Steven Wilson, le virtuose du rock progressif, gratifie ses fans d’un EP digne d’un album studio. 4 and a Half (4 ½) est un mélange non sans fautes, un an après le chef d’œuvre qu’est Hand. Cannot. Erase.
Steven Wilson est sans conteste une référence du genre. Après deux chef d’œuvres de suite en 2013 avec The Raven That Refused To Sing (And Other Stories) en en 2015 Hand. Cannot. Erase., l’artiste nous dévoile des titres inédits de ses deux albums. Nommé 4 and a Half (4 ½), il s’agit d’un EP à mi-chemin entre deux styles, pour un résultat en demi-teinte que j’expose dans cette critique.
Une volonté de produire régulièrement
Steven Wilson a expliqué sur scène la raison de sortir cet EP aussi rapidement après un album studio :
Je regrette le temps où les artistes sortaient des albums ou des EP tous les ans. Maintenant, si nous avons une production tous les 3 ans, c’est un miracle. J’ai envie de partager plus régulièrement ce que je fais
4 and a Half (4 ½) est donc à prendre comme un EP et non comme un album studio. Il arrive peut-être, de fait, trop rapidement pour être musicalement assimilé à une production aussi aboutie que les chefs d’œuvres précédents. Pourtant composé de 6 pistes musicales pour une durée de 37 min, cet arrangement annuel égalise en quantité bien des albums d’autres groupes. Prenons par exemple le cas de l’album studio de Tokio Hotel, Kings Of Suburbia, qui a peiné 5 ans pour sortir 40min de douleur auditive. La question de la qualité reste maintenant à définir.
4 and a Half – TrackList
- My Book of Regrets (9.23)
- Year of the Plague (4.15)
- Happiness 3 (4.31)
- Sunday Rain Sets In (3.50)
- Vermillioncore (5.09)
- Don’t Hate Me (9.34)
Cet EP souffre d’un statut hybride
Ouvert par une chanson de 9 min, My Book of Regrets ne classe pas cet EP dans la catégorie entrée fracassante. Elle ressemble à une version rallongée de Regret #9 de Hand. Cannot. Erase. et manque d’une touche d’originalité. Year Of The Plague est une vraie piste solo de l’artiste, exposant pleinement son art. Avec Sunday Rain Sets In et Vermillioncore, nous les imaginons sans aucun problème dans The Raven That Refused To Sing. Les pistes enchaînent des influences diverses entre les précédents albums et ceux des débuts de Porcupine Tree. Quant à Don’t Hate Me c’est une superbe reprise en duo avec la chanteuse Ninet Tayeb, déjà présente dans Hand. Cannot. Erase. Ce titre était présent dans sa première version dans l’album Stupid Dream de Porcupine Tree sorti en 1999. Steven Wilson voulait, avec cette nouvelle version, la présenter comme il l’avait conçue, en duo.
4 and a Half (4 ½)est en fait trop long pour un EP classique et trop désorganisé pour être un album. A mi-chemin entre plusieurs styles, il aurait dû s’appeler 3 and a Half – entre les deux albums studio précédents. Il ne faut cependant pas se méprendre sur sa qualité qui reste très bonne et n’est clairement pas à remettre en cause : l’artiste maîtrise extrêmement bien le style. Cet EP est plus un album pour les fans qui en veulent un tout petit peu plus mais n’égale pas la qualité ni l’aboutissement d’un album studio. Nous sommes maintenant habitués à l’excellence de la part de l’artiste et 4 and a Half (4 ½)est juste moins intéressant que les albums précédents.
Si vous voulez en savoir plus sur 4 and a Half (4 ½) de Steven Wilson, je vous propose les liens suivants:
http://stevenwilsonhq.com/sw/new-steven-wilson-album-4-%C2%BD-coming-in-january-2016/
http://www.guitariste.com/chroniques/steven-wilson-4-half,4022,1.html
- Toujours la maîtrise du style
- Le duo de "Don't Hate Me"
- Un EP trop long, un album studio mal arrangé