Après les succès probants de Brother en 2010 et d’El Camino en 2011, que nous a donc réservé le duo américain The Black Keys à travers leur huitième album, Turn Blue?
Comme il avait été décrit précédemment sur ce site, The Black Keys est un duo américain (un guitariste/chanteur et un batteur) très fortement influencé par le blues. Un blues aux sonorités assez grasses qu’ils ont su développer au fil des années en un style assez heavy, se rapprochant un peu du garage rock et autres styles tout aussi bruts, comme en témoigne des morceaux comme I Got Mine ou encore Howlin’ For You.
Avant Turn Blue, la politique du groupe a toujours été de donner une personnalité différente à chaque opus afin que chaque album puisse être considéré dans son entièreté, en se disant que si certains fans aimeraient moins le nouvel album, il y aurait toujours un potentiel beaucoup plus large d’avoir de nouveaux adeptes. Une politique qui s’est révélé payante, puisque le groupe formé au tout début des années 2000 a une progression assez linéaire, et fait maintenant partie des groupes les plus convoités par les festivals, grâce à des prestations live de, dit-on, très bonne qualité qui font de ce groupe l’un des plus en vogue de la scène rock de ces dernières années. C’est cette même politique qui leur a permis d’évoluer petit à petit vers un style plus propre et plus fin.
Avec Turn Blue, cela se confirme, puisque l’on sent un ensemble plus pop. On pourra d’ailleurs noter un chant assez délicat et un son plus rond qu’à l’accoutumée, que le groupe explique en partie par une séparation difficile entre le chanteur/guitariste et sa dulcinée. L’intéressé déclare d’ailleurs tout à fait explicitement que l’écriture de quasiment toutes les chansons est plus ou moins liée au problème. En outre, on peut également sentir des ambiances psychédéliques, notamment dans le tout premier morceau, dont le tempo est le même que le célèbre Breathe de Pink Floyd (qui est le premier morceau de l’album Darkside Of The Moon). Cependant, cela n’empêche pas à Turn Blue de posséder des tendances plus heavy par moments, choisis assez intelligemment.
En somme, le nom « Turn Blue » résume assez bien le contenu : Un Black Keys qui tourne plus vers des tons mélancoliques et apaisés, mais un Black Keys qui ne perd pas non plus les notes bleues de ses origines. Il s’agit là d’un album cohérent et bien arrangé. J’aime!
- Une nouvelle face, plus délicate
- Un fond toujours puissant
- Moins de morceaux blues/rock