Critique de Resident Evil volume 5. Némésis ne vous sera plus étranger grâce à S. D. Perry, aux éditions Milady.
Avec Resident Evil volume 5 : Némésis, les éditions Milady nous proposent l’antépénultième tome des romans tirés de la fameuse licence vidéoludique. Nous vous conseillons d’ailleurs la lecture du précédent tome, Aux portes de l’Enfer, où vous retrouverez un petit résumé des livres précédents. La sortie de Resident Evil volume 5, combinée à celle du dernier jeu en date, Révélation 2, est l’occasion de revenir rapidement sur cette série, rentrée dans l’histoire des jeux-vidéos. Resident Evil, c’est vingt-cinq jeux à l’heure actuelle (sans compter les remakes), et ce depuis 1996 et la sortie du tout premier qui aura marqué toute une génération de joueurs. Survival horror qui deviendra tellement mythique qu’il servira de modèle pour tout un tas de jeux (jusqu’au récent White Knight), la licence Resident Evil a tout de même connu une certaine évolution, et pas spécialement des plus heureuses. Mais ça, c’est une autre histoire, et ce qui nous intéresse est de replacer Resident Evil volume 5 dans le flux des sorties. La première édition du livre ici critiqué remonte à 2003, soit deux années avant le jeu Resident Evil 4, et trois ans après le troisième épisode. Les fans de la licence auront donc compris que ce n’est pas un hasard de voir ce Resident Evil volume 5 prendre le sous-titre Némésis, ce dernier étant le grand méchant du jeu Resident Evil 3, et l’un des plus marquants de la licence.
Under my Umbrella, ella, ella, ey, ey, ey.
Dans Resident Evil volume 5, nous retrouvons Jill Valentine, la dernière S.T.A.R.S, en ville alors qu’elle cherche à s’échapper d’une Raccoon City complètement ravagée par le virus T. Ce dernier, inventé et dorénavant testé par la multinationale Umbrella Corporation, est désormais hors de contrôle. Alors que Jill se fraie un chemin dans cette ville hantée par les zombies et autres monstres mutants, une équipe de mercenaires rentre en scène. Officiellement nommée U.B.C.S. (Umbrella Biohazard Countermeasure Service), cette escouade est en fait constituée de personnalités parfois très borderline, de par le passif des personnes employées. Carlos est équilibré et surtout inquiet : le mystérieux Trent lui a donné des informations sur la mission en cours, et elles sont pour le moins anxiogènes. Nicholai, lui, est tout le contraire, un cinglé de première, qui en sait beaucoup plus sur la situation de Raccoon City qu’il veut bien le dire, et surtout se régale d’avance de son plan machiavélique : il cherche à être le seul survivant de cette galère afin de vendre les informations récoltées. Tout ce monde va très vite devoir faire face à la menace zombie dans Resident Evil volume 5, à la folie des Hommes, mais aussi à un invité surprise : Némésis, le mutant gigantesque et tueur de S.T.A.R.S…
Carlos, mais sans chemises hawaïennes.
Resident Evil volume 5 n’est donc pas une suite directe du précédent bouquin qui, lui, s’intéressait à Rebecca Chambers, Claire Redfield et Leon S. Kennedy. Le livre est, comme nous l’avons vu un peu plus haut, carrément plus qu’inspiré par un épisode canonique de la série vidéoludique, le troisième plus précisément. On s’en rend compte dès l’ouverture, qui présente au lecteur le personnage de Carlos Oliveira, un ancien mercenaire officiant en Amérique du Sud, et depuis peu engagé par la diabolique Umbrella Corporation. Puis, c’est au tour de Jill d’être sous les feux des projecteurs, bien remise dans le contexte qui est le sien, en pleine mouise. Les fans du jeu seront aux anges, car ce duo est l’un de ceux qu’ils apprécient le plus, et ce qui suit dans Resident Evil volume 5 est purement et simplement une novélisation juste assez fidèle et originale pour ne pas non plus être une simple adaptation en roman. Jamais on ne ressent cette impression de déjà-lu, lié au déjà-joué, et c’est une réussite.
Perry est pétillante, évidemment.
Resident Evil volume 5 est surprenant à plus d’un titre. Tout d’abord, il faut une fois de plus souligner le travail de S. D. Perry, qui réussit à imprimer un style très simple, épuré, facile à lire, et finalement qui donne à l’action, parfois éclatée, une fluidité très agréable. On attendait tout de même ce Resident Evil volume 5 au tournant, surtout au niveau de l’exposition, qui était trop longue dans le précédent tome. Le problème est réglé dans Resident Evil volume 5, avec une intrigue qui s’enclenche plus vite, des personnage mieux caractérisés, et une action qui démarre assez tôt dans le récit. C’est un vrai bonheur que de découvrir, au fil des pages, la situation catastrophique dans laquelle est plongée Raccoon City, tellement désastreuse que la mort est au rendez-vous quasiment dès qu’on y pose les pieds. Voilà aussi l’une des belles réussites de ce Resident Evil volume 5 : on a peur pour les personnages, et ce même si on sait de suite qui s’en tirera, et qui n’aura pas cette chance. Un peu téléphoné donc sur certains points, mais le livre se rattrape à la dose de violence qui est versée à chaque rencontre avec les infectés. C’est réussi, assez fort pour qu’on ait en tête, précisément, les horreur que S. D. Perry nous décrit. On sent un vrai plaisir, chez l’auteure de Resident Evil volume 5, une énergie communicative.
Du luxe, Valentine.
Mais Resident Evil volume 5 ne tiendrait évidemment pas la route sans un récit solide. Il l’est de bout en bout, en ménageant un rythme réussi, qui joue aux montagnes russes. Comme pour les précédents livres, S. D. Perry multiplie les points de vue par trois, ce qui donne à l’ensemble une cadence effrénée. Nicholai est la pourriture de l’histoire, un personnage fondamentalement mauvais, qui trouve en Raccoon City le terrain de jeu parfait pour laisser exprimer toutes ses névroses les plus sordides. Sa partition dans Resident Evil volume 5 est de fait intéressante, tant on est remué de l’intérieur par cet homme égocentrique, meurtrier, suffisant, un régal autant qu’un supplice. Carlos, lui, est beaucoup plus neutre, plus enclin à devenir le personnage qu’on attend peut-être un peu trop, celui du soldat aux ordres des ordures mais qui va en prendre conscience. Son parcours reste tout à fait intéressant, notamment grâce à ses valeurs de sacrifice qui l’embarquent parfois dans des situation aussi héroïques que périlleuse. Quand à Jill, elle porte beaucoup du succès de Resident Evil volume 5 sur ses épaules tant l’histoire, qu’elle aurait aimé moins intime, avec Némésis en fait une proie constante.
Némésis, appellation d’origine contrôlée.
Resident Evil volume 5 voit donc l’arrivée de Némésis. Cette monstruosité génétiquement modifiée, et d’origine française s’il-vous-plaît (créée dans les laboratoires de Umbrella Europe) est très fidèle à ce qu’elle nous fait subir dans le jeu Resident Evil 3. Gigantesque, d’une force herculéenne, elle apporte une tension constante dès que l’auteure nous fait suivre le point de vue de Jill. C’est une réussite pour Resident Evil volume 5, mais pas la seule en rapport avec les jeux. L’autre bonne surprise de ce Resident Evil volume 5 porte sur les énigmes, disséminées ici ou là, et qui donnent le même feeling que celles utilisées dans les premiers jeux Resident Evil. On pensera notamment à cette porte qui ne peut s’ouvrir qu’en ayant rassemblé des cristaux récupérables dans des points précis de la ville. Resident Evil volume 5 arrive à nous donner de bonnes sensations, de celles qu’on attend d’un roman inspiré par l’un des softs les plus cultes de l’histoire du jeu-vidéo.
Ce n’est qu’un au-revoir, zombies.
Au final, ce Resident Evil volume 5 laisse une bonne impression, ne tombe jamais des mains et, d’ailleurs, se lit très vite. Au bout de ces 281 pages bien cadencées, on ne regrette pas grand-chose, à part peut-être le personnage de Trent qui n’avance pas beaucoup dans son habituel épilogue. On pourra aussi discuter ces passages parfois plus lents, loin de l’action frénétique de certains autres moments. Ce serait oublier que ce bouquin n’a pas que du zombie à défourailler, mais aussi des fulgurances à préparer, qui ne peuvent être effectives que si elles sont contrebalancées par des situations plus calmes. Mais même dans ces instants de Resident Evil volume 5, il est difficile de ne pas être happé par l’ambiance et le danger qui guette, jusqu’à un final typique de la série, voire de la culture zombie en général. Vivement le prochain volume !
Resident Evil volume 5, les bonus.
Retrouvez Resident Evil volume 5 chez Milady, notre partenaire.
La Caz’Rétro a dédié un podcast entier au premier jeu Resident Evil, toujours intéressant à aborder.
- Némésis, une menace constante.
- Parfois bien tendu.
- Le point de vue de Nicholai.
- Quelques petites longueurs.
- Carlos, personnage un peu plat.