Cat Stevens – Shadow Is Broken?
Intronisé au Rock’n’roll Hall Of Fame le 10 avril dernier, Cat Stevens (également sous le pseudonyme « Yusuf ») a sorti il y a quelques jours son dernier album : Tell ‘Em I’m Gone.
Du Cat Stevens, presque tout le monde en a dans sa médiathèque : Wild World, Lady D’Arbanville, Moonshadow, Father And Son… Autant de morceaux qui ont fait le succès de l’artiste vers les 70’s. Oui mais voilà, l’homme un peu marginal qu’il était fit un break d’une vingtaine d’années, se consacrant à sa famille et à sa religion, mais souhaita reprendre officiellement après le drame du 11 Septembre. C’est le premier album studio depuis 1978 où Steven accepte de mentionner le pseudonyme « Cat Stevens » à côté de « Yusuf ».
Après ces longues années, beaucoup d’éléments portent à penser que l’homme connaîtrait un revirement de style, mais il n’en est presque rien, en tout cas dans Tell ‘Em I’m Gone. La voix est peut-être un peu érodée par le temps, mais elle reste tout à fait reconnaissable, ainsi que le genre qu’il l’a toujours défini : Le folk, avec sa guitare acoustique ou son piano. Mais le converti n’a pourtant pas renoncé à pratiquer ce qui a été à une époque la musique du diable, le Rythm’n’Blues, qui se trouve plus insistant dans Tell ‘Em I’m Gone qu’auparavant, où il pratiquait un style plus pop. Sous l’impulsion du producteur Rick Rubin (un des plus illustres), la participation du groupe Sahélien Tinariwen sur quelques morceaux permet d’avoir des compositions plus fleuries, où folk et blues se marient très bien, et permet aussi à Cat de sortir un peu des ballades typiques de sa discographie : Un texte joliment écrit et une guitare acoustique ou un piano. Un piano tout de même présent dans plusieurs morceaux de Tell ‘Em I’m Gone, qui a toujours sa place dans les compositions de Cat, et qui se révèle tout à fait efficace. Du point de vue du texte, le chanteur livre simplement, et sans recherche d’adhésion, ses réflexions sur le monde actuel et la méfiance qu’il faut avoir sur les leaders religieux et politiques, tous confondus.
Un album tout à fait réussi, avec un artiste qui n’a pas changé dans le fond, mais qui a voulu mettre plus de forme avec un Tell ‘Em I’m Gone assez intemporel, et annonce également le début d’une grande tournée… Un nouveau départ pour Steven aux yeux de chat?
- Les accents Rythm'n'Blues
- Un bon équilibre global
- Pas de gros hits