Shaka Ponk – The Black Pixel Ape

Critique de l’album The Black Pixel Ape de Shaka Ponk

Après The White Pixel Ape, Shaka Ponk sort sa suite, The Black Pixel Ape, qui fait de lui le deuxième album de l’année pour le groupe français. Générosité ou business ?

Pour avoir eu l’effet d’une bombe lors de la sortie de The Geeks And The Jerkin’ Socks en 2011 (pour lequel le groupe aura eu beaucoup de récompenses), Shaka Ponk termine une année charnière pour le groupe en prenant le pari audacieux de sortir deux albums très rapprochés avec ici le second opus, The Black Pixel Ape, et son alter ego sorti en mars dernier. Comparé à son prédécesseur, The Black Pixel Ape se trouve être plus rock et plus « sombre » (d’où le titre !), avec beaucoup de morceaux assez incisifs de par un style assez proche de l’alternatif et du punk-rock, comme à son accoutumée, avec un grand nombre de riffs de guitare énergiques et de remplissage de batterie pendant les breaks. On notera aussi un ensemble plus brut : il y a moins d’ajouts pop-électro qui leur a parfois porté préjudice par le passé. Paradoxalement, The Black Pixel Ape n’est pas si sombre que ça car, comme à son habitude, le groupe est très prompt à attiser l’hystérie des foules grand public de par toute l’énergie déployée du début à la fin de l’album. Avec cet album, Shaka Ponk me donne l’impression d’avoir vraiment voulu faire un album avec un style dominant, ce qui n’était pas toujours le cas auparavant en nous égarant parfois dans une mélasse pop, rock, électro, reggae, funk… 

Cependant, je soulignerais que certains morceaux de The Black Pixel Ape semblent en trop et auraient simplement pu être enlevés soit parce qu’ils tranchent trop avec le reste, soit parce qu’ils n’apportent pas grand-chose de plus. Cela entraîne une légère impression de remplissage, et me fait partager l’avis de ceux qui auraient trouvé plus cohérent de faire un condensé des deux albums. Certains morceaux tombent également un peu dans la facilité, avec des refrains ou des rythmiques téléphonés, ce qui me pousse à penser que l’on se lassera vite de l’album. De plus, une bonne partie des morceaux commencent par un riff très incisif et montrent l’envie du groupe d’obtenir un effet immédiat sur l’auditeur. Être très généreux ou vouloir trouver le tube ?

Pour conclure, on se souviendra d’un pari plutôt réussi pour Shaka Ponk en cette année 2014, avec un deuxième opus plus rock et plus brut avec toujours la même énergie, mais dont je me lasserai vite de par les arrangements et ce côté commercial qui ne me plaît guère.