Jack White – Lazaretto
Second opus studio de l’ex White Stripes, Lazaretto connaît déjà la particularité d’avoir été l’album enregistré le plus rapidement au monde. La rapidité vaut-elle la qualité?
Trois heures et cinquante-cinq minutes et Lazaretto était déjà tout frais emballé, une anecdote qui rejoint bien sa réputation d’artiste créatif et au combien talentueux. Il fait partie de ces musiciens sous-côtés à mon sens (avec Damon Albarn par exemple) qui dispose pourtant de ce petit plus, cette impression d’être habité par quelque chose, ce fameux « Mojo » dont les bluesmen parlaient et recherchaient tant, et qui lui vaut le respect de ses pairs et pères. Actuellement, il fait partie des personnalités les plus passionnantes du rock, probablement la plus passionnante. Musicalement, on sent les fortes influences des légendes du rock tels les Rolling Stones ou Led Zeppelin, qu’il aura côtoyé rapidement après le début de sa carrière, mais également un attachement aux musiques traditionnelles américaines type blues, folk et country. Catalogué dans le garage rock avec son aventure White Stripes (reconnaissable par un son très gras et distordu), Jack White est somme toute un musicien très éclectique qui joue suffisamment d’instruments pour tout enregistrer seul (guitare, basse, clavier, batterie), et qui est également reconnu pour sortir de ce moule commercial dans lequel le rock s’empêtre.
Pour tout vous dire, j’ai dévoré et je dévore encore cet album que je trouve superbe, tant par la diversification des arrangements, des chansons et des styles, sans pour autant perdre cet esprit rock’n’roll de la vieille école qui est ancré chez lui : Lazaretto est un bijou de sa discographie. On peut retrouver des morceaux très bruts à la White Stripes, avec ces couleurs bluesy et ces riffs si bien sentis mais également un ensemble de morceaux plus folk/country, qui passent tout aussi bien. J’ai particulièrement apprécié le morceau instrumental High Ball Stepper qui m’a bluffé par son côté brutal, et ses arrangements tout bonnement parfaits, dans un esprit là encore assez vintage. Plus globalement, je trouve que Lazaretto est très bon dans son équilibre entre les morceaux gras et ceux plus traditionnels, où pianos et violons apportent beaucoup dans la diversification des ambiances. Cet équilibre pourrait être la cause de la rapidité avec laquelle Lazaretto a été enregistré, où Jack White savait précisément ce qu’il voulait faire grâce à une capacité de création des plus fulgurantes (Un peu à la manière de Jimmy Page qui savait exactement ce qu’il voulait créer avec Led Zeppelin, dont la carrière décolla en l’espace de quelques semaines).
Pour conclure, Lazaretto est un album racé, qui ne pourrait être restitué à sa juste valeur par aucune autre personne que le créateur originel, créateur dont beaucoup disent qu’il est au sommet de sa carrière et de son épanouissement artistique. Je n’ai pas vraiment d’avis sur cela, mais pour moi une chose est sûre : Lazaretto est un très bon album qui restitue, je pense, très bien le talent de Jack White et montre qu’il est dans une phase où il est parfaitement épanoui. Un talent qui devrait encore frapper avant même la fin de l’année, puisqu’il semble déjà se profiler un nouvel album en duo avec Neil Young… Avis aux intéressés !
- L'équilibre entre l'ambiance heavy et plus folk/country
- L'esprit de Jack White
- Les compositions en général