Des faits réels si inspirants pour Bénabar ?
Le 25 août dernier, Bruno Nicollini, dit Bénabar, sortait son nouvel album Inspiré de faits réels. On l’oublierait presque, mais son précédent album Les bénéfices du doute, sorti en 2011 n’avait (presque) pas fait un pli alors qu’en 2005 Reprise des négociations avait fait un carton grâce notamment au Dîner. Il s’agit pour Bénabar de se refaire la cerise, et de s’offrir un petit raffraîchissement musical…
Affublé d’une solide image de « chanteur du quotidien » aux accents bobo, Bénabar adopte un ton qui lui est propre, sa posture oscillant souvent entre celle du gendre parfait et celle du sale gosse. Bénabar, par son style de narration s’inscrit, à l’image de la photo de couverture de l’album, en observateur : souvent cynique, rarement gras, parfois même touchant. Que les choses soient dites : ici, ce que l’on cherche, ce n’est pas du grand rock ou du chant cristallin. Mais de l’instru agréable et, surtout, des paroles inspirées.
Pour ma part, j’ai un peu perdu Bénabar il y a un moment, depuis l’album Reprise des négociations (2005), trouvant que les ballades « sérieuses » prédominantes dans cet album ne lui réussissent pas autant que les morceaux pleins d’esprit de ses débuts. Dans ce nouvel album, on est trop souvent confronté à ce genre de titres, avec lesquels Bénabar ne réussit pas à nous émouvoir une seconde (Belle journée, La forêt). Ce n’est heureusement pas le cas de tous les morceaux.
Ce qui m’a frappé en premier lieu dans Inspiré de faits réels, c’est que l’album est beaucoup plus varié musicalement que ses prédécesseurs, entre influences très jazzy (Les couleurs), limite rockabilly (Paris by night), et sobriété piano. Globalement, une grande place est laissée à cet instrument, mais également à la contrebasse, bien plus utilisée que dans ses précédents opus. Musicalement, c’est sans conteste de bon goût, avec beaucoup de sobriété, voire même de minimalisme à ce stade.
Avec Paris by Night, Bénabar tient une chanson amusante et pêchue. Le titre endosse le rôle du « radio edit », et semble voué à porter un album finalement assez peu radiogénique. Si l’habillage musical est ce qui a retenu toute mon attention, c’est également parce que les textes de Bénabar m’ont sur cet album assez peu atteint. A l’exception peut-être du très joli Titouan, habilement interprété et remarquablement écrit, et du très amusant Coming In.
En supplément de l’album, 6 versions acoustiques d’anciens morceaux mettent en avant de jolies arpèges à la guitare sèche, l’occasion de revisiter totalement des morceaux, particulièrement retravaillés (L’effet papillon, Quatre murs et un toit). Mention spéciale pour la très simple mais néanmoins belle version de Je suis de celles.
Vous l’aurez sans doute compris, avec Inspiré de faits réels, Bénabar nous propose un album assez agréable à écouter, et je l’ai vraiment apprécié dans sa composition et ses arrangements. J’ai en revanche été assez déçu par les textes…
- Musicalement plus recherché
- Un humour sympa et décalé
- Il faut aimer Bénabar
- Les textes sont moins ciselés que par le passé