Après trois EP, Christine and the Queens confirme son originalité et son talent avec son premier album Chaleur Humaine
Christine and the Queens, comme son nom ne l’indique pas, est en fait une seule et même personne. A la fois compositrice et chanteuse, Héloïse Letissier est à l’origine d’un projet artistique qui mêle musique electro-pop, dessin, performance et vidéo. Après trois EP qui l’ont fait connaître avec les excellents Cripple et Nuit 17 à 52 (qu’elle a d’ailleurs interprété aux Victoires de la Musique 2014), Christine and the Queens sort à présent son premier album, intitulé Chaleur Humaine.
D’emblée on retrouve dans Chaleur Humaine le beat simple sur lequel la voix de la chanteuse tisse une mélodie aussi sombre qu’originale, arpentant les ambiances nocturnes festives avec des titres comme Ugly-Pretty, ou plus intimes avec Nuit 17 à 52 qu’elle reprend ici. Si les morceaux s’enchaînent avec parfois une impression lassante de répétition en raison de ses beats simples, les véritables atouts de Christine and the Queens, déjà présents dans les EP, se retrouvent à nouveau dans cet album. La voix d’abord. Fragile, parfois fêlée, d’une constance folle, la chanteuse réussit à embarquer l’auditeur pas forcément convaincu au premier abord. Héloïse Letissier n’est clairement pas dans la démonstration vocale, elle ne prend d’ailleurs même pas la peine de varier beaucoup dans les aigus ou les graves, mais le charme opère tout de même, étrangement.
La seconde force de Chaleur Humaine, et de manière générale de Christine and the Queens, réside dans ses textes. La chanteuse alterne le français et l’anglais sans chichi, tout comme elle joue sur la différence subtile entre homme et femme, visuellement, mais également dans un morceau tel que le premier titre de l’album, intitulé iT. Ses textes sont léchés, de la poésie presque, posée en musique. On pourrait aller jusqu’à penser qu’au final cette musique simple, parfois simpliste pour certains, n’est qu’un écrin, un habillage pour laisser la place aux mots. Des textes assez noirs d’ailleurs, explorant la solitude.
Chaleur Humaine, comme un bon vin, est un album qui se déguste. Il est facile de passer à côté tant son apparence peut paraître anodine, mais il mérite une écoute attentive pour en découvrir toutes les saveurs. Mes morceaux préférés seraient Cripple, étonnamment réécrit pour l’occasion, Nuit 17 à 52, et Saint Claude.
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- Les textes
- La voix fragile
- Un peu répétitif parfois ?