Izïa – La Vague

Avec Izïa, un simple déclic peut déclencher une Vague.

La détonnante fille de Jacques Higelin et sœur d’Arthur H, vient de sortir son troisième album : La vague. Une déferlante toujours aussi rock’n’roll que précédemment ?

Au Printemps de Bourges en 2006, un simple passage sur scène et une fleur rock, qui n’est alors âgée que de seize ans, éclot sous les yeux d’un public conquis. Selon Izïa, « Il s’est passé un truc ! », et elle a décidé de quitter l’école la semaine suivante pour se consacrer à sa passion : la musique. Il faut dire que ça a toujours été plus ou moins dans les gènes, avec Higelin « père & fils », mais la fille n’en a jamais ressenti le poids, tout comme la comparaison flatteuse avec Janis Joplin due à son registre vocal et son énergie communicative sur scène, mais aussi avec ce caractère fort et très libre. En 2009, poussée et boostée par le public, Izïa, aidée de son équipe, boucle le premier album éponyme en simplement dix jours. Premier cri, et c’est une bouffée de rock à l’état brut : elle explose aux yeux du grand public. Aux accents rock 70’s, punk ou encore grunge, il représente très bien toute la musique qui l’a transcendé à son adolescence, Nirvana et Led Zeppelin en tête de file. Deux ans plus tard, elle sort So Much Trouble, qu’elle a souhaité beaucoup plus travaillé et construit que le premier, mais dont le son est toujours puissant et le tempo nerveux : Izïa confirme, presque logiquement.

Pour la direction donnée à ce 3^e album, c’est une histoire de déclic : lors de la dernière date de la tournée de So Much Trouble, elle reprend un morceau de Niagara (« Pendant Que Les Champs Brûlent ») au Trianon et l’ambiance déclenchée par cette interprétation parvient à ses oreilles comme une révélation. Pour La Vague, Izïa a donc tenu à créer un album plus planant et doux… Et à écrire en français ! « Il n’y a rien de plus excitant que le changement » dit la chanteuse. C’est en effet une véritable évolution, avec notamment une guitare clean, et des ajouts électroniques : il apparaît ici une dimension dance, pop. A la différence de ses prédécesseurs, La Vague se base beaucoup plus sur la progression d’une ambiance que sur l’effet immédiat par la puissance et la nervosité d’un riff. Ce qui choque d’ailleurs le plus, c’est l’apparition d’une vraie propreté tout au long de l’album, et finalement un plus grand contrôle et une plus grande progression dans la musique qu’avec So Much Trouble.

Côté chant, on découvre une voix plus chaude et douce, avec des textes en français, ce qui est totalement inédit. On aurait pu douter de la capacité d’Izïa à pratiquer un style moins nerveux et rock sans décevoir tant elle excelle dans cette veine, mais elle réussit ici à très bien se renouveler grâce à une partition très juste et en jouant sur l’émotion. Pour elle, l’idée n’était en aucun cas de se réconcilier avec la mode actuelle, mais bien de développer une toute nouvelle facette de son talent. Cela s’en ressent tout de suite car, même si la fougue rock’n’roll n’est plus vraiment là, on sent dans le chant d’Izïa tout le plaisir et l’énergie positive qu’elle a mis dans la conception de cet album. La Vague permet vraiment à Izïa de se créer un univers différent, de sortir du carcan dans lequel elle s’était enfermée et dont elle avait fait le tour. Une chose est sûre : la jeune Izïa a encore franchi une marche !