Skip The Use – Little Armageddon
Environ six mois après la fin de leur tournée pour leur dernier album Can Be Late, qui leur aura valu une Victoire de la musique en ce début d’année (meilleur album rock), le groupe lillois signe fin février un troisième album : Little Armageddon.
Connu du grand public depuis quelques temps, il est clair que Skip The Use sort du lot pour de nombreuses raisons. La principale raison de leur succès est due à cette énergie débordante déployée en studio, mais surtout sur scène ! Il faut savoir que ce ne sont en aucun cas des bleus dans cet exercice car, depuis leur formation en 2008, ils ont passé le plus clair de leur temps à sillonner les routes de France, mais également dans plusieurs pays étrangers. Ils ont également beaucoup appris en faisant les premières parties de Trust et de Rage Against The Machine… Ce qui explique une telle force, et une telle alchimie entre les membres du groupe.
Après Can Be Late, le groupe se devait d’offrir un nouvel opus d’une certaine qualité, et Little Armageddon est ouvert avec un morceau réussi : Second To None. Le son est saturé, le riff est énergique, la batterie est bien calée, le chant est comme il faut : On voit que la machine est bien huilée. Birds Are Born To Fly offre également cet esprit rock, avec des choeurs faisant vaguement penser à Self Esteem du groupe californien The Offspring. Mes impressions furent plus froides quand il s’agissait de morceaux plus électro-pop tels The Taste ou encore The Story Of Gods And Men, que je trouve trop grand public et qui semblent moins bien coller à leur esprit. Nameless World ainsi que The Wrong Man mélange beaucoup de styles à la fois (reggae, funk, pop, rock) et rendent une mixture qui me laisse quelque peu perplexe.
Cette hétérogénéité dans la première partie de l’album m’inquiétait quelque peu, mais Little Armageddon a su ouvrir la voie à une suite de morceaux globalement plus cohérente, plus punk-rock, dans leur veine tout simplement ! Cette dernière est, à mon sens, le morceau le plus abouti, avec une vraie progression et des arrangements originaux. Les transitions sont également bien travaillées et les cuivres sont astucieusement ajoutés. Gone Away s’inscrit, elle, dans un style plus acide, mis en évidence par le chant bien éraillé du chanteur lors des refrains.
Je ferais une remarque sur le morceau Etre Heureux, qui a la particularité d’être la seule chanson écrite en français, relatant les manifestations hostiles au mariage pour tous. Bien que beaucoup de gens sauront dire que le sujet est un peu téléphoné, il faut souligner le mérite d’avoir écrit un texte plus grave, et d’avoir composé une musique au service de ce texte, et pas l’inverse.
Pour finir, mon appréciation sur Little Armageddon est un peu mitigé, avec des morceaux rocks globalement bien travaillés, et des morceaux plus atypiques, plus ou moins efficaces. Personnellement, je suis un peu déçu par rapport à Can Be Late, la barre était peut-être trop haute…
- Une ambiance similaire à l'opus précédent
- Un collectif très bien huilé
- Un ensemble assez hétérogène
- Pas d'aussi bonnes compositions que son prédécesseur