Retour aux sources pour le groupe prog Polonais Riverside. Love, Fear and the Time Machine se veut une bouffée d’air, un appel lumineux mais n’est qu’un succès en demi-teinte.
Nous continuons notre tour d’horizon en musique progressive : Caligula’s Horse, Steven Wilson ou Pink Floyd disposent déjà de nos avis. Nous mettrons en lumière ici un groupe qui nous arrive de Pologne. Remarqué dès ses débuts pour ses qualités artistiques, Riverside sort un album qui, de par ses textes et sa musicalité, change de la ligné adoptée depuis quelques années déjà. Est-ce une mission réussie pour Love, Fear and the Time Machine ? Réponse dans notre critique.
Un style déjà bien en place
Depuis 2001, Riverside mixe les éléments atmosphériques progressifs avec savoir-faire. Très proche musicalement de Porcupine Tree ou d’Opeth, ils ont néanmoins trouvé leur style. Et ce, surtout grâce à la voix de son leader-chanteur Mariusz Duda. Assez haute mais pouvant contenir une certaine force et chaleur, nous connaissions surtout le groupe pour son penchant plutôt sombre pour le rock/métal progressif. Pourtant ses débuts étaient plus lumineux : Out of Myself, le premier album, évoquait une recherche moins sévère, plus légère du genre. Avec ce sixième album studio, Love, Fear and the Time Machine, Riverside semble vouloir revenir aux sources. Reste à savoir si ce changement est payant.
Love, Fear and the Time Machine – Tracklist
CD 1 – Love, Fear and the Time Machine :
- Lost (Why Should I Be Frightened By a Hat?) (5:51)
- Under the Pillow (6:47)
- #Addicted (4:52)
- Caterpillar and the Barbed Wire (6:56)
- Saturate Me (7:08)
- Afloat (3:11)
- Discard Your Fear (6:42)
- Towards the Blue Horizon (8:09)
- Time Travellers (6:41)
- Found (The Unexpected Flaw of Searching) (4:03)
CD 2 – Day Session (bonus tracks):
- Heavenland (4:59)
- Return (6:49)
- Aether (8:43)
- Machines (3:53)
- Promise (2:43)
Une réussite en demi-teinte
Nous n’allons pas cacher que l’inspiration du groupe se fait sentir. On y retrouve du King Crimson : les arrangements de guitares et les clôtures de morceaux ne trompent personne. Ce n’est pas forcément un reproche tant la base est bonne mais le dépaysement se fait moindre, la touche personnelle s’estompe. Avec plusieurs titres au-delà des 6 minutes, Riverside reste dans la norme du genre, demandant plusieurs écoutes pour vraiment apprécier l’album.
Les textes sont dirigés vers la vie, l’amour et la situation sociétale. Nous sentons une certaine mélancolie. Pas de rage ici, mais bien une nostalgie d’une certaine époque, de moments ou de situations. Il y a donc beaucoup de pauses de chant pour laisser place à la mélodie. Étrangement, et contrairement à l’habitude du groupe, le clavier se placera plutôt en arrière-plan, laissant le chanteur et sa voix très sucrée mener la danse. Avec parfois quelques accords pop, le groupe ne cherche pas à descendre les erreurs actuelles mais bien à prouver qu’il est possible de rêver d’un monde meilleur. Cette légèreté, ce juste milieu entre mélodie et gaieté naissante sera peut-être le défaut de cet album.
Une certaine monotonie peut s’installer chez l’auditeur qui n’arrivera pas à s’impliquer suffisamment dans la sonorité de Love, Fear and the Time Machine. Nous ne sentons pas de réelle implication du chanteur. Il semble n’être que sur son nuage, de passage sur ses émotions et peine à nous les transmettre. Quant au CD bonus, il est au reflet du dernier album : un jaming du groupe sans paroles, plutôt sympathique et très ambiancé. Un appendice pas forcement nécessaire et qui ne figure d’ailleurs pas dans la version de base de l’album mais qui pourra satisfaire l’amateur de par son atmosphère plutôt détendue.
Love, Fear and the Time Machine n’est pas en soit un mauvais album. Riverside maîtrise très bien son genre et son style. Ils se permettent une vision plus claire de leur tendance mais n’y réussissent qu’en partie. La légèreté marque un manque d’implication et perd de son sens. Et ce peut conduire à une vraie lassitude, pourtant l’opposé, je pense, de l’idée de cet album.
Si vous voulez en savoir plus sur Riverside et Love, Fear and the Time Machine, je vous propose les liens suivants :
http://www.radiometal.com/article/riverside-love-fear-and-the-time-machine,191851
http://riversideband.pl/en/discography/love-fear-and-the-time-machine
- Un style toujours aussi maîtrisé
- La volonté de tester autre chose
- Le manque de passion