Rodrigo y Gabriela – 9 Dead Alive

Critique de l’album 9 Dead Alive de Rodrigo y Gabriela

Nous allons aujourd’hui parler musique, et pas n’importe quelle musique. Direction l’Amérique latine et les sons échappés des guitares encore brûlantes de Rodrigo et Gabriela dans leur dernier album 9 Dead Alive. Andale !

Rodrigo y Gabriela est un duo originaire de Mexico faisant aujourd’hui les beaux jours de la guitare flamenco. Composé de Rodrigo Sanchez (lead guitar) et de Gabriela Quintero (rythm guitar), deux anciens « métaleux » à la technique hors du commun, ce groupe si particulier nous emmêne dans un univers latino, où se mêlent des influences rock, folk et métal. Un bouillon de cultures assez hétéroclite, très surprenant lorsque l’on découvre cette musique, mais diablement prenant !

Sa structure ? Simplissime. Les deux guitaristes, chacun avec leur guitare acoustique. Gabriela joue la partie rythmique, à base d’accords et de percussions sur la caisse de sa guitare, tandis que Rodrigo y enchaine des arpèges avec une aisance déconcertante. L’alchimie est là. C’est propre, et le son est extrêmement fourni pour un duo.

Révélés par des réadaptations de grands classiques hard rock que sont Stairway to heaven (Led Zeppelin) ou Orion (Metallica) dans ce style si particulier, le duo de virtuoses revient avec un cinquième album studio, 9 Dead Alive. Comme dans leurs précédents albums, chaque titre se veut être un hommage à un personnage, artiste ou groupe. En l’occurrence, 9 Dead Alive veut rendre hommage à des personnes aujourd’hui disparues, mais qui ont, par leur existence ou leur œuvre influencé les deux guitaristes. Ainsi, on s’étonnera des références à des personnalités si diverses que le psychiatre autrichien du Viktor Frankl, de l’explorateur norvégien Fridtjof Nansen, ou d’Eléonore d’Aquitaine. Pas uniquement des musiciens donc !

Mais intéressons-nous davantage à leur son. Sur cet album, leur style peut-être un peu moins stéréotypé, il passe moins en force. Les morceaux sont globalement moins « bruts » que ce qu’il nous avait laissé entendre de l’album Rodrigo y Gabriela. Les morceaux sont le plus souvent amenés en douceur, avec peut-être un peu moins de patate qu’anciennement, ce qui nous donne l’impression d’un opus aux arrangements savamment dosés. Le tout est un régal de technique, et le duo fait montre d’une alchimie parfaite. Que du bon !

J’aimerais attirer l’attention sur un morceau m’ayant particulièrement marqué : Somnium dont je vous propose le lien en live. C’est aussi l’autre intérêt de ce groupe : ils ont la capacité, avec leur énergie folle, d’emballer totalement un concert, et de faire totalement oublier le fait qu’ils ne sont (que) deux. De la très bonne musique, servie à point pour nos oreilles qui en redemandent !