Pink Floyd – Louder Than Words (The Endless River)
The Endless River, quinzième album et dernière révérence d’un groupe majeur du XXe siècle, Pink Floyd. Un album à la hauteur?
Pink Floyd, un groupe mythique au passé complexe qui commença au milieu des 60’s et qui a su développer diverses facettes musicales en se construisant au fil des années son propre panel d’astuces et d’arrangements caractéristiques afin de reconnaître tout de suite le son Pink Floyd. Une large part du génie de ce groupe, c’est son talent à rendre accessible des morceaux complexes et parfois très longs, avec une large part dédiée à l’instrumental. Des pionniers et une référence dans le rock progressif/psychédélique et des génies de la composition, qui ont aujourd’hui encore une influence très forte chez des groupes comme Portishead, Radiohead, Archive, Air et bien d’autres.
Les morceaux de The Endless River devaient à la base constituer la seconde partie de The Division Bell (dernier album en date du groupe, 1993), mais ne le fut point car The Endless River est un album dit « ambiant » : Il n’y a pas de paroles, ce sont uniquement des compositions, à l’inverse de The Division Bell. Louder Than Words est la seule chanson à proprement parler de l’album car le texte décrit totalement ce que Nick Mason (batteur) et David Gilmour (guitariste/chanteur) ont ressenti lors de la réécoute des heures de studio de The Division Bell après la mort de Rick Wright (le claviériste). Selon eux, The Endless River est l’opportunité d’effectuer une ultime révérence à l’oeuvre Pink Floyd et également de montrer à quel point Rick a contribué au sein du groupe. Un homme de l’ombre, mais qui eut un grand rôle dans la construction de l’histoire du groupe, puisqu’il aura participé à tous les albums du groupe (sauf The Final Cut, pour les plus tatillons).
The Endless River est un peu conçu à la manière d’Echoes ou Shine On You Crazy Diamonds : plusieurs heures de sessions et d’improvisations qui ont été ratissées, pour ensuite sélectionner et relier en suites cohérentes les différentes pièces du puzzle. Pour cet album, ils se sont donc largement appuyé sur leurs sessions en 1993 et également de l’énorme travail de Rick, afin de mettre des ajouts de batterie, de guitare et autres. Au final, c’est un disque dominé par Rick et ses ambiances flottantes et poétiques, auxquelles sont ajoutées les envolées lyriques de la guitare de David et le feeling métronomique de Nick. The Endless River ne dépayse pas par son style, et montre un Pink Floyd qui fait ce qu’il a toujours su faire (en tout cas, celui de la phase Gilmour) : Un rock envoûtant, planant et toujours un peu psyché. On notera l’impression que Pink Floyd a voulu synthétiser un peu tout ce qu’ils savaient faire, avec quelques références à des morceaux plus anciens, mais se rassemblant en un seul bloc très cohérent et consistant qui ne lasse pas avec le temps.
Finalement, c’est un peu ça Pink Floyd, une oeuvre qui s’écoute et se réécoute sans conscience du temps qui passe, comme la traversée une rivière sans fin.
- Un ensemble cohérent
- Les arrangements de grande qualité
- Les ambiances planantes
- (Pas de nouveautés)