Robert Plant – Lullaby And… The Ceaseless Roar
Le 8 Septembre dernier, Robert Plant a sorti son dixième album solo : Lullaby… And The Ceaseless Roar. Ce dernier opus de l’ex-chanteur du groupe mythique Led Zeppelin, qui a notamment remporté cinq grammy awards en 2007, est-il au niveau?
A l’évocation de Led Zeppelin, beaucoup parlent d’une forme d’osmose mystique entre les quatre membres, et ce cristallisé par la complicité entre le chanteur et le guitariste (respectivement Robert Plant et Jimmy Page). Un groupe qui s’est construit musicalement sur un équilibre entre douceur et brutalité, et sur scène avec Plant au premier plan, éclatant de lumière, et Page, enveloppé de mystère. Depuis, l’opposition est toujours aussi évidente, avec d’un côté un Jimmy Page reclus dans les studios, à lorgner sa gloire passée en rééditant les neufs albums du zeppelin de plomb et en aspirant un retour tonitruant à la scène, et de l’autre un Robert Plant qui a préféré tourner la page pour explorer de nouveaux paysages musicaux, et s’en nourrir.
En effet puisque même s’il ne jouit pas d’une aussi grande renommée que beaucoup de « dinosaures » de sa génération, il a toujours cherché à trouver de nouvelles sonorités dans des musiques qui le font voyager. Comme il dit lui-même « Seule l’intention compte, pas le résultat ». Pendant plusieurs albums, il aura eu des retours parfois assez mitigés, mais également quelques succès, dont les plus gros sont Mighty Rearranger en 2005 et Raising Sand en 2007. Le premier connu un grand succès avec un mélange entre musiques africaines et électro, et le second fut conçu en duo avec la chanteuse de bluegrass Alison Krauss, ce qui lui aura donc valu cinq grammy awards en 2007. Il aura tout au long de sa carrière cherché à créer une patte musicale différente, en s’associant parfois avec un groupe le temps d’un album, ce qui est en l’occurrence le cas pour Lullaby And… The Ceaseless Roar, avec un band de multi-instrumentistes : The Sensational Space Shifters.
Bien que Plant se soit construit sur les musiques Outre-Atlantiques (blues, rock’n’roll, country, folk, bluegrass), il a toujours eu une affection non cachée pour la world music dès l’époque de Led Zeppelin qui connait dans son répertoire des accents parfois très orientaux (comme dans Kashmir) mais également les musiques celtiques de sa terre natale (le Pays de Galles) ou encore les musiques Ouest-africaines. Ce sont toutes ces influences qui sont réunies dans Lullaby… And The Ceaseless Roar, un écrin éclectique et équilibré de onze pistes. Pour les fans inconditionnels de Led Zeppelin, je vous arrête tout de suite, puisque ce n’est pas un album de hard rock ! Même si le folk et des teintes orientales étaient présentes dans le son de Led Zep, elles sont beaucoup plus accentués dans cet album. Il est également beaucoup plus soft (était-il vraiment nécessaire de le dire…), mais les spécialistes pourront peut-être discerner un morceau assez dans l’esprit, et un jeu de guitare parfois cousin avec celui de Jimmy. Lullaby… And The Ceaseless Roar est au départ troublant et déstabilisant de part les sonorités inhabituelles et un mélange de styles peu commun, mais plein d’énergie positive, avec des rythmiques rock qui embrassent très bien les rythmiques orientales, celtiques et africaines. Certes la voix de Plant n’est plus aussi haut perchée et puissante que dans les 70’s, mais elle a toujours la même élégance et a gagné en tessiture. On sent un Plant plein de charisme et de sérénité tout au long de Lullaby… And The Ceaseless Roar. Notons des morceaux assez imaginatifs du début à la fin, que cela soit dans les mélodies que dans les arrangements, avec en effet une grosse quantité d’instruments différents déployés dans cet album. Avec toutes ses influences différentes, cela aurait pu porter préjudice sur la cohérence de l’album, ou tout simplement ne ressembler à rien… Mais il n’en est rien ! En effet, car l’album frappe par sa diversité mais également par l’équilibre, la cohérence et la constance entre les morceaux. Là-dessus, je pense qu’il n’y a pas de secret : C’est le fruit de longues années d’expériences artistiques. C’est pourquoi chaque morceau de l’album à sa place et apporte sa pierre à un très bel édifice qu’est Lullaby… And The Ceaseless Roar. Je pense que l’on a là un des meilleurs albums que Robert Plant a crée, et qui ne peut laisser indifférent !
De longues années sont passées après la déflagration musicale qu’à provoqué Led Zeppelin dans les 70’s et la crinière de l’archange du Zeppelin de plomb n’a plus le même éclat, mais il évoque toujours une véritable élégance, un charisme dans la voix et un éclectisme musical dans Lullaby… And The Ceaseless Roar qui doit retenir toute notre attention !
- L'élégance de la voix
- Le mélange des styles
- L'équilibre de l'album
- Peut être déstabilisant au départ
- Une voix moins puissante