Ibrahim Maalouf & Oxmo Puccino – Un mélange atypique, mais efficace !
Le jazz, le rap et la Maîtrise de Radio France se rencontrent le temps d’un album-concept onirique : Au Pays D’Alice… Dépaysement assuré !
D’un côté, Ibrahim Maalouf, fils de musiciens et jeune trompettiste de jazz co-signant son sixième album avec Au Pays D’Alice… n’a jamais cessé de d��velopper sa culture musicale et sa technique avec un certain anticonformisme malgré ses études dans les conservatoires. Et pour cause, car il se démarque de par son style musical, un jazz très typé des couleurs de sa région d’origine (le Liban), et sa polyvalence. En effet, il n’est pas que musicien, il est aussi compositeur de musiques de films, arrangeur, producteur, professeur d’improvisation… Bref, un vrai couteau-suisse. De l’autre, Oxmo Puccino, découvrant le rap à l’âge de onze ans dans sa banlieue parisienne (quasi) natale et affinant petit à petit son style depuis les 90’s vers un style jazz. Sa principale particularité réside dans son style d’écriture, avec beaucoup de métaphores. Même si je n’aime guère cette appellation, ses longues années d’écriture lui valurent le surnom de « black Jacques Brel ». Au Pays D’Alice… se trouve donc être un album à « deux têtes », où l’un s’occupe principalement de l’écriture, et l’autre de la composition.
Au Pays D’alice… n’est ni plus ni moins qu’un album-concept autour du célèbre Conte de Lewis Caroll « Alice Au Pays des Merveilles » où Oxmo Puccino joue le rôle d’une sorte de conteur tout au long de l’album, qui suit chronologiquement les temps forts et où l’on retrouve les personnages principaux de la fameuse histoire datant du XIXe Siècle. On sent le chanteur extrêmement à l’aise dans l’art de la diction et dans l’interprétation poétique du Conte qui est relativement plus concrète au niveau des intentions des personnages que l’œuvre de base. Notons qu’il est également très bien entouré grâce à la Maîtrise de Radio France qui apporte, avec un orchestre de cordes, une ambiance tout à fait onirique et haute en couleurs. A cela, s’ajoutent les habillages jazz fusion qui complètent parfaitement l’ensemble en apportant vitalité et chaleur, grâce au travail d’Ibrahim Maalouf qui signe une belle création autour du « Merveilleux ».
Du côté des défauts, il est très difficile d’en donner à Au Pays D’Alice… car cela reviendrait à juger une interprétation très personnelle du Conte selon Oxmo Puccino et Ibrahim Maalouf qui donne un vrai coup de jeune à l’œuvre, si ce n’est qu’un album-concept n’a de réelle cohérence que si on l’écoute du début à la fin sans coupure.
- Les textes d'Oxmo Puccino
- Le mélange entre le classique et le jazz
- L'ambiance onirique
- Un style particulier