Orange is the new black : la comédie carcérale à qui on a envie de jeter des oranges ?
L’arrivée de Netflix il y a quelques semaines maintenant a permis aux hordes de fans qui n’avaient pas vu House of Cards et Orange is the new Black de découvrir ces deux productions maison. Si House of Cards représente le paroxysme de la série politique aboutie scénaristiquement, Orange is the new black est annoncée comme une comédie légère, et l’un des fers de lance de la communication de la nouvelle plateforme de streaming en France. Pour cette nouvelle série, Netflix a confié les rênes à la créatrice de Weeds. Tout comme Weeds, le sujet d’Orange is the new black est d’ailleurs bougrement original, et terriblement féminin puisqu’on suit l’arrivée dans une prison pour femmes de Piper Chapman, bourgeoise américaine digne représentante des wasp. Cette nouvelle arrivante qui ne connaît rien des codes de la prison va bousculer l’ordre établi de ce microcosme bien réglé par ses bourdes à répétition.
Cette première saison se révèle assez inégale. La première moitié est un peu poussive. Chaque épisode s’attarde sur un personnage de la prison, et le développement de l’intrigue se limite à une vaste revue d’effectif, dans le but de planter le décor, et d’aider le spectateur à comprendre chaque personnage. Ne vous attendez pas à beaucoup d’action : dès le premier épisode une réplique résume assez bien la série : “Ici ce n’est pas Oz, les prisonnières se battent à coups de ragots”. En clair, ici, tout est centré sur les relations sociales entre détenues.
Ce qui frappe le spectateur au début d’Orange is the new black, c’est le personnage principal insipide, qui n’est là que pour faire office de “fil rouge”. Sa personnalité est plus que secondaire du point de vue scénaristique, mais manque cruellement aux yeux du spectateur qui ne s’attache pas du tout au personnage. C’est paradoxal, car ce rôle est pensé de manière à ce que le spectateur s’y identifie, mais il n’en est rien, d’autant que les épreuves que Piper doit affronter dans l’univers hostile de la prison semblent glisser sur elle sans l’atteindre vraiment. Zéro aspérité, zéro charisme.
La seconde moitié de saison présente un léger mieux. La construction y est différente puisqu’on n’a plus affaire à un épisode par protagoniste, mais plutôt à un enchevêtrement des intrigues. Le scénario prend ainsi un peu de consistance et nous livre bien plus de péripéties, sans toutefois atteindre des sommets.
Vous l’aurez compris, ce qui fait la richesse d’Orange is the new black, ce n’est pas le scénario (loin s’en faut). Les points forts de cette série, ce sont ses personnages secondaires, pour beaucoup nominés aux Emmys cette année. A défaut d’avoir en Piper Chapman une protagoniste attachante, notre attention se focalise sur toute une galerie de personnages caricaturaux qui cohabitent dans ce huis clos carcéral : les différents gardiens, gentils ou pervers, et chez les prisonnières, la coiffeuse transsexuelle, la rebelle, la mère latina agressive, la lesbienne droguée, la Russe chef de gang, la catho fanatique. Chaque personnage possède un caractère bien trempé et une aire d’influence dans la prison, qui vont se trouver chamboulés par notre naïve Piper.
Mais il y a également une vie hors de prison. En effet les scénaristes nous infligent des scènes de la vie de la famille de Piper totalement inintéressantes, que ce soit celle de son petit ami incarné par un Jason Biggs (American Pie) au charisme proche du néant, ou celle de ses parents.
En bref, Orange is the new black est une grosse déception. En réalité la série peine à trouver son ton. Elle n’est ni une pure comédie (on ne rit pas beaucoup), ni un vrai drame (le scénario n’approfondit pas les histoires). C’est une sorte de comédie dramatique dont le mélange ne prendrait pas. Et même s’il est averti d’entrée de jeu qu’Orange is the new black n’a rien à voir avec un Prison Break, le spectateur ne peut s’empêcher de comparer les deux séries, tant Orange is the new black souffre de ce qui faisait la force de Prison Beak, à savoir le scénario.
- Les personnages secondaires
- Le générique de début
- Le personnage principal
- Le manque de scénario