Kasabian – 48.13

Kasabian – 48.13

Après les deux gros succès West Ryder Pauper Lunatic Asylum (2009) et Velociraptor (2011) Kasabian sort son cinquième album studio : 48.13. Cet album sera-t-il un nouveau succès? 

Longtemps considérés comme des successeurs d’Oasis pour ce style So British et une certaine prétention, on pourrait plus les rapprocher de The Who dans les arrangements et le son puissant  qu’ils dégagent (surtout avec Velociraptor). Mais le style qu’ils développent est tout à fait  moderne, avec une présence non négligeable d’effets électroniques pour donner plus de texture et créer une ambiance autour du coeur artistique. On pourrait même noter une petite pointe de hip-hop dans certains chants de leur répertoire. Connu sous le nom de Kasabian depuis 2002, le groupe originaire de Leicester aura connu un succès toujours grandissant, en adéquation avec une musique toujours plus mature, tout en gardant le même esprit et la même façon de fonctionner. Avec quelques morceaux qui ressortent de leurs deux premiers albums, dont le riff brutal de Club Foot, le morceau rock/électro L.S.F. (mais attention, c’est un style d’électro porté sur l’expérimentation de sons et sur l’écoute pure que sur l’électro mainstream) ou encore la belle orchestration d’Empire, c’est avec le troisième album que le groupe passe un gros cap, dont le succès artistique et commercial n’est plus à démontrer. Velociraptor, sorti deux ans après son prédécesseur, ne fut que la juste continuité des choses, en offrant quelque chose de plus mature et plus propre au moule de départ. 

48.13, vous l’aurez compris, c’est la durée totale de l’ensemble de l’album, mais comme le dit le leader artistique et guitariste principal du goupe, Sergio Pizzorno : «  Il ne s’agit pas d’un coup de marketing ou une paresse créative, nous avons voulu trouver la voie la plus directe pour nommer ce disque. Toute la philosophie de l’album, c’est être le plus direct possible, dans la musique comme dans nos textes ». Et pour ceux qui auraient déjà entendu Bumblebee, premier véritable morceau de 48.13, le mot direct passerait presque pour un doux euphémisme.Dans l’ensemble, on retrouve tous les éléments qui définissent Kasabian, avec notamment de très bons riffs agressifs, des morceaux plus mélodiques avec des choeurs et des contre-chants, et des habillages électroniques sur une grande partie des morceaux. J’ai même l’impression qu’il y en a plus que dans les précédents opus, mais ces parties permettent de très bien faire ressortir les parties rock, en leur donnant plus de puissance. On peut également noter que les phases rock se veulent finalement assez épurés pour qu’avec les phases électroniques, l’ensemble ne soit pas trop épais et brillant. C’est le résultat de très bons arrangements qui permettent de ne pas se noyer dans un bouillon trop épicé.

Pour conclure, vous aurez compris que cet album, 48.13, est un exercice réussi par son esprit, cette patte Kasabian qui s’affine encore, et plusieurs morceaux qui ressortent du lot, dont les morceaux Treat, Bumblebee et Stevie, qui se veulent vraiment pêchus et qui reflètent parfaitement l’esprit que voulait créer Kasabian pour cet album. 

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