préciser que son ascension jusqu’au plus haut niveau royal ne lui a pas donné de visée politique et elle fut d’ailleurs bien souvent utilisée à son insu pour des manœuvres déloyales. En revanche on doit lui concéder que, bien qu’elle soit arrivée au stade de maîtresse préférée du roi (si ce n’est exclusive), elle ne lâchera jamais sa volonté d’indépendance et établira des limites notamment en refusant de s’installer au château. C’est cela qui la différencia de toutes les autres.

L’édition Pocket de Journal d’une courtisane, sortie en Septembre 2014, est complétée par quelques courtes notes de Priya Parmar, dans lesquelles elle lève le mystère autour du devenir de ses personnages. Ce qui porte le nombre de pages à 639, un chiffre conséquent qui peut tout de même se ressentir sur la fin. Quelques passages se traînent un peu, mais une fois cette mise en garde effectuée ce Journal d’une courtisane reste une lecture conseillée.

Une autre critique de Journal d’une courtisane est à lire sur Blue-Moon.

Journal d'une courtisane - Priya Parmar
Journal d'une courtisane est un livre plaisant de par son sujet et son style, même si l'intrigue manque de rebondissements.
Style
Personnages
Intrigue
On aime
  • Personnages hauts en couleurs.
  • Le style journal intime.
  • Ambiance d'époque bien retranscrite.
On aime moins
  • Intrigue plate.
  • Quelques longueurs.
3.4Note Finale
Note des lecteurs: (2 Votes)