En début 2015 sortait Moonlight , le 3e album d’Hanni El Kathib, deux ans après le précédent qui avait laissé une partie du public sur sa faim.
Palestino-philippin de sang, Hanni El Kathib est pourtant né et a grandi à San Francisco, ville symbole de la musique psychédélique des 60’s et de la contre-culture hippie avec une génération d’artistes aujourd’hui dans la légende. Une génération qui ne semble pas avoir eu un impact si important pour Hanni, avec un son qui se rapproche plus du punk stéréotypé des Stooges que du rock éclectique de The Grateful Dead. En 2011, Hanni avait séduit par ce son rugueux et garage, voisin de celui de The White Stripes quoique plus agile. Le second album, Head In The Dirt, produit par le guitariste et chanteur des Black Keys, conserve cet esprit punk mais le son épais et policé de ces derniers y est trop présent, principal reproche effectué à son égard.
Pour Moonlight, Hanni a décidé cette fois-ci de revenir seul en studio, comme à ses débuts, et le rendu correspond très bien au son de son premier album. Moins garage et plus stone rock voire hard rock, il conserve ce son rugueux et fiévreux qui avait fait son succès. De plus, si son premier album était assez stéréotypé et primitif, celui-ci peut se targuer d’être plus riche en relief, avec des temps forts et des moments plus flottants, parfois groovy. On constate de ce fait des traces de la collaboration avec Dan Auerbach mais à la sauce El Kathib, qui semble avoir pris en maturité et ne veut pas se limiter au son de ses débuts. Un sentiment renforcé lorsque l’on entend le morceau qui clôt Moonlight structuré par un petit riff de guitare entêtant qui n’a l’air de rien au départ, mais qui se retrouve grandi par une orchestration lumineuse qui apporte quelque chose de complètement différent du reste de l’album sans dénoter, légèrement disco, et nous laisse curieux d’entendre les futures productions d’Hanni El Kathib…
- Le son
- Les reliefs de l'album
- Quelques morceaux moins percutants