Damon albarn – Everyday robots
Après avoir fait ses gammes au sein de divers projets, allant du groupe de brit-pop Blur à l’OVNI musical Gorillaz, Damon Albarn sort après 25 années de carrière son premier album solo sous le titre « Everyday robots ». Il était temps pour l’un des artistes les plus créatifs de la scène anglaise ces dernières années.
Pour ceux ayant grandi dans les années 90, Damon Albarn évoquera surtout ses sauts de cabri sur les clips de Song 2 et Charmless Man du groupe Blur, dont il fût le très remuant chanteur. Mais si on devait nommer une aventure musicale de Damon Albarn, cela serait sans aucun doute Gorillaz, ce groupe imaginaire créé en partenariat avec le dessinateur Jamie Hewlett dont il composa tous les titres, en y associant des artistes de tous univers musicaux, allant de Neneh Cherry à Snoop Dogg en passant par Lou Reed. Il n’est ainsi pas rare d’entendre des morceaux de Gorillaz mêlant des influences dub, hip-hop, rock, blues et world music.
C’est bien là l’intérêt et la force d’un tel artiste. Il est à mon sens un hyper-créatif doté d’un très bon sens de la musique. Un touche-à-tout qui ne cesse de nous surprendre par sa capacité à marier les genres, à créer de nouvelles sonorités. Je compare régulièrement Gaëtan Roussel à Damon Albarn pour ce trait de créativité qu’ils partagent. A ceci près que la voix de velours du britannique se prête peut-être davantage à cet exercice de style.
Cette fois ci, le chanteur sort son premier album solo (du moins le premier sous son vrai patronyme), dans lequel il nous livre une musique pop empreinte de sensibilité. Certains pourront regretter le peu de morceaux « gais », car on ressent ici un opus assez mélancolique, dont les thèmes musicaux mettent vraiment en valeur la voix fragile d’Albarn. J’aimerais cependant mettre en exergue l’enjoué Mr Tembo, qui tranche avec des morceaux tels que le superbe You and Me, aux mélodies envoûtantes et aux beats oppressants.
Depuis ses simiesques compositions, Albarn semble avoir pris davantage de mesure dans ses compositions. Les arrangements sont plus savants, sa voix plus posée que jamais, il nous emporte dans son monde musical, fait de beats lourds mettant en avant une mélodie au piano et un chant délicieusement fragile. Une tessiture unique qui finit de marquer la singularité de ses compositions.
Très bien maitrisé, Everyday Robots est un opus très agréable à l’écoute, dans lequel je regrette ne pas avoir trouvé de gros morceau « radio » qui soit à même de porter ce bon album aux oreilles du grand public. Espérons tout de même que l’album trouvera son public, car il en vaut la peine !
- Les compos
- La voix d'Albarn
- Pas de "gros hit"
- Ambiance un poil maussade