Critique du deuxième album d’Ed Sheeran, X (Multiply)
Trois ans après l’album + qui l’a révélé sur la scène internationale Ed Sheeran est de retour avec X (Multiply). Cet album polyvalent montre la maturité d’Ed Sheeran et l’expérience qu’il a acquise depuis +. Il veut tous nous montrer, au risque de perdre son audience au milieu de ces mélanges.
L’album s’ouvre sur One, une ballade écrite par Ed Sheeran mêlant sa voix à la guitare acoustique. Ed Sheeran y chante doucement l’amour et reprend les codes qui avaient fait son succès en 2011 avec + : des paroles puissantes et fédératrices, une voix douce et un accompagnement à la guitare tout en légèreté. Sa technique s’est améliorée et Ed Sheeran n’hésite plus à monter dans les aigus. Sa voix s’en trouve alors sublimée, tout comme dans I’m a mess, une ballade douce et mélancolique, tout aussi proche de +.
Puis l’album change de rythme. Après un hommage à son précédent album, Ed Sheeran présente Sing qui a été produit par Pharell Williams. On quitte alors les ballades pop pour s’inspirer du flow de Pharell Williams. La musique y est entraînante et le refrain entre rapidement dans la tête. On comprend pourquoi Ed Sheeran a choisi ce titre pour préparer la sortie de X (Multiply).
Présentée pour la première fois en livre, Don’t nous montre qu’Ed Sheeran ne change pas totalement par rapport à son précédent album. Tous les ingrédients qui ont fait son succès sont là : un début à la guitare acoustique pour poser les bases, la voix d’Ed Sheeran pour sublimer un texte finement écrit et un refrain entraînant. Ces associations sont reprises dans Photograph et Tenerife sea. On les retrouve aussi dans Nina, où le piano et le violon remplacent la guitare pour une déclaration tout en douceur, et Thinking out loud, où Ed Sheeran dynamise ce trio sans en perdre l’essence.
Au fil des chansons Ed Sheeran confirme son orientation hip-hop. Il rappe même pendant toute une chanson, The Man. Le changement de style peut déstabiliser, mais la qualité du texte reste au rendez-vous.
L’album se clôture sur Afire love où la voix d’Ed Sheeran est doucement accompagnée d’un violon, d’une guitare et d’un piano. Take it back offre une fin hip-hop qui contraste avec le très (trop) calme Afire love.
Dans la version deluxe Ed Sheeran propose trois nouvelles pistes dont le magnifique I see Fire, composé pour le film le Hobbit : La désolation de Smaug. Shirtsleeves et Even my dad does sometimes sont deux ballades très belles qui aurait pu remplacer les chansons les moins puissantes de l’album principal tel Bloodstream et Runaway.
En conclusion, + était un album homogène et planant où les ballades s’enchaînaient sans ennui. Fort de ce succès Ed Sheeran a profité de X (Multiply) pour approfondir son style et s’essayé à des nouveautés (Sing, The Men). Ed Sheeran semble avoir voulu sortir de la bulle + pour montrer ses autres facettes artistiques. Cela a permis la création de très belles chansons, mais a causé une perte d’homogénéité de son album.
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