Joe Cocker – « Keep Rockin’ » avec Fire It Up Live
23 ans après « The Best Of, Live » à Dortmund, le dernier CD/DVD live de l’ultime tournée de Joe Cocker « Fire It Up, live » est sorti le 8 janvier dernier, à titre posthume. Critique et hommage à un artiste qui a marqué sa génération.Artiste au timbre de voix rauque souvent imité mais jamais égalé, Joe Cocker commença sa carrière musicale dans sa ville natale à Sheffield, dont le véritable décollage eut lieu en 1965 en formant avec un ami claviériste « The Grease Band ». C’est avec ce même groupe que Cocker performa trois ans plus tard à l’édition légendaire de Woodstock, où leur morceau final With a Little Help From My Friends des Beatles leur fit rentrer dans la légende. « Au vu de mes capacités et de mon mode de vie, je n’aurais jamais dû avoir cette carrière-là » disait-il modestement à l’occasion de sa dernière tournée. Pourtant, ce fan inconditionnel de Ray Charles comptabilise plus de 50 ans de carrière, 22 albums studio, des morceaux mondialement connus et de nombreuses distinctions (Golden Globe, Grammy Awards, Oscar…). Son dernier album, Fire It Up, était le 22e, connaissant quelques creux mais globalement convaincant et digne du personnage, était un des rares à être entièrement composé pour Cocker. En effet, car, un peu comme Eric Clapton (dans une mesure différente), Cocker est au-dessus du lot quand il s’agit d’interpréter et de donner une personnalité différente à un morceau. Il le fait si bien, que cela soit dans un style Soul ou plus Blues-rock, que beaucoup de ceux-ci s’en retrouvent grandement bonifiés.
Très fatigué par les tournées mondiales, celle-ci, qui devait être la dernière, sonne comme une ultime révérence, une dernière occasion de montrer tout le charisme et les qualités d’interprète de Joe Cocker. Avec une tracklist regroupant quasiment tous ses grands tubes et avec quelques-uns de son dernier album, lui et ses musiciens livrent une prestation de haut niveau. Outre ces derniers tous très talentueux, on a affaire à un Cocker qui ne nous fait pas sentir sa fatigue ni son âge. Non seulement il a relativement bien conservé sa voix, mais il semble encore mieux la maîtriser, la forcer, la nuancer. A cela, je citerais Robert Plant : « C’est comme conduire une Ferrari à 20 ans… Aujourd’hui, j’ai le sentiment de conduire une voiture de course en maîtrisant les vitesses ». Avec une partition au cordeau, le concert navigue entre la puissance du rock, les couleurs du blues et l’émotion de la soul. Les morceaux se suivent et ne se ressemblent pas, avec un Joe Cocker toujours animé de ses gestes compulsifs.
Vous l’aurez compris, c’est un Cocker épanoui que nous avons ici, qui nous montre qu’il était un homme de scène et ,par son style d’interprétation unique, un dernier grand moment de musique.
- La voix
- Les tubes
- La prestation globale
- Il n'y en aura plus