Le plus connu des groupes de métal symphonique du grand Nord, Nightwish refait surface après 4 ans. Un nouvel album Endless Forms Most Beautiful. L’attente a-t-elle payé ?
Si nombreux que soient les groupes de métal finlandais, Nightwish est sûrement le plus connu à l’international. Quatre années se sont écoulées depuis Imaginaerum. Le temps était venu pour un retour en studio. Endless Forms Most Beautiful sort aujourd’hui dans les bacs, nous l’avons écouté et voilà notre avis.
Nightwish a bientôt 20 ans
Cela ne rajeunit pas, mais Nightwish a bientôt deux décennies d’existence. Endless Forms Most Beautiful est le neuvième album studio du groupe et si vous êtes bon en maths, nous avions depuis lors, un album tous les deux ans alors. Que s’est-il passé pour retrouver nos nordiques après tant d’années ?
Nous passerons rapidement sur l’évincement de Tarja Turunen, la chanteuse originale, après l’un des meilleurs live que le groupe ait sans doute jamais fait, pour se concentrer sur ces 4 dernières années. Anette Olzon alors chanteuse sur les 2 dernières albums se fait remercier. A la recherche d’une chanteuse pour la tournée live, c’est en la personne de Floor Jansen que Tuomas Holopainen, le pianiste et leader du groupe, trouvera quiétude. Troy Donockley, joueur de cornemuse et de flûte irlandaise, rejoint également Nightwish. Un sextuor qui aurait pu être parfait avec Marco Hietala à la basse et Emppu Vuorinen à la guitare si le batteur, Jukka Nevalainen ne souffrait pas d’insomnies sévères, l’écartant du groupe.
Nous comprenons aisément que ces événements ne sont pas très propice au montage d’un nouvel album. Et pourtant, Endless Forms Most Beautiful arrive avec ce qui paraît être un groupe ravivé par l’appel du Sisu, mais qui semble revenir de loin. Difficile alors, de ne pas être sceptique sur l’issue de l’écoute de ce dernier album.
Endless Forms Most Beautiful – Tracklist
- Shudder Before the Beautiful
- Weak Fantasy
- Élan
- Yours Is an Empty Hope
- Our Decades in the Sun
- My Walden
- Endless Forms Most Beautiful
- Edema Ruh
- Alpenglow
- The Eyes of Sharbat Gula
- The Greatest Show on Earth
Endless Forms Most Beautiful ne nous a pas entièrement conquis
Facile est la critique de dire que Tarja Turunen était et sera l’unique voix de Nightwish. Si après tant d’années et une voix charismatique elle représentait le groupe, cette page est bien tournée. Anette Olzon avait apporté sa touche énergique en repoussant le style lyrique de Tarja pour montrer une face rock-pop au groupe qui avait bien besoin de renouveau. Alors que Dark Passion Play était plutôt de bonne facture, Imaginaerum ne semblait pas avoir conquis l’audience. Mais le choix de Floor Jansen, à la voix et la corpulence forte, nous donne un sentiment de retour en arrière.
Terminée la poussée de voix et le jeu chanteuse <> Marco Hietala avec l’opposition voix grave / haute. Place à un son puissant et malheureusement assez monotone. Ce dernier est malheureusement toujours autant sous-exploité. Toujours leader du groupe Tarot, il y offre l’exutoire artistique qu’il ne semble pas atteindre dans Nightwish. Nous nous égarons peut être ici et cet avis n’engage que moi.
Endless Forms Most Beautiful n’est néanmoins pas inintéressant. Les fans retrouveront la construction habituelle. Pistes énergiques, solo au piano et guitare ainsi que balades font de cet album une base saine déjà moultes fois éprouvée. L’apport plus ou moins important de cœurs, orchestre symphonique et instruments « extérieurs » présent depuis Once continu de s’exprimer dans Endless Forms Most Beautiful. La qualité de ces éléments supplémentaires est toujours aussi bonne : puissance, justesse et réel support des chansons.
L’écriture se tourne vers « un hommage aux sciences et au pouvoir de la raison ». Elle entre en opposition ici avec celle du dernier album Imaginaerum qui soutenait le rêve et l’imaginaire. Le premier single « Élan » ramène au sens de la vie, différent pour chacun et à la capacité de trouver le chemin à travers les occasions données. « The Eyes of Sharbat Gula » est la représentation instrumentale de la fameuse photo de Sharbat Gula par Steve McCurry’s – l’afghane aux yeux bleues. « The Greatest Show on Earth » clôture Endless Forms Most Beautiful par la chanson la plus longue du groupe (24 minutes). En 5 parties, elle fait référence à la vie et à la sélection naturelle proposée par Darwin. Elle sera aussi l’occasion de rappeler l’inspiration de cet album :
Endless Forms Most Beautiful est bien écrit et composé. Le travail de Tuomas Holopainen est clairement visible, il faut reconnaitre sa qualité. Bien structuré, cet album ne sera pas d’une grande nouveauté pour les fans. Nous y retrouvons les airs que le groupe diffuse depuis 4 albums déjà : cœurs, orchestre et instruments atypiques. Mais la voix de Floor Jansen, malgré tout son talent, semble être un retour en arrière. Classique sans être poussée, ce timbre ne permet plus au groupe de sortir du genre qu’il avait conduit depuis bientôt 20 ans.
Si vous voulez en savoir plus sur Endless Forms Most Beautiful et Nightwish, je vous conseille les liens suivants :
http://www.nuclearblast.de/fr/products/tontraeger/cd/buch-3cd/nightwish-endless-forms-most-beautiful-earbook.html
http://www.radiometal.com/article/nightwish-premieres-impressions-sur-endless-forms-most-beautiful,174029
- L'écriture
- Marco Hietala toujours là, même sous-exploité
- Floor Jansen qui fait perdre l'originalité de la voix au groupe