Critique – The Man in the High Castle – Saison 1

Critique de la saison 1 de la série The Man in the High Castle ; l’adaptation de l’œuvre Philip K. Dick produit par Ridley Scott est une franche réussite. Découvrons ensemble les points essentiels de la série.

Le Maître de haut château (The Man in the High Castle) est une série uchronique. Dans cette uchronie, les allemands ont gagné la guerre et les Etats-Unis d’Amérique sont séparés en trois zones : Le Reich allemand, l’Empire japonais et une zone neutre. L’époque de la série se situe quelques temps après la guerre et les tensions diplomatiques entre les deux empires sont à leurs maxima, d’autant plus que le Führer Adolf n’est pas au mieux physiquement. Au milieu de cette mêlée, un groupe de résistants tente de mettre en sécurité un film secret The Grasshopper Lies Heavy (Le Poids de la sauterelle en français), créé par The Man in the High Castle. Tensions, peurs, meurtres, suicides, et trahisons, beaucoup de superlatifs peuvent être utilisés pour décrire l’ambiance de la série.

Une intrigue captivante

Ce qui est fascinant dans la série, c’est la capacité qu’ont eu les acteurs, producteurs, réalisateurs (etc…) pour mettre en place une trame fidèle au livre et qui ne ressemble à rien d’autre à la télévision. L’intrigue est comme je le rédige plus haut, captivante, mais aussi addictive. Après chaque épisode, on se pose tout un tas de questions : « Vont-ils être trahis ? Comment vont-ils s’en sortir ? Non, il ne va tout de même pas tuer ce personnage si important ? ». L’univers est très riche, très noir et le pilote promet beaucoup sur les qualités que possède la série.

Carte des Etats-Unis divisés entre allemands et japonais

Les Etats-Unis sont divisés !

Une musique agréable et des décors bien pensés

L’autre point sur lequel j’aimerais m’attarder c’est la musique de la série. La musique d’un film, on en entend souvent parler. Celle d’une série, beaucoup moins (à part certains thèmes comme ceux de Dr House ou Game of Thrones). La musique de The Man in the High Castle est limpidement distribuée pour offrir une ambiance chaude, colorée et remplie d’ardeur. Je suis aussi d’accord avec nos confrères de cineseries-mag qui, dans leur critique du pilote, écrivent que les décors sont réussis. En effet, on sent les étasuniens oppressés (ce qui est rare dans des films et séries) sous la domination des nippons et des allemands. Je ne vais pas trop reprendre ce qu’écrivent nos collègues pour la partie analyse de la série mais je trouve qu’ils ont également raison d’écrire quelques mots positifs sur les costumes. Ces derniers sont également en parfait accord avec l’ambiance générale de la série.

Adaptation et personnalisation

Couverture de la série The Man in the High Castle

Les Etats-Unis en noir sur fond rouge, cela glace le sang.

J’entends d’ici venir les quolibets défenseurs de la cause : une adaptation doit être la parfaite image de l’original. Je renvoie ces personnes à lire la définition d’adaptation qui est : « Action d’adapter ». Ce qui nous amène à vous proposer de lire le passage B.2. de ce lien.

Outre cet aspect qui peut créer une polémique, l’œuvre proposée par Ridley Scott est une adaptation et forcément il y a des différences. Notamment, la zone neutre qui n’est pas si évidente dans le livre de Philip K. Dick l’est complètement dans la série de Ridley Scott. De plus, une grande partie du livre est traitée dès les premiers épisodes ce qui donne à la série une certaine liberté et, par conséquent, sa propre identité.

Des acteurs au top

Avec peu d’acteurs très connus dans son casting, The Man in the High Castle aurait pu être une débandade, un peu à l’image de Revolution. L’actrice principale, Alexa Davalos offre de belles émotions et passe très bien à l’écran. Ruper Evans, qui possède une légère ressemblance avec Brad Pitt, est plutôt lisse alors que son personnage est un des plus contrastés. Rufus Stewell, interprète de John Smith, est d’une précision chirurgicale dans son jeu. Il porte véritablement les autres acteurs et apporte du caractère à la série. Enfin, une petite mention pour DJ Qualls, un artiste déjà mentionné dans notre critique sur la saison de la série Z Nation (à éviter !) et montre une nouvelle fois toutes ses limites.

Le seul problème de The Man in the High Castle est-il son rythme ?

Voilà une question que l’on est en droit de se poser. Avant de rédiger cette critique, j’ai lu pas mal d’avis sur l’adaptation en série de The Man in the High Castle et certains prétextaient (à juste titre ?) que le rythme est un peu lent. Je pense notamment à notre ami de l’évaluateur en séries tv. En réalité, deux propositions sont possibles concernant le rythme. La trame étant plutôt complexe et les détails de la série tellement abondants (les allusions sur les chambres à gaz, les exécutions, etc…) que son rythme ne peut aller forcément plus vite. C’est un pari qui était risqué, c’est certain mais la série tient vraiment la route. Il est tellement vrai que nous sommes dopés aux séries action/réaction/bastonnage/sexe que cela devient « lent » lorsqu’une autre prend son temps afin de placer sa trame. Cependant, il faut avouer que The Man in the High Castle soufre de quelques longueurs et le format d’une heure par épisode est à mi-chemin entre la série classique et les épisodes de Sherlock. C’est un peu long par moment.

En conclusion, vous l’aurez compris, The Man in the High Castle est une réussite. La mise en scène est maîtrisée et le scénario ne manque pas de rebondissements. Des libertés ont été prises par rapport au livre et je soutiens cette idée qu’une adaptation doit avoir sa singularité par rapport à l’œuvre originale. Cependant, son rythme très lent pourra rebuter les habitués des séries intenses.

Critique – The Man in the High Castle – Saison 1
The Man in the High Castle se place devant la porte des grandes séries. C'est une œuvre bien maîtrisée, alléchante et agréable à regarder malgré une thématique assez dangereuse.
Scénario
Mise en scène
Images et son
Acteurs
On aime bien
  • L'ambiance générale
  • Les acteurs
  • La musique fantastique
On aime moins
  • Le rythme parfois un peu trop lent
4.2L'avis
Note des lecteurs: (7 Votes)
  • Titre : The Man in the High Castle
  • Année de sortie : 2015
  • Style : Drame, Historique, Science fiction
  • Synopsis : Les Américains ont perdu la Seconde Guerre mondiale et l’Amérique est désormais partagée entre l’Empire du Japon et l’Allemagne Nazi. En 1962, un groupe de résistants cherche à envoyer de précieux vieux films dans la zone neutre, mais les transporter coûte la vie de beaucoup de monde. Après près de deux décennies de cohabitation entre les deux grandes puissances, les rumeurs persistantes rapportant la santé déclinante du Führer laissent présager l'arrivée d'une période de troubles...
  • Acteurs principaux : Alexa Davalos, Rupert Evans, Luke Kleintank
  • Saison : 1
  • mickaelmadar

    Extraordinaire série, je viens de la terminer et c’est à couper le souffle! Scénario en béton armé (normal me direz vous c’est du K Dick), casting extrêmement réussi à deux ou trois exceptions près, décors fabuleux, musique parfaitement adaptée, rythme propice au développement de l’intrigue (suis-je le seul à ne pas avoir été dérangé par cette supposée lenteur? Je n’ai pas vu passer le temps, j’ai limite trouvé ça trop rapide lol)… Je n’avais rien vu d’aussi bon hormis récemment et à un degré moindre The Leftovers, me voilà enfin réconcilié avec les séries dans cette période de médiocrité ambiante. Un classique instantané qui rejoint OZ, Twin Peaks ou encore The Wire! Enjoy

    • http://camillelatouche.com/ Camille LATOUCHE

      Bonjour @disqus_zsXrhXpj4k:disqus ,

      Joli homonyme d’un joueur de football.
      En effet, j’avais trouvé la série un peu mollassonne par moment dans sa globalité elle reste solide et efficace. Il semblerait qu’une S2 soit sur les rails.

      Et comme tu dis, Enjoy (phoenix) !

  • Benoît Decoopman

    On vient de terminer cette série et c’est vraiment une super grosse découverte. C’est un peu long à commencer, mais les personnages tiennent la route, sont complexes – inintéressants. Bémol pour moi sur le personnage de Frank que j’adhère moins, mais quel FINAL!!!