Critique – Asa – Bed of Stone

« Bed of stone » signé Asa : un album aux accents afro-américains

Asa revient dans vos playlists avec son tout nouvel album : Bed of stone.

Le 25 août 2014, Asa remontre le bout de sa guitare et sort son 4^ème album : Bed of stone. Déjà célèbre, cette talentueuse musicienne de 31 ans s’était un peu effacée de nos esprits… Pourtant rappelez vous, son album « Asa », s’était vendu à plus de 300 000 exemplaires en 2008. Espérons donc que Bed of stone fera autant d’heureux.

L’album commence avec « Dead Again », petit message d’espoir dédié à toutes les déceptions amoureuses. Ce premier morceau passe déjà sur les ondes, et pour cause. Je pense donc ne pas être la seule à penser que c’est LA chanson de Bed of stone. Un peu comme une BO, c’est l’une des seules que l’on retient, restant en mémoire, comme un refrain à notre quotidien. Accompagnée du piano, puis de la batterie, Asa lance la partition comme un véritable chef d’orchestre. Un crescendo renforçant l’émotion, une mélodie au piano et la voix rauque d’Asa pourraient même détrôner les stars de la mélancolie, Adèle ou Birdy. Dead Again pourrait donc devenir la parfaite allégorie de l’amour perdu.

Bed of stone se poursuit sous plusieurs aspects : parfois on retrouve du gospel, avec un chœur, un air très cliché de l’Amérique puritaine. Cependant sur certaines chansons, le cajón (instrument – caisse en bois) vient rythmer le morceaux et rappelle les origines d’Asa. D’ailleurs, plusieurs chansons sont dédiées à ses terres natales, puisqu’Asa chante en anglais mais aussi en  yoruba : dialecte du Niger, Bénin et Togo (Grateful). En fermant les yeux, on pourrait même identifier certains refrains à des fêtes africaines, près d’un feu (Eyo). L’atout majeur de Bed of stone réside donc dans l’originalité de l’écriture de celui-ci. En effet, Asa a écrit plusieurs de ses chansons dans différentes villes (Londres, Berlin…). C’est sûrement pour ça que l’album de Bed of stone est dur à classer dans un seul et même genre. On y trouve souvent du soul, blues, jazz, aussi que quelques pointes de reggae (Situation) aussi étonnant soit-il.

Les cordes sèches de la guitare, et la voix paisible d’Asa au grain fascinant, forment un parfait mélange, nous faisant presque voyager les yeux fermés, des paysages plein les oreilles. Pour parler de l’audition, l’accompagnement est de qualité, mais il faut préciser que l’élocution d’Asa l’est tout autant. Effectivement, les paroles souvent entraînantes sont facilement perceptibles pour l’oreille française.

Cependant, Asa pourrait ne pas plaire à tout le monde. En effet, dans son style folk aux allures jazzy et soul, Asa n’innove pas. Dans l’ensemble, son album est bien, et « ça s’écoute », mais elle ne marque pas les esprits. Ses ressemblances avec d’autres artistes tel qu’Asaf Avidan ou Adèle, le prouvent bien. Même si sa voix est superbe, encore une fois, Asa reste dans du déjà fait. Toujours dans la même tonalité, son soprano n’évolue pas. Ce qui est bien dommage… Puisqu’elle pourrait faire quelques écarts et s’abandonner aux notes plus aiguës. De même, une fois que l’on écoute deux ou trois chansons de l’album, inutile d’écouter le reste : Asa reste dans son cadre, ses limites, et n’en sort jamais.

Pour conclure, Bed of stone anime la rentrée musicale, mais ne réussira pas pour autant à s’imposer à long terme. De belles musiques et une assez jolie voix pourraient bien rythmer notre quotidien et fréquemment passer sur les ondes. Mais encore une fois, ça s’arrête ici. Bed of stone ne connaîtra pas un succès international, même si sa création en était sûrement le but.