Fauve – Vieux Frères (Partie 1)

Fauve – Vieux Frères (Partie 1)

Au programme aujourd’hui, un groupe dont vous avez peut-être entendu parler : Fauve ≠. Ce groupe apporte une certaine fraicheur dans l’environnement musical actuel, au point d’entretenir déjà une certaine popularité bien au-delà de la scène indé à la sortie de son premier LP.

Entendons-nous bien. Fauve, c’est bien plus qu’un groupe de musique, il s’agit d’un collectif artistique, dont l’œuvre s’étend au-delà de la musique, s’exprimant au travers de divers médias (textes, photos, vidéos…). Nous allons ici principalement parler de leur musique. A une toute autre échelle, le groupe qui vient de sortir son premier LP, a un parcours comparable aux Arctic Monkeys. Comme les britaniques, Fauve s’est en effet fait connaitre sur la toile grâce à l’EP Blizzard que je recommande chaudement.

Fauve ≠, Acte 1 : Blizzard

A son écoute, on reconnait un style assez marqué. Une pop assez sobre et progressive, sur laquelle sont déposées des paroles assez cash, d’une voix trainante et désinvolte. Banal ? Il faut croire que non, car Fauve  a su toucher tout un public par ses textes sincères et crus, signe d’une jeunesse écorchée vive, qui s’empresse de nous dire que le meilleur est à venir (Nuits fauves, Haut les cœurs, Blizzard). C’est en tout cas ce qu’il ressort de l’écoute de ce très bon EP. 6 titres qui, je l’avoue, m’ont tous plu dans leur simplicité et leur spontanéité.

Fauve ≠, Acte 2 : Vieux Frères (Partie 1)

Fort de ce succès sur la toile, le groupe a sorti son premier LP intitulé Vieux Frères, dont la première partie a été dévoilée le 3 février (la seconde sortira fin 2014, sans date officielle pour l’instant). Que retenir de ce premier volet ?

Le groupe attaque très cash, et assez violemment par Voyous, qui marque un tournant par rapport à Blizzard. Tout de suite, un habillage musical plus fourni, rendant l’ambiance plus oppressante. Le chant n’est plus ce slam tranquille mais quelque chose de beaucoup plus agressif et rythmé, proche du rap (Lotterie). Toujours ce côté écorché vif, ces paroles qui claquent, et qui me rappellent toujours les textes de Damien Saez. Cet album est clairement plus noir que le premier, dans lequel perçait tout de même un certain espoir : l’opus décrit ici un sentiment plus désabusé, plus rageur. Fauve sait néanmoins nous offrir des morceaux comme Infirmière ou Lettre à Zoé, plus proches de ce à quoi il nous avait habitué.

Mon sentiment est néanmoins conditionné par la grosse entame de l’album (Voyous, Requin-tigre, Jeunesse Talking Blues) dans lequel j’ai percu moins de spontanéité, presque plus « scolaire », trop net qui m’a empêché de bien profiter du contenu. J’ai largement préféré la fin d’album, que je trouve donc assez inégal. Mais cela ne m’empêche pas de penser que Fauve est un groupe très intéressant, dont l’écriture est bien sentie, et qu’il n’en est pas à son premier succès. J’attends déjà la partie 2 de Vieux Frères avec impatience !